Après la fermeture de Cherbourg : Saint-Hilaire, abattoir en sursis
Mardi 31 mars, le tribunal de commerce a rendu son verdict : elle met l’entreprise ASH, gérante de l’abattoir public de Grandparigny (Saint-Hilaire-du-Harcouët, 50) en liquidation judiciaire. Et laisse trois mois à d’éventuels repreneurs pour trouver une solution.
Mardi 31 mars, le tribunal de commerce a rendu son verdict : elle met l’entreprise ASH, gérante de l’abattoir public de Grandparigny (Saint-Hilaire-du-Harcouët, 50) en liquidation judiciaire. Et laisse trois mois à d’éventuels repreneurs pour trouver une solution.
L’entreprise ASH, gérante de l’abattoir public de Saint-Hilaire-du-Harcouët, était en procédure de sauvegarde depuis juin 2019. Manuel Pringault, son patron, avait recouru à cette procédure en raison de la baisse du chiffre d’affaires et d’un déficit de 120 000 euros. Le jugeant « surdimensionné et particulièrement coûteux », il planche depuis 2015 sur la création d’un outil « plus petit, moins énergivore », adossé à son autre société, Téba, qui assurerait à l‘entité une activité pérenne. Il sollicite, en vain, l’appui de la communautMardi 31 mars, le tribunal de commerce a rendu son verdict : elle met l’entreprise ASH, gérante de l’abattoir public de Grandparigny (Saint-Hilaire-du-Harcouët, 50) en liquidation judiciaire. Et laisse trois mois à d’éventuels repreneurs pour trouver une solution.é d’agglomération Mont Saint-Michel-Normandie pour ce projet de 8 millions d’euros dont il assure l’investissement de 3 millions. Dans un communiqué paru jeudi 2 avril, celle-ci indique prévoir d’investir 250 000 € pour réaliser des travaux de mise aux normes, « dans l’attente de la finalisation du projet de construction d’un nouvel abattoir », sans préciser lequel. La liquidation judiciaire de l’entreprise survient en plein confinement et 15 jours à peine après la fermeture officielle de l’abattoir de Cherbourg, mardi 17 mars.
Un drame pour les éleveurs
4 500 éleveurs du territoire font abattre chaque année à Saint-Hilaire. Sa fermeture représente « un drame pour les filières ovine et porcine en particulier, déplore Manuel Pringault, car aucune autre solution de proximité n’existe ». L’abattoir de Carentan, en construction, ne devrait pas ouvrir ses portes avant décembre 2020, au mieux. Pour Michel Muriel, président du Grévin, association des éleveurs d’agneaux de pré-salé dans la baie du Mont-Saint-Michel, « c’est inquiétant », les agneaux des adhérents étant abattus exclusivement dans cet abattoir. Sans solution, les éleveurs devront se rendre en Bretagne. « Et Carentan, c’est loin aussi », souligne le président.
Nouveaux modèles
Alain Desmasures, président des bouchers de la Manche, se demande s’il ne faudrait pas trouver une nouvelle formule de gestion « sans l’inconvénient de l’antagonisme entre l’opérateur privé et la communauté publique » : une régie ou une gestion collective par les différents acteurs de la filière. Interbev Normandie réalise un état des lieux en ovin pour apporter une réponse régionale. « La réflexion est accélérée en raison de cette nouvelle situation », révèle la directrice, Chloé Serre.
30 salariés
L’intercommunalité affirme « mettre tout en œuvre pour rechercher, avec le délégataire, une solution juridiquement et économiquement viable » pour poursuivre l’activité de l’abattoir. Trente salariés sont concernés par l’avenir de la structure, autorisée à poursuivre l’activité jusqu’au 30 juin. Depuis la fermeture de Cherbourg, ils travaillent à plein. L’abattoir est redevenu rentable.