CLEPS Ouest : les producteurs montent le volume
L'Organisation de Producteurs CLEPS Ouest s'est réunie en assemblée générale, vendredi dernier à Saint-James. L'OP, via Sunlait, mène plusieurs projets en parallèle. Elle renégocie actuellement son contrat-cadre et s'interroge sur la gestion des volumes. Pour mieux cerner les attentes des adhérents, une enquête a été menée auprès
lll Pour que sa voix soit mieux entendue par Savencia, CLEPS Ouest a donné la parole à ses adhérents. D'abord, ils ont voté le déclenchement du dispositif « sous-réalisateur » à 85 %. Ce seuil permet de reverser les volumes non réalisés à la réserve. Mais, la participation des producteurs passe par un échange plus direct. Ils ont donc été enquêtés. « Nous ne voulons pas leur proposer des choses toutes faites, issues d'un conseil d'administration ! Nous avons 700 adhérents qui ont tous un avis et des idées. Avec cette enquête, nous souhaitons connaître la volonté des producteurs et faire participer les adhérents. », souligne Denis Berrenger, président de l'OP. Les exploitants ont donc été interrogés sur les questions de volumes, de prix, de communication ou de conception du nouveau contrat.
Une volatilité rejetée
L'enquête montre des profils dynamiques. « Clairement, nos producteurs croient encore au lait demain. Ils ont toujours des projets même s'ils ont une forte demande de revalorisation de prix ». Les producteurs ont actuellement des difficultés à comprendre le fonctionnement du contrat. Ils sont, en revanche, assez nombreux à observer les indicateurs de marché. Les éleveurs craignent aussi la volatilité de leur paye de lait.
Plus de transparence
Dans le cadre de la loi Sapin 2, l'OP renégocie son contrat-cadre. Elle tente de transcrire au mieux les attentes de ses adhérents. Le but est de coller davantage au marché de l'entreprise. Concrètement, les producteurs veulent intégrer le mix produit et une valorisation fromagère pour les indicateurs de prix. «On veut plus de transparence», résument-ils.
Les adhérents de l'OP estiment également que la marge réelle des producteurs doit influencer le prix du lait. «Si on considère que nous sommes dans un tunnel acceptable de prix, par rapport aux indicateurs du marché, le prix ne serait pas impacté. En période de crise, on augmenterait la valorisation pour que nous obtenions une marge satisfaisante. A l'inverse si les cours flambent, nous acceptons de diminuer le prix du lait pour rester compétitif. Aujourd'hui, le mode de calcul n'est pas réactif, nous voulons donc travailler sur des indicateurs au mois le mois. Nous pourrions avoir des évolutions mensuelles qui suivraient le marché. Le sentiment d'un producteur d'être dans le juste prix dépend de sa marge », détaille Denis Berrenger. L'OP espère donc que les calculs seront moins nébuleux à l'avenir.
Du volume demandé
Autre résultat de l'enquête, les producteurs demandent du volume. Pour les deux ans à venir, ils sont 54 % à vouloir augmenter leur production. Ils sont encore 25 % à le souhaiter d'ici 5 ans. Dans 10 ans, les adhérents de l'OP pourraient produire 15,5 millions de litres de lait supplémentaires. Proposer des volumes à d'autres entreprises est une piste avancée par l'assemblée. Elle est reprise par les représentants de l'OP : « nous n'avons pas de contrat d'exclusivité. Nous pouvons discuter avec d'autres transformateurs. Si on tire les prix vers le haut, peu importe où va notre lait. C'est un chantier qui demande du temps ».
Communication via Sunlait
CLEPS Ouest a adhéré à Sunlait. Cette Association des Organisations de Producteurs de lait livre Savencia et regroupe 12 OP. Sunlait organise la négociation avec Savencia. Mais l'organisation joue aussi la carte de la communication.- « Les consommateurs doivent suivre ce que fait Sunlait. Nous essayons d'avoir une grosse communication externe. Nous voulons des consomm'acteurs », résume Denis Berrenger. Sunlait a, par exemple, parodié une publicité de la marque Elle&Vire (visible sur youtube). Elle a ainsi rappelé que les vaches sont à l'herbe parce que des éleveurs s'en occupent. Actuellement, l'organisation a lancé une pétition. Elle invite les clients de l'entreprise Savencia à la signer. Objectif : être « payés à un prix décent pour la reconnaissance de notre travail. 35 centimes par litre de lait (prix de base), nous permettraient aujourd'hui de couvrir nos coûts de production et de percevoir un salaire minimum chaque mois ».