Eté cagnyculaire
A la suite du refus catégorique de l’allemand Südzucker de négocier l’offre de reprise de l’usine, JA Normandie a bloqué son entrée dans la nuit de mercredi à jeudi.
Le mot d’ordre est lancé à quelques centaines de mètres de l’usine en pleine assemblée générale de la CGB Calvados, Orne, Sarthe. François-Xavier Hupin, président de JA Calvados, invite les planteurs à les rejoindre dans la mobilisation. Celle-ci aura empêché, jeudi 27 juin matin, une poignée de camions d’entrer dans l’usine et de livrer ou de s’approvisionner. Vers midi, les syndicalistes lèvent le camp.
Refus allemand
Le blocage fait suite au refus catégorique du groupe allemand de négocier le plan de reprise de l’usine de Cagny. Rencontrés mardi 26 juin par Patrick Dechaufour, président de CGB Calvados, Orne, Sarthe, Pierre Raye et Franck Sanders, directeur et président de CGB France, les directeurs allemands n’ont laissé aucune ouverture à un possible accord. « Rien n’a réussi à les faire revenir », indique Patrick Dechaufour, regrettant l’extrême inflexibilité des Allemands.
Colère et amertume
Sur le site, où les JA ont invité les médias ce jeudi matin à une conférence de presse, la colère est toujours palpable. Pour Pierre Le Baillif, président de JA Normandie et planteur dans l’Eure, l’action est double : « montrer à Südzucker qu’on ne se laissera pas faire et solliciter un soutien effectif et réel des politiques ».
En chômage technique du fait du blocage du site, les salariés de l’usine rejoignent les agriculteurs. S’ils ont obtenu un Plan social économique avantageux, ils restent solidaires. « Nous avons toujours été ensemble, rappelle Loïc Touzé, délégué syndical FO. Nous sommes à leurs côtés pour qu’ils se battent pour récupérer des compensations. Il faut que Südzucker assume de fermer une usine qui est rentable ».
Les ETA, aussi très touchées par l’arrêt de la production, envisagent tous les recours en justice possibles pour évacuer leur matériel et solder leurs emprunts. Jean-Pierre Delente, entrepreneur à Bourguébus, témoigne également de son amertume : sur ses dix salariés permanents, il a estimé à six le nombre de postes en danger, « nous avons des salariés, et il n’y a pas de PSE prévu pour eux… »
Sans recours possible, tous promettent « de l’action »…