Agroécologie : un film pour communiquer
Au cinéma de Sées mercredi 17 avril, la salle est comble. La diffusion du documentaire de François Stuck, Bienvenue les vers de terre, organisée par le groupe Agriculture sur Sol vivant d’Argentan et la Chambre d’agriculture de l’Orne, attire une majorité d’agriculteurs, mais aussi une quarantaine de particuliers. Le film se révèle être un bon support pour communiquer positivement sur l’agriculture.
A Sées mercredi soir, c’est la queue devant le Rex. Les spectateurs sont nombreux à la projection du documentaire Bienvenue les vers de terre, réalisé par François Stuck et coproduit par l’association aveyronnaise de conservation du sol Clé de sol. Pédagogique, le documentaire retrace l’histoire et les grands principes de l’agroécologie. Partant des vers de terre, il donne la parole aux institutions nationales, l’Association pour la promotion d’une agriculture durable (Apad) ou encore l’association Biodiversité, agriculture, sol et environnement (Base). Il fait témoigner des agriculteurs, un conseiller de Chambre d’agriculture ainsi qu’un biologiste. Destiné au grand public, le film évoque largement les bénéfices de cette pratique, à la fois pour les agriculteurs, d’un point de vue économique, mais aussi pour l’environnement. Et donc pour l’ensemble de la société. Ce sont les trois grands principes que défend Sarah Singla, à la suite de la projection, lors d’un échange passionné avec la salle. Pour l’agricultrice, l’enjeu est de faire connaître cette troisième voie méconnue du grand public et faire savoir « que l’agriculture est en train de changer ».
Déplacer le débat
Pour elle, il faut « déplacer le débat » et rappeler quelques vérités essentielles : « l’agriculture naturelle n’existe pas, sinon on redevient des cueilleurs-chasseurs ». Avec l’ambition de penser « à ceux d’après. Quelle agriculture développer demain ? » L’agricultrice est applaudie lorsqu’elle assène « ce que nous demandons, c’est de pouvoir vivre de notre métier et être respectés ». Très vite, le débat porte sur le glyphosate, utilisé en agroécologie. « Le semis direct bio, on ne sait pas encore faire », explique-t-elle. Il est toutefois plus vertueux de cesser le travail du sol : « un peu de chimie correctement positionnée a beaucoup moins d’impact qu’un travail du sol ». Elle explique aussi qu’avec le sursemis (basé sur l’association de culture), elle a pu se passer de glyphosate pendant plusieurs années.
Se former
Répondant aux questions techniques de professionnels, Sarah Singla assure que « pour se lancer, il est crucial de bien connaître son sol. » Le GIEE Agriculture sur sol vivant (ASV) d’Argentan l’a invitée à la fois pour animer le débat et assurer une journée de formation auprès de 20 professionnels. Parmi eux, les membres du GIEE du Perche. Un autre groupe est en cours de constitution dans le Bocage. « De plus en plus d’agriculteurs sont intéressés par ce système », confirment Elise Vandermeersch, conseillère en agronomie et production végétale et EloÏse Besniard, animatrice du GIEE ASV à la Chambre d’agriculture.