Sanitaire
De nouveaux outils pour évaluer la situation de son troupeau laitier
Paratuberculose bovine.
Si la lutte contre la Paratuberculose chez les bovins est ancienne (voir encadré), le développement récent de nouveaux moyens de lutte ouvre de nouvelles perspectives de maîtrise de cette maladie.
Une lutte difficile
Si la Paratuberculose est connue depuis longtemps par ses signes cliniques, la lutte contre cette maladie reste difficile, notamment en raison de ses caractéristiques : agent de la Paratuberculose très résistant dans le milieu extérieur, bovins infectés développant aucun signe de la maladie dans les premières années suivant la contamination, tests de détection de l’infection devenant positifs tardivement.
De nouveaux outils de détection
Des travaux récents conduits entre autres par l’Union Normande des GDS (UNGDS) ont permis le développement de nouveaux outils de dépistage de la Paratuberculose.Une étude notamment a permis le développement de nouveaux tests pour le repérage des troupeaux contaminés. Ainsi, dans les cheptels laitiers, le dépistage des anticorps dans un échantillon de lait du tank, éventuellement couplé à une recherche de l’agent de la Paratuberculose dans les bouses prélevées dans les bâtiments où vivent les vaches laitières, permet de repérer un grand nombre des troupeaux laitiers les plus contaminés.
De nouveaux outils déjà à disposition des éleveurs laitiers
Ces nouveaux outils sont déjà utilisés par les GDS normands, pour évaluer la situation Paratuberculose des troupeaux laitiers, afin de pouvoir éventuellement se passer d’analyses plus détaillées (par exemple : des analyses sur le sang de tous les bovins de plus de 2 ans), lorsque les analyses sur le lait et les bouses sont négatives. Ces outils sont par exemple utilisables lors de :
- la reprise d’un troupeau laitier par un jeune agriculteur qui s’installe ;
- la prévision de cessation d’un troupeau laitier par un éleveur, devant partir prochainement à la retraite ;
- la fusion de deux troupeaux laitiers ;
- la vente d’un bovin positif par un troupeau laitier.
Ces nouveaux outils permettront aussi aux cheptels laitiers sains (analyses négatives sur le lait du tank et les bouses prélevées dans les bâtiments des vaches laitières) de valoriser cette situation favorable lors de la vente de bovins laitiers (vaches en lait, génisses amouillantes, génisses vides) entre cheptels normands.Pour plus de renseignements sur les modalités de ce dépistage, les éleveurs laitiers normands peuvent contacter leur GDS.
La lutte contre la Paratuberculose bovine
Depuis de nombreuses années, les GDS proposent aux élevages atteints, la mise en place de plans de lutte visant à réduire le nombre de bovins malades et la transmission de l’agent de la Paratuberculose au sein des troupeaux infectés.Ces plans d’une durée moyenne de 4 ans reposent sur :- le dépistage et la réforme des bovins adultes contaminés ;- la mise en place de mesures de protection des jeunes, afin de réduire fortement les risques de contamination des bovins de renouvellement.
La Paratuberculose : une maladie ancienne
La Paratuberculose s’exprime chez les bovins de plus de 2 ans par une diarrhée persistante, rétrocédant à aucun traitement et aboutissant à un amaigrissement très sévère (“vache saucisse”).Les petits ruminants (moutons, chèvres) peuvent être également atteints, mais expriment rarement des signes de diarrhée.Les ruminants qui développent la maladie, ont été très souvent contaminés dans leur plus jeune âge (dès les premiers mois de vie) en consommant du lait ou de l’eau ou un aliment contaminé par les bouses d’un adulte excréteur de l’agent de la Paratuberculose. Suite à cette contamination, le jeune ne développera aucun signe jusqu’à l’âge de 2 à 3 ans au moins.