Agrifaune
Des bandes de rupture pour abriter le petit gibier de plaine
À Fierville-Bray, le réseau Agrifaune présentait, mercredi 7 octobre, les bonnes pratiques pour favoriser la biodiversité. Dans la plaine, le petit gibier souffre particulièrement.
À Fierville-Bray, le réseau Agrifaune présentait, mercredi 7 octobre, les bonnes pratiques pour favoriser la biodiversité. Dans la plaine, le petit gibier souffre particulièrement.
« Le petit gibier de plaine demande plus d’efforts, il a le plus souffert », démarre Stéphane Bernier, technicien à la Fédération des chasseurs du Calvados, devant un public d’étudiants et d’agriculteurs. Le réseau Agrifaune du Calvados est composé de la fédération des chasseurs, de la Chambre d’agriculture, de l’Office français de la biodiversité (OFB) et des trois institutions agricoles publiques du département (Robillard, Vire et MFR de Maltot). Il vise à sensibiliser les élèves à la faune sauvage et à la biodiversité en milieu agricole.
Créer un abri pour la faune
À Fierville-Bray, sur les terres de l’agriculteur-chasseur Geoffroy de Lesquen, on met l’accent sur les bonnes pratiques et notamment les bandes de rupture, en place depuis douze ans. « Le but, c’est de couper le parcellaire », poursuit Stéphane Bernier. Les céréales étant moissonnées très vite, « on se retrouve avec une plaine nue, c’est la catastrophe pour la biodiversité ». Les bandes de rupture de 1 m de large, à base de dactyle et de fétuque, sont positionnées à l’écart des chemins et des cultures de printemps. Elles créent un abri pour la faune sauvage : perdrix, faisans, lièvres, mais aussi les autres espèces protégées ou chassables, lièvres, renards, chevreuils, sangliers, belettes, fouines, martres, « on retrouve des grives musiciennes, des alouettes, des petits passereaux », ajoute-t-il. Elles constituent un corridor qui relie les différents espaces et augmente la capacité d’accueil : « un refuge au moment de la moisson pour se prémunir des prédateurs ou pour la reproduction ». Les bandes enherbées favorisent aussi le développement des insectes auxiliaires, par exemple les carabes, prédateurs des œufs de limaces. Pour plus d’efficacité, il recommande une bande tous les 200 mètres.
Espèces prédatrices
La Fédération des chasseurs subventionne à hauteur de 250€/ha et jusqu’à 3% maximum de la surface totale de récolte, mais uniquement dans la plaine, « pour lutter contre le manque de couverts, haies ou bosquets », précise Stéphane Bernier. Ces bandes doivent toutefois s’accompagner d’une lutte active contre les espèces prédatrices. « Il faut que ça s’accompagne d’une régulation du prédateur, sinon ça va être un piège plus qu’autre chose. » Dans le département, 150 ha de bandes de rupture sont mises en place. Certains agriculteurs non chasseurs jouent le jeu, mais « ce n’est pas facile de les convaincre ». Les bandes peuvent être intégrées dans les SIE.
D’après des analyses, la barre d’effarouchement, un attelage frontal de la largeur de coupe avec tubes sonores, chaînes ou peignes, limite fortement la mortalité des mammifères et des oiseaux dans le champ. Elle provoque leur fuite juste avant le passage de la faucheuse. La période de reproduction étant souvent concomitante avec celle de récolte, elle permet de sauvegarder les animaux d’une année sur l’autre. À compléter par une allure maximale de 12 km/h et un travail centrifuge ou en bandes pour éviter que le gibier ne se retrouve piégé.
Les aides de la fédération des chasseurs
La Fédération des chasseurs du Calvados propose un contrat multiservices aux agriculteurs. Il leur donne accès aux subventions aménagements du territoire.
En savoir plus : 02 31 44 24 87 - www.fdc14.com