Tourisme
Envisager une activité en tourisme rural ? Oui, mais pas sans être formé !
Malgré tous ses aspects séduisants, le tourisme à la ferme ne s’improvise pas. Une bonne connaissance de la réglementation est indispensable. D’autre part, les agriculteurs devront être doué d’un fort relationnel et de compétences commerciales pour parvenir à sortir leur épingle du jeu.
La Normandie, avec ses 600 kilomètres de côtes, 362 000 hectares de forêts, 4 parcs naturels régionaux propose des paysages riches et variés dont les touristes tombent sous le charme. Il s’agit principalement de parisiens (40,5 %) qui ont choisi la Normandie comme bol d’air pour sa proximité mais aussi pour son terroir. Les agriculteurs ont très vite perçu qu’ils pouvaient apporter des réponses aux touristes et ont développé des activités d'accueil sur leur exploitation. En effet, il s’agit d’une opportunité pour mieux valoriser ses produits, son patrimoine mais aussi pour complémenter son revenu. Pour les aider, les chambres d‘agriculture ont développé une offre de formations spécifiques aux acteurs du tourisme rural.
Se former avant de se lancer
Savoir si son exploitation, sa structure et son organisation peuvent permettre la création d’une activité d'accueil à la ferme est bien souvent la première étape des agriculteurs. L’idée vient d’une vieille grange ou d'un vieux bâtiment non utilisé sur la ferme qui pourrait être valorisé. Les formations “Créer une activité de tourisme rural” sont l’occasion de découvrir l’envers du décor mais surtout d’éclaircir les idées des exploitants. Gîtes, chambres d’hôtes, camping à la ferme, ferme pédagogique… il existe de multiples façons d’envisager l’accueil à la ferme, c’est à l’exploitant de définir ses attentes et en parallèle de clarifier son projet.
Se former pour connaître sa clientèle et la fidéliser
Les premières clés pour réussir est d’adapter son offre aux attentes des clients et de communiquer auprès de cette cible. L’approche client n’est pas innée pour beaucoup d’exploitants qui ont suivi un parcours agricole et dont le cœur de métier est la production. La formation apporte un coup de pouce pour développer ces nouvelles compétences et être capable d’établir une étude de marché ou développer un site Internet. Les difficultés qu’appréhendent les agriculteurs sont variés : l’accueil des handicapés, le mécontentement d’un client ou encore la communication avec les étrangers. Ils ne sont pas préparés à ces situations et ont besoin d’outils. Il n’est pas rare d’associer lors d’une même formation des stagiaires d’horizons différents (exploitant agricole, professionnel de l’hôtellerie, agent d’office du tourisme…) le partage de leur expérience est un élément important.
Se former pour vendre ou transformer ses produits
De l’accueil à la vente, il n’y a qu’un pas… les acteurs du tourisme rural complètent leur activité touristique en aménageant une boutique de produits locaux ou en proposant à la vente leurs productions fermières. Dans les formations sur la création d’un point de vente ou de circuits courts, les cas pratiques sont privilégiés pour que les exercices deviennent rapidement les bonnes pratiques du quotidien. Les stagiaires ressortent ravis, équipés de méthodes et d’outils et prêts à promouvoir le terroir normand aux touristes qu’ils côtoient.
Témoignage : le tourisme à la ferme se professionnalise
Installée depuis 2003 avec son mari sur une exploitation laitière, Virginie Chapdelaine a développé une activité touristique autour d’un jardin pédagogique et de la vente de confitures de fleurs. Son mari étant à temps plein sur l’activité laitière, c’est elle qui a en charge la totalité de cet atelier. Les tâches à réaliser et les compétences nécessaires sont très variées puisqu’elles concernent à la fois le suivi du parc animalier, l’entretien et la création du jardin, la transformation et la vente des confitures, la mise à jour du site Internet, la création des supports de communication, l’accueil pédagogique en allant de l’accueil des enfants aux cours de cuisine….Sa formation initiale, un BTA général et un BTS en protection des cultures, n’était pas en lien direct avec son activité. Pour développer ses compétences personnelles, elle a choisi de participer tous les ans à plusieurs formations spécifiques sur des thématiques nécessaires à son projet et sur lesquelles elle estime avoir certains manques.Elle reçoit tous les ans le catalogue des formations développées par la Chambre d’agriculture de la Manche et par le Comité de Liaison Inter-Consulaire (CLIC) et réalise son choix dans cette offre. C’est ainsi qu’elle s’est formée sur des domaines variés tels que l’aménagement paysager, la fabrication de confiture, la création d’une ferme pédagogique, le développement de son image personnelle, la création de supports de communication, l’utilisation de sa messagerie électronique….Pour Virginie Chapdelaine, la formation lui a ouvert les yeux sur ses pratiques ce qui lui a permis de s’améliorer et de devenir plus efficace et plus professionnelle. Cette perspective différente sur le métier et sur ses façons de faire aide à progresser plus vite.
Recueilli par M.-L. Dubreuil