Manche
Gilbert Michel (représentant la FRSEA à la SRCAE) : le diagnostic est inacceptable
Manche
Le Conseil Régional et la DREAL co-pilotent la rédaction du SRCAE. Une réunion avait lieu le 30 mars dernier sur le sujet. Explications avec Gilbert Michel qui représentait la FRSEA à cette réunion.
Qu’est-ce que le SRCAE ?
C’est le schéma régional climat-air-énergie. C’est une nouvelle déclinaison du Grenelle de l’environnement. Chaque région doit rédiger un schéma en vue de réduire la pollution de l’air et de lutter contre le réchauffement climatique.
Comment les co-pilotes du dossier ont-ils travaillé ?
Ils ont fait appel à un bureau d’études et organisé des réunions techniques, auxquelles nous n’avons pas été associés, pour établir un diagnostic et envisager des scenarios possibles pour l’avenir.
En quoi cela concerne-t-il les agriculteurs ?
Les agriculteurs sont concernés car le réchauffement climatique nous concerne tous et l’agriculture, comme d’autres secteurs de l’économie, rejette des gaz à effet de serre et en stocke. Nous sommes donc partie prenante.
Le rôle de l’agriculture est-il si important ?
Non si on considère les émissions liées à la consommation d’énergies fossiles pour lesquelles le secteur des transports est en première ligne. Mais nous émettons aussi des gaz à effet de serre, notamment via l’élevage, en particulier l’élevage bovin et, au global, c’est l’agriculture qui se trouve en première ligne.
Que pensez-vous du travail qui vous a été présenté ?
Il souffre de graves lacunes. Nous ne sommes pas d’accord sur le diagnostic qui est dressé. Dans la synthèse, la captation du carbone par les plantes annuelles n’est pas prise en compte, seule celle des prairies permanentes est comptabilisée. C’est inacceptable.
C’est peut-être lié à la consommation immédiate de ce même carbone qui est donc non-stocké ?
Peut-être. Mais c’est incompréhensible puisque l’on compte bien le méthane rejeté par la rumination des bovins, on devrait donc prendre en compte la captation par les plantes annuelles : maïs, céréales, prairies temporaires. Le plus inquiétant est que nous avons posé la question mais que ni le bureau d’étude ni les co-pilotes du SRCAE n’ont été en mesure de donner une explication satisfaisante, compréhensible par tous. Pour finir, on nous a invités à consulter internet, c’est dire ! Si ceux qui utilisent une méthode de calcul sont incapables de l’expliquer, comment leur faire confiance ?
Quelles évolutions le SRCAE propose-t-il ?
Pour l’instant, le SRCAE ne propose rien. Seul le bureau d’études a simulé des scenarios : “tendanciel”, “volontariste” et “volontariste +”. Tout cela ne regroupe que des calculs théoriques sur la base d’hypothèses que nous ne pouvons reconnaître. Comme on s’en doute, les scenarios prévoient la baisse plus ou moins importante du cheptel bovin, la hausse de l’agriculture biologique…
Mais tout cela n’est basé sur rien de concret. Par exemple, la fin des quotas laitiers en 2014 aura des conséquences sur le cheptel mais c’est passé sous silence.
On ne vous sent pas solidaire du travail effectué…
Nous ne sommes même pas solidaires du tout. Nous contestons le diagnostic et les scenarios envisagés parce que tout cela est théorique, sans lien avec la réalité et que les concepteurs sont incapables d’expliquer clairement leurs travaux.
C’est un schéma d’orientation qui n’aura pas d’incidence pour les agriculteurs…
A court terme sans doute. Mais à long terme, qui dit que l’existence de ce schéma ne servira pas de prétexte pour refuser une autorisation de création d’élevage ? Ou bien pour orienter des crédits d’aide à l’investissement ? Je comprends que l’on ne voit pas le danger de ce type de travaux. Mais nous aurions tort de ne pas y prêter attention.
C’est le schéma régional climat-air-énergie. C’est une nouvelle déclinaison du Grenelle de l’environnement. Chaque région doit rédiger un schéma en vue de réduire la pollution de l’air et de lutter contre le réchauffement climatique.
Comment les co-pilotes du dossier ont-ils travaillé ?
Ils ont fait appel à un bureau d’études et organisé des réunions techniques, auxquelles nous n’avons pas été associés, pour établir un diagnostic et envisager des scenarios possibles pour l’avenir.
En quoi cela concerne-t-il les agriculteurs ?
Les agriculteurs sont concernés car le réchauffement climatique nous concerne tous et l’agriculture, comme d’autres secteurs de l’économie, rejette des gaz à effet de serre et en stocke. Nous sommes donc partie prenante.
Le rôle de l’agriculture est-il si important ?
Non si on considère les émissions liées à la consommation d’énergies fossiles pour lesquelles le secteur des transports est en première ligne. Mais nous émettons aussi des gaz à effet de serre, notamment via l’élevage, en particulier l’élevage bovin et, au global, c’est l’agriculture qui se trouve en première ligne.
Que pensez-vous du travail qui vous a été présenté ?
Il souffre de graves lacunes. Nous ne sommes pas d’accord sur le diagnostic qui est dressé. Dans la synthèse, la captation du carbone par les plantes annuelles n’est pas prise en compte, seule celle des prairies permanentes est comptabilisée. C’est inacceptable.
C’est peut-être lié à la consommation immédiate de ce même carbone qui est donc non-stocké ?
Peut-être. Mais c’est incompréhensible puisque l’on compte bien le méthane rejeté par la rumination des bovins, on devrait donc prendre en compte la captation par les plantes annuelles : maïs, céréales, prairies temporaires. Le plus inquiétant est que nous avons posé la question mais que ni le bureau d’étude ni les co-pilotes du SRCAE n’ont été en mesure de donner une explication satisfaisante, compréhensible par tous. Pour finir, on nous a invités à consulter internet, c’est dire ! Si ceux qui utilisent une méthode de calcul sont incapables de l’expliquer, comment leur faire confiance ?
Quelles évolutions le SRCAE propose-t-il ?
Pour l’instant, le SRCAE ne propose rien. Seul le bureau d’études a simulé des scenarios : “tendanciel”, “volontariste” et “volontariste +”. Tout cela ne regroupe que des calculs théoriques sur la base d’hypothèses que nous ne pouvons reconnaître. Comme on s’en doute, les scenarios prévoient la baisse plus ou moins importante du cheptel bovin, la hausse de l’agriculture biologique…
Mais tout cela n’est basé sur rien de concret. Par exemple, la fin des quotas laitiers en 2014 aura des conséquences sur le cheptel mais c’est passé sous silence.
On ne vous sent pas solidaire du travail effectué…
Nous ne sommes même pas solidaires du tout. Nous contestons le diagnostic et les scenarios envisagés parce que tout cela est théorique, sans lien avec la réalité et que les concepteurs sont incapables d’expliquer clairement leurs travaux.
C’est un schéma d’orientation qui n’aura pas d’incidence pour les agriculteurs…
A court terme sans doute. Mais à long terme, qui dit que l’existence de ce schéma ne servira pas de prétexte pour refuser une autorisation de création d’élevage ? Ou bien pour orienter des crédits d’aide à l’investissement ? Je comprends que l’on ne voit pas le danger de ce type de travaux. Mais nous aurions tort de ne pas y prêter attention.