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Mise à l’herbe : attention, l’Ehrlichiose guette !

Avec les beaux jours et le retour des animaux aux pâturages, il faut être vigilant afin d’éviter les désagréments sanitaires liés à l’Ehrlichiose !

Les bovins s’infectent principalement dans les pâtures, lors de la recrudescence d’activité des tiques, au printemps et à l’automne.
Les bovins s’infectent principalement dans les pâtures, lors de la recrudescence d’activité des tiques, au printemps et à l’automne.
© GDS 50

L’Ehrlichiose Granulocytaire Bovine est liée à l’intervention d’une bactérie, Anaplasma phagocytophilum, principalement transmise par les tiques de type Ixodes ricinus (encadré). Les tiques infectées peuvent parfois transmettre cette maladie à l’homme, ainsi qu’au cheval et au chien.Les bovins s’infectent principalement dans les pâtures, lors de la recrudescence d’activité des tiques, au printemps et à l’automne. Cette bactérie se localise essentiellement dans les glandes salivaires des tiques infectées et sa transmission au bovin nécessite que la tique reste fixée au moins 24 heures. L’incubation dure quelques jours et les signes cliniques, lorsqu’ils s’expriment, apparaissent moins de 2 semaines après la morsure des tiques infectées.

Forte fièvre

La maladie apparaît donc le plus souvent au pâturage, avec une forte fièvre (plus de 40° C), une chute de la production laitière chez les vaches laitières et une perte d’appétit. Des signes articulaires sont parfois observés, avec un engorgement des pâturons et une démarche hésitante. Cette bactérie se multiplie dans les globules blancs, et entraîne une diminution des défenses immunitaires des animaux et une plus grande sensibilité aux autres maladies : on peut ainsi observer une toux sèche puis grasse accompagnée de difficultés respiratoires (syndrome grippal estival). Des avortements sont également constatés, probablement liés à l’hyperthermie.Mais les signes cliniques restent le plus souvent assez frustres et le diagnostic nécessite des analyses (PCR sur tube de sang avec anticoagulant) :

- lors de syndrome de toux d’été (forte fièvre, toux, chute de lait, perte d’appétit) : une recherche de la bactérie est possible dans la semaine qui suit le début de la maladie ;

- lors d’avortement : une recherche de la bactérie est également possible lorsqu’elle est suspectée par le vétérinaire traitant. Dans la Manche, 30 à 50 % de ces cas suspectés par le vétérinaire traitant sont confirmés par analyse (29 % en 2015).

Etre préventif

Sur demande préalable, une partie du montant de ces analyses est prise en charge pour les adhérents du GDS de la Manche. La recherche d’anticorps est moins utilisée car de nom-breux bovins en fabriquent au contact de cette bactérie sans exprimer de signes cliniques : le nombre de bovins séropositifs étant élevé en Normandie, il est difficile de conclure si les signes observés sont liés ou pas à l’intervention de cette bactérie.Lorsque le diagnostic est confirmé, le traitement des bovins malades repose sur l’utilisation d’antibiotiques de la famille des tétracyclines, sur prescription du vétérinaire traitant.La prévention vise à limiter le contact entre les tiques et les vaches, ces dernières étant les plus sensibles à la maladie : défrichage, mise en place d’une clôture électrique en recul net par rapport aux talus ou les haies. Elle vise également l’acquisition par les jeunes bovins (moins sensibles à la maladie) d’une protection immunitaire durable en favorisant leur contact avec les tiques et en leur réservant les parcelles à risque. L’utilisation de produits « anti-tiques » appliqués sur le dos des bovins peut être réservée aux périodes de très forte activité des tiques (mai/juin ou septembre/octobre) aux bovins d’un lot où ont été identifiés des cas cliniques avérés. Dans ce cas il convient d’administrer la dose préconisée pour les tiques (généralement plus élevée que celle préconisée pour les mouches). Demandez conseil à votre vétérinaire traitant.

Ixodes ricinus, tique la plus répandue en France

Ixodes ricinus est largement répandue dans toute l’Europe. Tique la plus répandue en France, elle couvre l’ensemble du territoire, à l’exclusion des zones d’altitude (on ne la trouve pas au-dessus de 1 500 mètres environ et dans certains biotopes secs méditerranéens).Elle a besoin d’humidité pour survivre (au moins 80 % d’humidité) : dans les zones à très forte pluviométrie, cette tique abondera en zone ouverte de landes et de pâturages, alors que dans les zones d’humidité moyenne (la plus grande partie de la France), cette tique recherche l’humidité sous couvert forestier ou en zone de bocage, le long des haies, dans les buissons et dans les bosquets de prairies. Son activité nécessite des températures comprises entre 7 et 25 °C environ. Elle est quasiment inactive pour les températures inférieures, et elle entre dans une sorte d’hibernation lorsque la chaleur est intense et l’hygrométrie basse.Son cycle dure 2 à 4 ans environ et comporte 3 stades : la larve (à peine 1 mm), la nymphe (1,5 mm) et l’adulte (la femelle mesure 4 mm à jeun) se nourrissent de repas de sang, pris sur des vertébrés (reptiles, oiseaux, mammifères, hommes). Les bovins peuvent donc être concernés par la morsure de larves, de nymphes et d’adultes. Compte-tenu de l’absence de transmission trans-ovarienne, seules les nymphes et les adultes femelles peuvent transmettre Anaplasma phagocytophilum. Chaque repas de sang dure 3 à 10 jours. La tique passe donc la plus grande partie de sa vie dans l’environnement. En Normandie, on peut la retrouver sur une végétation très variée (fougères, trèfle blanc, carex, joncs, chiendent, bruyères..) voire parfois sur la terre nue de chemins forestiers. En raison de ses exigences météorologiques, l’activité de cette tique est plus importante au printemps (et dans une moindre mesure à l’automne). Mais elle peut, selon les conditions climatiques, être rencontrée toute l’année, notamment en Normandie.

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