Normandie : 5e ex-aequo au classement des installations aidées en 2015
Au niveau national, 3 740 projets d’installations aidées ont vu le jour en 2015. Les régions Pays de la Loire, Bretagne et Languedoc Roussillon conservent leur place sur le podium avec respectivement 408, 392 et 334 installations aidées. La Normandie partage la 5e place avec l’Auvergne, avec chacune 233 installations aidées en 2015.
La répartition habituelle des installations en Normandie a été modifiée par le début d’une crise majeure pour l’élevage et en particulier les élevages laitiers. Cela explique que l’Orne a réalisé 61 installations devançant la Manche avec 59 installations. La Seine-Maritme a accueilli 44 nouveaux installés contre 41 dans le Calvados et 28 dans l’Eure.
Une baisse de 32 % des installations aidées entre 2014 et 2015
Compte tenu du contexte agricole incertain et préocupant dans la plupart des productions, beaucoup de jeunes agriculteurs reportent leur projet ou sont contraints de l’abandonner. L’impact sur la dynamique d’installation est importnate, on constate une baisse de 25 % des installations aidées au niveau national et de 32 % en Normandie entre 2014 et 2015. Les effets se mesurent aussi en amont du parcours à l’installation, sur le nombre de rendez-vous au Point Accueil Installation et au CEPPP qui diminuent également de 1 % et 9 %.
Le profil des installés n’évolue pas mais le niveau de formation augmente
Les installés sont majoritairement des hommes (79 %), âgés de 28 ans en moyenne et issus de familles agricoles (76 %). Il y a peu d’évolution même si d’un territoire à l’autre l’accès a des publics non agricole est plus facile (comme dans l’Orne où 34 % des installés ne sont pas issus d’une famille agricole). La problématique de fond reste l’accès en foncier. Plus il est rare, plus l’ouverture à des publics hors agricole est difficile. L’année 2015 est surtout marquée par l’élévation du niveau de formation. En effet, 40 % des installés ont un BTS ou un diplôme d’ingénieur. Les porteurs de projets sont de plus en plus attentifs au niveau requis en stratégie et en gestion pour diriger une entreprise agricole. Par ailleurs, dans 80 % des cas, ce diplôme est complété par une ou plusieurs formations courtes en gestion des risques, en ressources humaines ou en commercialisation avant l’installation.
La réalisation d’un Plan de Professionnalisation Personnalisé et l’installation avec la DJA reste la solution plébiscitée
A partir des données de la MSA des installés de moins de 40 ans des dernières années, on constate que le parcours aidé perd en attractivité. Cela s’explique par des prêts JA peu avantageux par rapport aux taux d’intérêt d’emprunt particulièrement faible proposés par les banques. Le parcours aidé reste toutefois plébicité par plus de 68 % des installés. Les situtations sont très contrastées entre les filières. En effet, plus de 85 % des installations en lait et porcs se font avec la DJA alors que pour les installations en équin et en maraîchage cela représente respectivement 26 % et 15 %. Les conditions de diplôme et de revenu minimum étant le principal critère de non éligibilité de ces installations.
La Normandie, terre d’élevage
La région confirme sa spécialité laitière avec 62 % des installations en lait. Les projets en céréales et bovins viande représentent respectivement 14 % et 10 %. Les projets en agriculture biologique se développent et offrent des opportunités intéressantes pour l’installation de jeunes. En 2015, 21 installations se sont réalisées en AB, soit 9 % des installations (2 points de plus qu’en 2014). La valorisation en circuit est aussi un modèle qui se développe en 2015, 15 % des installés ont choisi ce mode de commercialisation.
Retrouvez tous les chiffres clés de l’installation aidée 2015 (coût d’une installation, profil des cédants, montant moyen de DJA) dans l’observatoire installation transmission en ligne sur www.chambre-agriculture-normandie.fr