Pâturage cellulaire : la ferme pédagogique se met au vert
La ferme du lycée agricole de Coutances est bio depuis 2014. Pour que la pédagogie s'allie à l'économie, Bruno Mondin, responsable de l'exploitation, s'appuie sur l'herbe et la prairie. Ici, le pâturage est dit « cellulaire ». Les vaches ne restent pas plus de 24 heures par paddock.
La ferme du lycée agricole de Coutances est bio depuis 2014. Pour que la pédagogie s'allie à l'économie, Bruno Mondin, responsable de l'exploitation, s'appuie sur l'herbe et la prairie. Ici, le pâturage est dit « cellulaire ». Les vaches ne restent pas plus de 24 heures par paddock.
« Une vache a une barre de coupe devant et une tonne à lisier derrière », résume Bruno Mondin, responsable d'exploitation. Ce dernier cherche donc à optimiser « l'outil ». Au lycée agricole de Coutances, le pâturage est « dynamique » ou « tournant cellulaire ». Le vocabulaire varie, mais l'objectif est identique.
Les vaches restent 24 heures sur un paddock. Chacune d'elle dispose ainsi d'un are par jour. « On fait le pari d'un chargement instantané le plus élevé possible pour gérer au mieux les apex et avoir une herbe de qualité. Le pâturage cellulaire permet une repousse régulière de l'herbe. On valorise donc au maximum cette biomasse à bon marché ».
Les prairies de l'exploitation ont ainsi été divisées en 25 paddocks. Le troupeau comptant 60 têtes, les parcelles mesurent aujourd'hui environ 60 ares. Le compte est bon...
Régularité de la production laitière
Bruno Mondin sait qu'une ferme pédagogique est plus scrutée qu'une autre. Autour de l'herbe, l'exploitation a la culture du résultat. Le dernier bilan du Contrôle laitier affiche une moyenne aux alentours de 6000 kg. « Les analyses prouvent le potentiel des pâtures : 1 UFL par kg de matière sèche et 110 à 120 grammes de PDI par kg de matière sèche », insiste le responsable de l'exploitation. Et la productivité s'associe aussi à la régularité. Dans la journée, les vaches entrent une parcelle avec de l'herbe à 12 cm et en ressortent à 5 cm. « Les vaches ne font pas de tri. On a aussi une régularisation de la production laitière sur la journée. Quand on gérait les paddocks sur 3 ou 4 jours, nous devions accepter une baisse de lait de l'ordre de 20 % en fin de parcelle. De plus, on optimise aussi le taux protéique. », estime Bruno Mondin.
Un oeil sur les températures
Les intervalles entre deux pâturages sont compris entre 18 et 23 jours. Les retours dans les parcelles sont calés sur « trois feuilles vraies au niveau de la graminée ». Pour de nombreux éleveurs, c'est parfois « chaud » de maitriser la pousse de l'herbe et les impasses. Pour conforter ses prises de décision, Bruno Mondin jette un coup d'oeil aux températures. « Pour faucher les excédents en ensilage ou en enrubannage, le bon compromis est proche des 700 C°/jour (à partir du 1er février) par coupe. On fauche donc entre 1 400 C° et 1 600 C°/jour pour la seconde coupe puis entre 2 700 et 2 900 C°/jour pour la dernière ».
Un fourrage bon marché
Au moment de dresser le bilan, tout est comptabilisé : bacs à eau, clôture, entretien des prairies, débroussaillage. Le coût de revient n'excède pas les 32 EUR de la tonne de matière sèche pâturée au printemps. « C'est quand même bon marché. Surtout que ce fourrage permet à des vaches de produire 20 à 30 litres de lait en début de lactation avec uniquement 3 kg de maïs grain en complémentation ».