1 700 m2 pour 25 000 canards
Les bâtiments de productions de canards sont peu communs. Boris Belliard, en Gaec avec sa maman Jocelyne, à Chèvreville (près de Saint-Hilaire-du-Harcouet), s'est lancé dans cet atelier qui vient compléter une production laitière, un atelier taurillon et une unité de méthanisation. Porte ouverte programmée le 5 juillet avant l'arrivée d'une nouvelle bande de canards.
lll Boris Belliard s'est installé en 2012 en Gaec avec sa maman, Jocelyne formant le Gaec du Bois Doré à Chèvreville. La ferme familiale, à dominance laitière, a bien évolué en six ans. Elle a connu de gros investissements à commencer en 2014 par l'installation de deux robots. « Quand je suis arrivée, nous avons doublé la production laitière, en passant de 400 à 800 000 l avec 90 vaches laitières de race Prim'Holstein », indique le jeune éleveur, âgée de 30 ans. La salle de traite 2 x 4 devenait obsolète et la traite n'était pas sa mission favorite. Pour autant, il prévoyait un troisième robot en achetant de la référence laitière. Mais la crise laitière de 2015 et 2016 l'a fait renoncer à ce projet. Pourtant, il s'était engagé dans un autre projet parallèlement, celui de construire une unité de micro-méthanisation liquide de 33 kW, projet décidé il y a deux ans, avoisinant les 300 000 euros.
Stoppé par la conjoncture laitière
La conjoncture l'a conduit à prendre une autre trajectoire. « J'étais trop engagé dans le projet de méthanisation pour faire marche arrière », admet-il. Mais il était obligé de trouver une autre source de lisier pour faire fonctionner son unité de méthanisation, tout en restant indépendant, sans apport extérieur d'exploitations ou de collectivités. Alors, la réflexion l'a conduit vers la production de canards. Un bâtiment flambant neuf de 1 700 m2 est entré en service au 1er avril tout comme la méthanisation.
25 000 canards
Accompagné techniquement et économiquement par Terrena et en particulier sa filiale de production de volailles Valiance, Boris Belliard n'a pas de regret. « C'est un investissement de près de 800 000 euros, plus cher qu'un poulailler », assure-t-il. Mais les débouchés sont assurés. Et la demande est bien réelle. Le premier lot vient de partir vers l'abattoir. Un lot de 25 000 canards, partis en cinq fois, les femelles d'un côté, les mâles de l'autre. Même dans le bâtiment, ils sont séparés. Le prochain lot arrivera quelques jours seulement la porte ouverte à savoir le 10 juillet. Entre deux, l'équipe de nettoyage sera passée afin de procéder à un vide sanitaire. « On les garde 84 jours », explique l'éleveur. C'est le nombre de jours défini dans l'engagement avec le groupement. Un engagement qui le lie pendant dix ans.
Pas de lumière naturelle
Chaque année, c'est de l'ordre de 3,4 bandes, soit 85 000 canards, qui passeront dans ce bâtiment équipé de ventilation sur les pignons, de caillebotis Josse, et sans lumière naturelle, équipé uniquement aux Led, avec la possibilité de réduire la lumière à tout moment.
Un métier différent
Voilà quelques mois que l'unité de méthanisation et que « le canardier » sont entrés en service. Une période au départ « plutôt stressante », mais qui s'est bien dérouler. « J'ai l'impression d'avoir changé de métier », sourit-t-il. Boris Belliard reste connecté en permanence, vigilant, à proximité, de manière à être présent en cas d'alerte. « On est ancré dans nos productions, on est obligé d'être là », souligne-t-il. Depuis cette mise en service, un salarié a rejoint l'exploitation dédié aux cultures et au matériel. « Je fais du tracteur depuis quinze ans. J'avais besoin de passer à autre chose. Il faut savoir évoluer », estime-t-il.
Un second canardier en prévision
Et des évolutions restent à venir puisque Boris Belliard prévoit déjà un second « canardier ». Pour lui, ce serait la possibilité de faire fonctionner l'unité de méthanisation à son optimum. « Entre deux bandes, il n'y a pas d'apport de lisier pendant près d'un mois. Cela provoque un déséquilibre », explique-t-il. Il faut désormais attendre les premiers chiffres et obtenir l'accord des banques.
Ces équipements, amortis entre 12 et 15 ans, seront à visiter le 5 juillet prochain. Une porte ouverte organisée par Terrena et le groupement volailles de Val'iance et tous les partenaires.
Contact : 02 43 49 61 29.
plouveau@valiance-net.fr