Exportation de céréales
22 500 tonnes de blé dans les entrailles du King Rice
Mardi 21 janvier, la coopérative Agrial chargeait en blé le King Rice. Arrivé la veille, le vraquier a engrangé 22 500 t de blé normand pendant trois jours, à destination du Maroc. C'est l'un des plus gros bateaux que le silo portuaire de Blainville-sur-Orne peut accueillir.
Mardi 21 janvier, la coopérative Agrial chargeait en blé le King Rice. Arrivé la veille, le vraquier a engrangé 22 500 t de blé normand pendant trois jours, à destination du Maroc. C'est l'un des plus gros bateaux que le silo portuaire de Blainville-sur-Orne peut accueillir.
« On charge le bateau au rythme de 7 000 tonnes par jour », décrit paisiblement François Blanchetière. L'homme est responsable du silo portuaire d'Agrial, à Blainville-sur-Orne. Mardi 21 janvier, comme tous les jours, il veille au grain. « Ça n'arrête pas depuis le 15 décembre. On a failli avoir des vacances à Noël », s'amuse-t-il. Mais ce mardi, le chargement affiche une particularité de taille : le King Rice, bateau sous pavillon panaméen avec équipage chinois, est l'un des plus gros cargos jamais venus à l'entrée de Caen. Ses cotes : 170 m de long ; 27,2 m de large. Une étape rendue possible grâce à l'aménagement de la nouvelle écluse de Ouistreham par Ports de Normandie.
Jongler avec les qualités
Le cargo est arrivé la veille et doit repartir à la fin de la semaine. Pendant ces trois ou quatre jours, l'équipe du port le charge en blé, sous l'oeil du responsable de site : « chaque navire a son cahier des charges. Mon travail, c'est de le remplir de la façon la plus homogène possible. J'analyse les cellules du silo et les ouvre en fonction des qualités. Souvent, j'en ouvre trois sur 16 », décrypte François Blanchetière. Et c'est ce qu'il aime dans son travail : ce jeu technique de jonglage entre les taux de protéines pour arriver au plus juste du cahier des charges. « J'allote, je refais des mélanges pour optimiser la commande pour l'acheteur et le vendeur. Nous sommes dans une région productive, les taux de protéines sont parfois plus faibles. Or, c'est ce qui est demandé, c'est donc un critère à ne pas gaspiller. »
Un échantillon de ce qui est chargé est analysé toutes les 500 tonnes par un organisme indépendant, Control union pour ce bateau. « Notre premier travail est de fournir un produit de qualité pour que la production soit valorisée au mieux », confirme Sonia Boudet-Guth, agricultrice et présidente des métiers céréales semences chez Agrial.
Commande à la semaine
Sur le port, Steven Hodgson, employé par Rosa sheep agence, est l'intermédiaire entre l'armateur, l'acheteur et le vendeur. « Je transmets toutes les informations pour faciliter l'échange. La réservation du bateau est prise depuis six mois », souligne-t-il. Pendant que le bateau se charge, les silos eux se vident. Et se remplissent : une ronde de camions livre du blé. Chaque véhicule est pesé à l'arrivée, échantillonné. Il vide dans la fosse. Le blé est orienté par l'équipe du port dans une cellule et remonté par un élévateur. Ce mardi, François Blanchetière estime qu'il en verra passer entre « 160 et 170. On choisit dans les silos de campagne. Je commande, à Caen, par exemple 40 % de blé avec tels taux, 20 % avec d'autres et 20 % d'une autre catégorie. L'approvisionnement vient de l'hinterland du Calvados en grande partie, de l'Orne et un peu de la Manche ». La commande se fait à la semaine, souvent Agrial charge des bateaux autour de 10 000 tonnes. « Nous sommes fiers de voir partir le blé de notre coopérative », salue Sonia Boudet-Guth. Le bateau mettra cinq jours pour se rendre au Maroc et livrer sa cargaison.
Le 6 février, Agrial organisa sa première assemblée des productions végétales pour ses adhérents. Des informations sur l'événement seront à lire dans une prochaine édition.