Cooperation
Agrial et Eurial fusionnent leur activité laitière
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Le courant est passé entre Agrial et Eurial qui se rapprochent pour donner naissance à un nouveau pool laitier. Une entité qui va peser 10 % de la collecte nationale. Pas encore un géant mais un acteur hexagonal significatif. Questions à Ludovic Spiers, directeur général du Groupe Agrial.
Ludovic Spiers : “ce projet fort et significatif traduit la volonté exprimée par les deux coopératives de construire en commun leur avenir laitier, conséquence d’une volonté d’anticipation partagée. Agrial et Eurial partagent une vision commune de l'avenir de la filière laitière française et des changements qui s’annoncent avec la fin des quotas laitiers en 2015. Tournées à la fois vers les adhérents et vers le marché, elles partagent aussi les mêmes valeurs coopératives”.
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TG
Les groupes coopératifs Eurial et Agrial ont annoncé le 18 janvier leur décision de fusionner leurs activités laitières. En amont, indiquent les entreprises, la collecte de lait dépassera 2 milliards de litres, auprès des 5 200 adhérents livreurs des deux coopératives, sur un territoire couvrant la Basse-Normandie, les Pays de la Loire, la Bretagne, la région Poitou-Charentes et la région Centre. La continuité territoriale des zones de collecte d’Agrial et d’Eurial permettra de constituer “un large bassin homogène à fort potentiel” indique un communiqué des deux coopératives. Le nouvel ensemble sera structuré autour de trois activités stratégiques : les fromages de chèvre, “où Eurial avec sa marque Soignon occupe une position de leader incontesté depuis dix ans” ; les produits laitiers ultra-frais, “avec Senagral, quatrième opérateur français de ce secteur et numéro un des marques distributeurs (MDD)” et enfin des fromages ingrédients : “notamment la mozzarella, activité dans laquelle Eurial est le premier producteur français”.
Quel est le point de départ de ce rapprochement avec Eurial ?
Ludovic Spiers. Ce sont les 4 millions de litres de lait de chêvre que nous collectons pour son compte. Nous avions besoin de faire le point sur ce dossier mais les conversations se sont poursuivies sur le lait de vache. Nous avons continué à travailler. Les politiques se sont rencontrés et nous nous sommes dit : “pourquoi pas ?”
Quelle a été votre ligne de conduite ?
Nous avons toujours affirmé, qu’après l’opération SENAGRAL, nous voulions aller plus loin. Une fusion avec une coopérative nous semblait constituer une bonne solution pour asseoir notre assise territoriale laitière. Eurial a constitué une opportunité. Nos deux entreprises dégagent des résultats. Nous partageons une même vision de l’avenir. Nos activités sont complémentaires (...). Nous avons donc décidé de construire un projet très solide à moyen et long terme.
Estimez-vous avoir atteint une taille critique ?
Restons modestes. Nous sommes, avec 2 Mrde de chiffre d’affaires, petit comparativement aux privés français et aux grandes coopératives européennes ou américaines. Mais avec 10 % de la collecte nationale, on va commencer à représenter quelque chose.
Quel est le montage juridique de ce nouvel acteur laitier ?
Eurial est une SAS détenue pas 4 coopératives. Elle va fusionner avec la holding de tête de la filière lait d’Agrial. L’entité fusionnée, qui s’appelera Eurial, sera ainsi une SAS détenue par 5 coopératives.
Le pouvoir de décision ne risque-t-il pas de s’éloigner de la base ?
Ce pouvoir de décision, ce sont les coopérateurs qui le détiennent à travers les présidents de bassins. Ils font partie du comité de branche. Toute notre réussite est basée sur cette décentralisation.
Quid de ce rapprochement en terme d’emploi ou de redéploiement industriel ?
Nos activités sont complémentaires. Il n’y a donc pas de bouleversement à prévoir. Ce projet arrive à un moment ou notre staff laitier n’était pas encore structuré. Nous allons ainsi pouvoir nous appuyer sur l’expérience et les compétences d’Eurial en la matière.
Cela change la donne au niveau de votre partenariat avec CLE Bongrain ?
Absolument pas. Il s’agit d’un projet complémentaire. Il n’y aura aucune conséquence et nos relations avec CLE Bongrain restent très bonnes.
Un dernier mot sur la conjoncture laitière ?
Les intrants ont atteint des sommets et on va assister à une inversion de tendance. Les clignotants vont passer au vert ce qui va contribuer à retrouver une meilleure rentabilité dans les ateliers lait.
Eurial en bref
Eurial, créée il y a plus de 20 ans, rassemble les exploitations laitières adhérentes de quatre coopératives : UCAL, Colarena Presqu'île, Poitouraine et la Laiterie coopérative du Pays de Gâtine.
Groupe principalement fromager, Eurial occupe la place de leader, depuis plus de 10 ans, sur le marché du chèvre français, avec sa marque Soignon. Et il est aujourd'hui le premier producteur de mozzarella en France. Le groupe est aussi très présent sur le marché du fromage surgelé pré-tranché (IQF). Sa marque Grand Fermage est numéro un sur le segment des beurres de spécialité (beurre au sel de mer de Noirmoutier et beurre AOP Charentes-Poitou).
Chiffres clés
• 1 milliard de litres de lait transformés dont 200 millions de litres de lait de chèvre.
• 2 500 exploitations réparties sur 11 départements.
• 900 millions d'euros de chiffre d'affaires dont 23 % à l'international.
• 11 millions d'euros de résultat d'exploitation et 20 millions d'euros de capacité d'autofinancement.
• 1 900 collaborateurs.
• 14 sites industriels dont 11 en France.
Quel est le point de départ de ce rapprochement avec Eurial ?
Ludovic Spiers. Ce sont les 4 millions de litres de lait de chêvre que nous collectons pour son compte. Nous avions besoin de faire le point sur ce dossier mais les conversations se sont poursuivies sur le lait de vache. Nous avons continué à travailler. Les politiques se sont rencontrés et nous nous sommes dit : “pourquoi pas ?”
Quelle a été votre ligne de conduite ?
Nous avons toujours affirmé, qu’après l’opération SENAGRAL, nous voulions aller plus loin. Une fusion avec une coopérative nous semblait constituer une bonne solution pour asseoir notre assise territoriale laitière. Eurial a constitué une opportunité. Nos deux entreprises dégagent des résultats. Nous partageons une même vision de l’avenir. Nos activités sont complémentaires (...). Nous avons donc décidé de construire un projet très solide à moyen et long terme.
Estimez-vous avoir atteint une taille critique ?
Restons modestes. Nous sommes, avec 2 Mrde de chiffre d’affaires, petit comparativement aux privés français et aux grandes coopératives européennes ou américaines. Mais avec 10 % de la collecte nationale, on va commencer à représenter quelque chose.
Quel est le montage juridique de ce nouvel acteur laitier ?
Eurial est une SAS détenue pas 4 coopératives. Elle va fusionner avec la holding de tête de la filière lait d’Agrial. L’entité fusionnée, qui s’appelera Eurial, sera ainsi une SAS détenue par 5 coopératives.
Le pouvoir de décision ne risque-t-il pas de s’éloigner de la base ?
Ce pouvoir de décision, ce sont les coopérateurs qui le détiennent à travers les présidents de bassins. Ils font partie du comité de branche. Toute notre réussite est basée sur cette décentralisation.
Quid de ce rapprochement en terme d’emploi ou de redéploiement industriel ?
Nos activités sont complémentaires. Il n’y a donc pas de bouleversement à prévoir. Ce projet arrive à un moment ou notre staff laitier n’était pas encore structuré. Nous allons ainsi pouvoir nous appuyer sur l’expérience et les compétences d’Eurial en la matière.
Cela change la donne au niveau de votre partenariat avec CLE Bongrain ?
Absolument pas. Il s’agit d’un projet complémentaire. Il n’y aura aucune conséquence et nos relations avec CLE Bongrain restent très bonnes.
Un dernier mot sur la conjoncture laitière ?
Les intrants ont atteint des sommets et on va assister à une inversion de tendance. Les clignotants vont passer au vert ce qui va contribuer à retrouver une meilleure rentabilité dans les ateliers lait.
Eurial en bref
Eurial, créée il y a plus de 20 ans, rassemble les exploitations laitières adhérentes de quatre coopératives : UCAL, Colarena Presqu'île, Poitouraine et la Laiterie coopérative du Pays de Gâtine.
Groupe principalement fromager, Eurial occupe la place de leader, depuis plus de 10 ans, sur le marché du chèvre français, avec sa marque Soignon. Et il est aujourd'hui le premier producteur de mozzarella en France. Le groupe est aussi très présent sur le marché du fromage surgelé pré-tranché (IQF). Sa marque Grand Fermage est numéro un sur le segment des beurres de spécialité (beurre au sel de mer de Noirmoutier et beurre AOP Charentes-Poitou).
Chiffres clés
• 1 milliard de litres de lait transformés dont 200 millions de litres de lait de chèvre.
• 2 500 exploitations réparties sur 11 départements.
• 900 millions d'euros de chiffre d'affaires dont 23 % à l'international.
• 11 millions d'euros de résultat d'exploitation et 20 millions d'euros de capacité d'autofinancement.
• 1 900 collaborateurs.
• 14 sites industriels dont 11 en France.