Sclérotinia du colza
Anticiper pour décider
Dans les conditions de ce début d’année avec des températures fraîches pour la saison et en général peu de pluies, le risque de contamination du colza par les spores peut être estimé comme étant faible à ce jour.


Pour que le sclérotinia du colza se développe, il faut que les sclérotes germent pour libérer des spores, élément de contamination des pétales. A la chute des pétales et en conditions optimales, ces spores pourront germer à leur tour et le champignon pourra coloniser la tige du colza plus ou moins rapidement.
En cas de présence de la maladie, les pertes de rendement sont variables et oscillent entre quelques quintaux à une dizaine de quintaux.
Il faut savoir tout de même qu’il n’existe aucune solution curative contre le sclérotinia. La prise de décision doit anticiper le risque. Pour cela, on se base sur les critères suivants :
- le nombre de cultures sensibles au sclérotinia dans la rotation ;
- les attaques de sclérotinia les années antérieures sur la parcelle ;
- les conditions climatiques humides en fin d’hiver favorables à la germination des sclérotes ;
- les indicateurs de pétales contaminés comme le Kit pétales (voir les bulletins de santé des végétaux).
Ensuite, le climat durant toute la floraison favorisera ou non l’expression de la maladie : humidité relative de plus de 90 % dans le couvert durant 3 jours et une température moyenne journalière supérieure à 10 °C.
Stade G1 = stade optimal de traitement
Plusieurs caractéristiques permettent de déterminer le stade G1 :
- le champ de colza est jaune et les hampes secondaires commencent à fleurir ;
- chute des premiers pétales ;
- les 10 premières siliques sont formées sur les hampes principales (longueur < 2 cm) ou 10 premières siliques visibles sur les hampes principales.
Ce stade est primordial. Selon les essais Cetiom, un traitement avant le stade G1 conduit à de très mauvaises efficacités (voir graphique).
Attention, la date du stade optimal peut varier d'une parcelle à l'autre sur une même exploitation, notamment si plusieurs variétés sont cultivées sur le même îlot compte tenu des différences de précocité à floraison.
Stratégie fongicide à adopter si nécessaire
La stratégie fongicide doit également intégrer le risque de développement d’autre maladies (Oïdium, Mycosphaerella, ...). L’observation de la présence de symptômes aujourd’hui sur feuilles/tiges peut conduire à voir ceux-ci progresser ultérieurement sur siliques.
- Si risque sclérotinia fort à F1 : traitement G1 avec programme plutôt axé sur un produit spécifique (exemple : Pictor Pro, Pictor Pro+triazole, Joao).
- Si risque sclérotinia moyen et risque de maladies secondaires (sclérotinia/oïdium) : préférer un polyvalent (Pictor Pro+triazole, Joao ou produits à base de triazoles). La rentabilité du traitement résultera alors d’un effet sur le sclérotinia, mais aussi sur les maladies des siliques (oïdium, …).