Coopérative d'Isigny-Sainte-Mère
Arnaud Fossey : "l’année commençait plutôt bien..."
Face au Covid 19, pas de catastrophisme à la coopérative d’Isigny-Ste-Mère. Son président, Arnaud Fossey, évoque cependant « une inquiétude face à la durée de l’événement » et reconnait que la situation reste fragile et précaire.
Face au Covid 19, pas de catastrophisme à la coopérative d’Isigny-Ste-Mère. Son président, Arnaud Fossey, évoque cependant « une inquiétude face à la durée de l’événement » et reconnait que la situation reste fragile et précaire.
>> Quelles sont les conséquences du confinement sur les différents marchés dont vous êtes acteurs ?
Concernant la RHF (Restauration Hors Foyer), la situation est catastrophique mais, côté GMS (Grande et Moyenne Surface), ça va plutôt bien. Les Français ne fréquentent plus les restaurants d’entreprise et leurs enfants les cantines scolaires mais ils se remettent à cuisiner pour se nourrir et passer le temps. Ils continuent donc à faire leurs courses mais un peu plus vite et en délaissant quelque peu les rayons à la coupe.
L’activité « produits frais » sur le grand export est compliquée. C’est très calme par exemple du côté des grands restaurants que nous fournissons à travers le monde comme par exemple au Moyen-Orient. L’activité en croissanterie et boulangerie est également impactée.
>> Et concernant le lait infantile, un de vos savoir-faire ?
Le marché est toujours là et nous n’avons pas subi de trou d’air. Nous réussissons à expédier toute la marchandise. Prudence cependant, il s’agit d’un constat à l’instant T.
>> Situation diamétralement opposée côté produits industriels ?
Les cotations " poudre zéro ", qui avaient retrouvé de belles couleurs en début d'année, ont complètement dévissé de l’ordre de 600 à 700 e/t. On atteint quasiment le prix d'intervention.
>> Certaines voix appellent à une diminution de la production de lait, la voix de la sagesse ?
Je m'inscris dans cette démarche nationale et, via un courrier envoyé à nos producteurs, nous avons précisé le dispositif mis en place par le Cniel. Pour l'instant, à Isigny-Ste-Mère, cela se fera sur la base du volontariat. Nous mettons tout en œuvre pour gérer la collecte dans les semaines à venir. En ces temps troublés, je pense que si on a un peu moins de lait, ce n'est pas plus mal.
>> A ce jour, votre outil fonctionne normalement ?
Le taux d'absentéisme est plus important qu'à l'habitude pour cause parfois d'enfants à garder ou de suspicion d'infection mais nous avons réorganisé les ateliers pour que tout fonctionne à peu près comme avant. Je tiens à remercier l’ensemble des équipes qui font le maximum pour faire fonctionner notre coopérative.
>> Pas de dysfonctionnement non plus au niveau de la collecte ?
Pas plus ! Nous avons juste rappelé à nos producteurs l'importance de mettre à disposition de nos chauffeurs de l'eau, du savon et du papier essuie-tout pour une hygiène irréprochable. Protéger nos chauffeurs laitiers, c’est protéger notre collecte.
>> Y aura-t-il, selon vous, un « avant » et un « après » printemps 2020 ?
Nous concernant, je n'en suis pas convaincu. Toutes ces procédures de gestes barrière, ces mesures d'hygiène, ce niveau d'exigences sanitaires (....), dans l'agroalimentaire, c'est notre quotidien. D'autant plus quand il s'agit de fabriquer de la poudre de lait infantile. Nous ne sommes pas une usine de boulons !