Pressage des pommes
Au lycée de Sées, on presse beaucoup pour le plaisir
Le pressoir de Patrick Yvard s’installe chaque année durant deux mois et demie dans la cour de la cidrerie du lycée de Sées. Les clients, majoritairement des particuliers, y apportent les pommes de leurs jardins familiaux.
Le pressoir de Patrick Yvard s’installe chaque année durant deux mois et demie dans la cour de la cidrerie du lycée de Sées. Les clients, majoritairement des particuliers, y apportent les pommes de leurs jardins familiaux.
Comme chaque année, le pressoir de Patrick Yvard, qu’il a racheté à son beau-père il y a douze ans, s’installe au lycée de Sées. L’habitude est tellement ancienne que personne ici ne se rappelle plus vraiment la date exacte à laquelle ce service a démarré. Le seul, avec La Reinette verte du Perche, à proposer le pressage aux agriculteurs et aux particuliers, à partir de 300 kg de pommes. Tous les mardis depuis le 29 septembre, la cour de la cidrerie accueille un défilé de voitures, les clients venant de tous horizons. Jean-Loïc Garnier vient de Frétigny, près de Nogent-le-Rotrou en Eure-et-Loir, à 80 km. Il récolte quatre à cinq tonnes, les bonnes années, sur le verger planté par sa grand-mère et son père. Il apprécie l’ambiance familiale de la cidrerie du lycée.
Surtout des particuliers
Electricien par ailleurs, Patrick Yvard l’avoue, « c’est plus une passion qu’une activité rentable ». Le lycée gère le planning, il assure la prestation. « Nous accueillons entre 120 et 150 clients, 80% d’entre eux sont des particuliers, révèle Antoine de Vallavieille, le directeur de l’exploitation du lycée, sur deux mois et demie, ce qui représente 60 000 l de jus sans compter ceux de la ferme ». Pour l’exploitation, c’est une source de revenus. « L’activité est rentable. Nous vendons les bouteilles et les capsules, le passage en pasteurisation. » Elle permet de rentabiliser l’atelier. Cette année, la ferme du lycée a produit environ 45 tonnes de pommes, soit 15 000 l de jus de pommes et autant de cidre.
Ferme pédagogique
S’il n’existe pas de formation spécifique sur le cidre au lycée, les élèves y viennent à tour de rôle en stage, « ça permet de diversifier les tâches », assure Matthieu Texier, salarié de l’exploitation, chargé de la cidrerie. « Chaque année, un groupe d’élèves vient me donner un coup de main après les cours. » Cette année, leur présence est plus réduite, « ils ne savent pas qu’ils ont le droit de venir, à cause des mesures sanitaires ». Kyllian Fortier, élève en seconde générale est l’un d’eux. Il prête main-forte aux clients du pressoir et déplace les cartons de jus avec le porte-palettes. Plus tard, il veut se diriger vers le secteur de la vente. Ce fils d’épiciers d’un village s’épanouit, « je découvre autre chose ».
PRATIQUE. Pour les retardataires, le pressage est encore possible jusqu’au mardi 15 décembre. Réservation auprès du lycée au 02 33 27 92 50 ou 06 85 74 42 84.
Un nouveau directeur d’exploitation
Après un parcours de professeur en zootechnie, Antoine de Vallavieille est devenu chef de l’exploitation d’un lycée en Bretagne avant d’arriver au lycée agricole de Sées en septembre 2019. Son projet : « apporter de la valeur ajoutée à l’atelier lait ».