Génétique
Byron : champion d’Europe
Gérard Bossuyt a hissé les couleurs de la génétique calvadosienne au sommet de l’Europe. L’éleveur du Mesnil au Grain a remporté le concours international Blonde d’Aquitaine de Libramont, en Belgique.

Lundi après-midi, le champion montre quelques signes de fatigue. Le week-end précédent, Byron a parcouru près de 20 heures de route pour un aller-retour en Belgique. Byron, 4 ans, y a remporté le concours international Blonde d’Aquitaine, à Libramont (Belgique). “C’est un vrai show. Un rideau s’ouvre pour l’entrée des animaux. La salle est dans le noir et les spots sont braqués sur eux. Le ring est recouvert de sciure bleue. L’allée centrale, qui remonte jusqu’au podium, est toute blanche. C’est vraiment magnifique”, témoigne Gérard Bossuyt.
Commercialiser la génétique de Byron
Dans cette ambiance survoltée, Byron a reçu les faveurs des juges. Cette victoire est une confirmation après son triomphe au dernier salon de l’agriculture de Paris. L’animal du Calvados y a affronté plus de 25 taureaux, originaires de Suisse, d’Allemagne, d’Italie, de Belgique ou des Pays-Bas. Fier de ses 1540 kg, Byron témoigne du progrès des éleveurs allaitants du Calvados. “Il est issu d’un embryon d’une mère championne. Byron est né dans le Lot-et-Garonne. Je l’ai acheté à 15 mois”. Le taureau doit désormais confirmer avec sa descendance. Objectif : commercialiser des doses. “Il n’a pas encore d’index, car 25 veaux sont nécessaires. Mais en fin d’année, ce chiffre sera atteint”, explique Pascal Sauget, technicien Bovins croissance. Facilité de naissance, croissance, potentiel de croissance, développement squelettique, ou finesse des os seront observés sur sa descendance pour obtenir un index de synthèse (ISEVR). L’éleveur croise les doigts. “Pour l’instant, aucun de ses frères n’est mal sorti”, précise Pascal Sauget. Byron pourrait également intéresser un centre d’insémination. Sur cette idée, Gérard Bossuyt se veut prudent. “La chance est faible, ils n’en rachètent que trois par an”, souligne l’éleveur. Mais les résultats probants de Byron ne devraient pas laisser de nombreux éleveurs insensibles.
Un gage de progrès
“Il y a 12 ans, je ne parlais même pas de génétique”, souligne Gérard Bossuyt. Depuis, il a adhéré à Bovins Croissance. Désormais, il préside également cette structure. En 10 ans, les poids de carcasses ont progressé de 100 kg. “Pour progresser, il faut savoir se comparer et se situer”, insiste l’éleveur. Des propos complétés par Pascal Sauget. “Plus de performance, c’est plus de produit. Bovins Croissance n’est pas qu’un outil de sélectionneur. Nous optimisons aussi techniquement et économiquement les ateliers allaitants”.
À ce titre, Gérard Bossuyt vient de remporter le sabot d’argent. "Cette récompense a autant de valeur qu’un prix à Paris, car elle met aussi en avant l’aspect économique. Un éleveur doit surtout faire tourner sa boutique". Dans le cas de Gérard Bossuyt, la boucherie Mesnil de Villers-Bocage y contribue. Chaque semaine, elle valorise des carcasses de plus de 550 kg.
Présentation de l’élevage
- 60 vaches, 23 génisses et 2 taureaux (système naisseur-engraisseur).
- Vêlages d’hiver.
- 67 hectares d’herbe.
- Ration : céréales humides et ensilage d’herbe avec autochargeuse).
- Moyenne des veaux à 7 mois : 300 kg.
- Poids de carcasse des réformes : 597 kg
(la totalité est vendu en U, sauf 2 en E en 2010). Taurillon : carcasse de 460 kg
à 15 mois.
- 10 mâles reproducteurs vendus en 2010.
- Niveau génétique : 102,5 d’IVMAT pour les mères et 101,2 d’IVMAT pour les pères.
- 370 jours d’intervalle vêlage-vêlage (moyenne de la race 412 jours).