Jeunes Agriculteurs de l'Orne
“C’est notre capacité à installer que l’on gaspille”
Les Jeunes Agriculteurs de l’Orne se sont mobilisés pour la protection des terres agricoles, à l’occasion de la semaine du foncier organisée au niveau national.

“Cette friche fait 10 ha. Elle pourrait nourrir vos ci-toyens !”. C’est pour alerter les élus et sensibiliser les citoyens que les Jeunes Agriculteurs de l’Orne se sont réunis, jeudi 14 novembre sur la zone d’activité Actival d'Orne, à Fontenai-sur-Orne, en bordure de l’autoroute A88. A une encablure d’Argentan, “la zone a visiblement été surdimensionnée dès le départ. C’est dommage, car sur ces terres, nous aurions pu produire l’équivalent en blé de 55 tonnes de farine par an, soit 250 000 baguettes de pain, dénonce Guillaume Larchevêque, président des Jeunes Agriculteurs de l’Orne. Ces terrains ont été viabilisés, mais ils peuvent encore produire pour l’agriculture. Nous demandons de pouvoir modifier les documents d’urbanisme pour pouvoir les cultiver et les mettre en valeur”. Les Jeunes Agriculteurs de l’Orne, projettent d’ailleurs de faire la preuve par l’exemple, en semant prochainement une friche du département. La recette des récoltes devant ensuite aller à une association caritative.
Pour une cohérence territoriale
Terrains viabilisés laissés vacants, projets surdimensionnés, friches industrielles laissées à l’abandon... JA demande surtout plus de cohérence dans les projets d’urbanisme, pour éviter les gâchis. “Pour cela, il faut donner plus de place à l’ONCEA (observatoire national de la consommation des espaces agricoles) et renforcer le rôle de la CDCEA (commission départementale de la consommation des espaces agricoles). Les avis qu’elle rend doivent être décisionnels plutôt que consultatifs, estime Guillaume Larchevêque. Aussi, la taxe sur le changement de destination des terres agricoles devrait être relevée à un taux qui dissuade réellement le gaspillage”.
Maintenir le dynamisme des territoires
“Protéger le foncier agricole, c’est une question d’indépendance alimentaire, mais aussi de dynamisme des territoires, souligne Guillaume Larchevêque. La rareté du foncier pénalise forcément les installations”.