Chasse : l’explication du coût dans le Calvados
De nombreux chasseurs du département s’interrogent sur l’évolution du coût que représente la chasse aujourd’hui. La Fédération départementale des chasseurs du Calvados (FDC 14) a mis en place la taxe territoriale à l’hectare afin de compenser la diminution des recettes causées par la réforme du permis de chasser de 2019.
De nombreux chasseurs du département s’interrogent sur l’évolution du coût que représente la chasse aujourd’hui. La Fédération départementale des chasseurs du Calvados (FDC 14) a mis en place la taxe territoriale à l’hectare afin de compenser la diminution des recettes causées par la réforme du permis de chasser de 2019.
Jean-Christophe Aloé et Jean-Baptiste Leclerc, respectivement président et directeur de la FDC 14, sont conscients du mécontentement qu’a suscité la mise en place de la taxe territoriale à l’hectare en 2021. « Tout a été bouleversé par la réforme du permis de chasser en 2019 », résume le premier. A cette date, dans le but de favoriser la mobilité des chasseurs, la Fédération nationale des chasseurs (FNC) abaisse le prix du permis national de 400 à 200 €. Dans le Calvados, le nombre de permis départementaux chute alors de 13 634 à 6 518 entre 2018-2019 et 2019-2020, alors que dans le même intervalle, le nombre de permis nationaux passe de 1 588 à 7 044. Parallèlement, les redistributions versées par la FNC à la FDC 14, dans le cadre de la loi de 2019, ne compensent pas entièrement ces pertes de recettes. L’équilibre financier de la FDC 14 a été bouleversé par la réforme de 2019.
Les dépenses s’envolent
En parallèle, la population de sangliers dans le Calvados s’est envolée ces dix dernières années. Entre 2013 et 2020, les prélèvements sont passés de 2 386 à 5 926 individus. La FDC 14, au regard de la forte augmentation des dégâts engendrés, a vu ses dépenses liées à l’indemnisation s’envoler. En 2019-2020, celles-ci ont atteint 900 000 €. Cela a conduit la FDC 14 à accuser un déficit général de 175 000 € lors de cette période. Auparavant, la modulation du montant du timbre grand gibier permettait de compenser entièrement l’évolution dépenses d’indemnisation. Néanmoins, aujourd’hui, le prix de ce timbre est limité à 30 € afin d’éviter qu’il rende le permis départemental plus cher que le permis national. Jean-Baptiste Leclerc précise cependant que « si la réforme n’avait pas eu lieu, l’évolution des dégâts aurait de toute manière conduit à faire passer le prix du timbre de 40 à 70 € ».
Equilibrer le budget
Pour s’adapter à cette envolée des charges dues aux dégâts de sangliers, la FDC 14 a donc été contrainte de mettre en place la taxe territoriale à l’hectare. Celle-ci concerne les cantons possédant des plans de chasse grand gibier. Sur tous les cantons, la contribution sera de 0,5€/ha pour les prairies et les cultures, de 2€/ha pour les vergers et variera entre 1 et 7€/ha pour les bois et les friches selon le canton concerné, en fonction des dégâts indemnisés au cours de l’exercice 2019. « Nous sommes conscients que ce système est loin d’être parfait, mais nous y sommes contraints si nous voulons équilibrer nos comptes », déclare Jean-Christophe Aloé. Et d’ajouter : « néanmoins, l’impact financier engendré par cette taxe sera de toute façon inférieur aux 40 € d’augmentation du prix du timbre qu’il aurait fallu payer selon l’ancien système. Et il ne faut pas oublier que dorénavant, beaucoup de chasseurs payent leur permis de chasse national bien moins cher qu’avant la réforme, et qu’il s’agit pour eux d’une économie de près de 200 € ».