Moutons de l’Avranchin
« On cherche des béliers améliorateurs »
Le centre d’élevage constitue la réserve génétique de la race. Pour la race Avranchine, le centre se situe dans le Calvados, à Bonneville-la-Louvet. Pas moins d’une quinzaine de béliers évolue sous l’œil de Claire Lebailly. Et dès l’année prochaine, le cheptel devrait doubler afin d’optimiser les données techniques et répondre à une demande de plus en plus forte d’éleveurs prêts à s’installer.
Le centre d’élevage constitue la réserve génétique de la race. Pour la race Avranchine, le centre se situe dans le Calvados, à Bonneville-la-Louvet. Pas moins d’une quinzaine de béliers évolue sous l’œil de Claire Lebailly. Et dès l’année prochaine, le cheptel devrait doubler afin d’optimiser les données techniques et répondre à une demande de plus en plus forte d’éleveurs prêts à s’installer.
Au centre d’élevage basé à Bonneville-la-Louvet (Calvados), « les béliers sont en pleine forme », sourit Aurélie Bourassin, secrétaire de la section Avranchine de l’organisme de sélection (Oscar). Depuis l’année dernière, une quinzaine de béliers évolue sous l’œil avisé de Claire Lebailly, responsable du centre d’élevage, et à la tête d’un petit cheptel de quelques mères. Le 20 février dernier, « les éleveurs concernés ont pu constater avec satisfaction, les croissances saines et régulières affichées par leurs béliers », explique-t-elle. « De beaux poids d’ensemble pour la plupart ont été relevés, avec près de 70 kg pour certains d’entre eux. Outre leur courbe de croissance et leur suivi sanitaire, ces collectes de données ont pour objectif de reconstituer une base manquante ou incomplète de données techniques », précise l’éleveuse. « C’est notre réserve génétique », note le président, Emmanuel Legrand. Dès la saison prochaine, le centre d’élevage devrait doubler sa capacité.
Passionnés en race pure
L’objectif du centre d’élevage est de collecter des informations accessibles aux éleveurs ou futurs acheteurs pour un suivi optimisé dans leurs élevages et pour un achat en toute transparence. Une réelle dynamique s’est installée.
« Nous sommes des gens passionnés en race pure », note Emmanuel Legrand.
De nouveaux éleveurs adhérents veulent travailler consciencieusement à la sauvegarde de la race. En 2018, l’association comptait 19 éleveurs puis 34 éleveurs seulement deux ans après. Cette année encore, des installations ont lieu. De quoi donner le sourire à l’équipe. Grâce au parrainage, l’échange se poursuit et la génétique perdure.
« Nous avons recensé 22 personnes installées en 2019 avec 125 bêtes, 21 personnes en 2020 avec 130 bêtes. Et pour 2021, la demande est là. Nous avons déjà 20 personnes inscrites et 150 animaux réservés », se réjouit Aurélie Bourassin.
Retour dans le berceau de la race
En raison de rapatriements d’Avranchins, la race a pu être regroupée en Normandie et Bretagne. « En 2018 et 2019, ce sont 120 et 60 brebis qui ont été rapatriées du Cher. Le mois dernier, ce sont 60 brebis des Deux-Sèvres qui ont rejoint le berceau de la race », note la secrétaire. L’occasion pour de nouveaux éleveurs de se doter de bons éléments et de débuter leur élevage.
Se former
Si la race Avranchine reste une race rustique, cela ne signifie pas qu’elle n’a pas besoin de soins ni de surveillance. Bien au contraire. « Ce ne sont pas des tondeuses naturelles », souligne Emmanuel Legrand. Alors, les adhérents sont appelés à se former notamment sur des notions sanitaires avec le GDS de la Manche (Groupement de défense sanitaire) : parasitisme, biosécurité, éleveur infirmier… mais aussi de « juge » ou encore sur la laine….
Quatre grandes familles de critères
Des compétences essentielles pour faire avancer la race. « L’Avranchin reste une race exceptionnelle. Ce que nous recherchons, c’est avant tout des mères qui font deux petits par an et qui ont assez de lait pour les nourrir. Certes, elle est adaptée à notre milieu, aux prairies de Normandie, à la pluie. Mais il nous faut également des qualités importantes », avance le président. C’est pourquoi quatre grandes familles de critères sont recherchées à savoir les caractères fonctionnels, la conformité au standard, la conformation bouchère et la qualité de la laine. « La laine était considérée comme un déchet. Or, c’est un élément important », ajoute-t-il. Tous ces critères tendent à « chercher des béliers améliorateurs », pour faire avancer la race.
De beaux projets sont encore à venir avec la sortie des béliers prévue en mai, suivi de leur mise en vente et d’un petit concours interne.
Depuis 7 ans, Claire Lebailly est à la tête d’un petit troupeau d’Avranchins. Huit mères composent son élevage. S’ajoutent une quinzaine de béliers du centre d’élevage, provenant de différents élevages de Normandie. Au quotidien, la jeune femme a l’œil sur les siens comme ceux de ses collègues. « Il faut les surveiller, les nourrir, mais aussi entretenir la bergerie… », note la jeune femme qui est revenue sur sa terre natale après une vie parisienne. « C’est avant tout un plaisir », assure celle qui connait mieux le monde du cheval, et qui dirige les services techniques de la ville de Pont-L’évêque. Ses premières brebis sont issues de chez Emmanuel Legrand, président de la race Avranchine et de l’éco musée de Rennes. Elle voulait avant tout une race locale.