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Formation des porteurs de projets
Christophe et Stéphanie, des éleveurs indépendants

A Sylvains-lès-Moulins (27), Christophe Guicheux et Stéphanie Rhodé élèvent des lapins et des moutons, commercialisés en vente directe, en complément de leur production céréalière. Ils ont présenté leur système à des porteuses de projets, dans le cadre de la formation créée par les Jeunes agriculteurs de Normandie.

PORTEUSES DE PROJET
Lors de la formation créée par les Jeunes agriculteurs de Normandie, mercredi 17 octobre, Christophe Guicheux décrit son système d’exploitation. De gauche à droite : Marion Dachy, animatrice JA 27 ; Mathilde Aubier, porteuse de projet ; Stéphanie Rhodé, sa compagne et Chloé Lemelle, porteuse de projet.
© DR

Après l’Orne et la Manche, c’était au tour de l’Eure, mercredi 27 et jeudi 28 octobre 2021, d’organiser une série de rencontres entre porteurs de projets et jeunes installés. C’était l’un des projets de mandature d’Alexis Graindorge, président des Jeunes agriculteurs de Normandie : « l’objectif est d’appréhender d’autres aspects que la production, la notion de revenu, de qualité de vie, la place de la famille, des enfants », développe le président à Sylvains-lès-Moulins (27), mercredi 27 octobre 2021.

Moutons et lapins

Première exploitation à être visitée, la ferme d’Illièvre est familiale. A 39 ans, Christophe Guicheux représente la quatrième génération. Après la production de lait du temps de sa grand-mère que son père a arrêtée, il a souhaité remettre de l’élevage en plus des grandes cultures (blé, colza, orge, lin) dans l’exploitation. En préinstallation à partir de 2009, « une formule que je ne vous conseille pas parce que j’ai perdu du temps », souligne-t-il, il s’est installé officiellement en 2016. Avec sa compagne Stéphanie Rhodé, salariée dans l’exploitation depuis 2014, il a monté un élevage ovin tout d’abord, puis cunicole, qu’il commercialise en vente directe. Avec l’abattoir dérogataire familial pour les lapins, leur système est atypique, « j’ai toujours eu envie d’indépendance, défend l’éleveur, je suis hors marché, j’ai des prix linéaires toute l’année dans une structure à taille humaine ».

Des bâtiments modulables

Aux porteuses de projets, il conseille « de démarrer une production sans gros investissements », à l’image du petit bâtiment qu’il a monté pour les lapins, « j’ai tout fait moi-même ». Quand il a constaté que « ça ne marchait pas trop mal », il a mandaté un professionnel pour l’agrandir. « Il ne faut pas s’interdire de changer de production si ça ne fonctionne pas », soutient-il en présentant le bâtiment surélevé dont il a dessiné les plans, « je sais que les lapins, avec l’interdiction des cages, ça ne va plus être possible un jour », aussi a-t-il prévu une construction modulable.

Le dossier complet à lire aussi : Sur le chemin de la transmission en Normandie

 

Partir du consommateur

100 % de la production allaitante est commercialisée au magasin. « Tout paraît facile », s’enthousiasme Chloé Lemelle et demande comment ils s’y sont pris. Si Christophe Guicheux admet avoir « surfé sur la vague » du circuit-court début 2010, qui leur a permis de bénéficier de financements pour monter le laboratoire et le magasin, il relate les nombreux marchés où le couple est allé « parfois pour vingt euros, mais ce n’est pas grave, il faut se faire connaître ». Aujourd’hui, les éleveurs peuvent se permettre d’en refuser. « Si vous vous lancez dans la vente directe, ajoute Stéphanie Rhodé, vous devez partir du consommateur pour remonter vers l’élevage ». C’est ainsi que le couple a planifié sa production, « les gens veulent des petits morceaux, de l’agneau toute l’année », ce qui les a amenés à décaler les agnelages.

Garder les oreilles ouvertes

« Je ne connaissais pas le lapin », se réjouit Chloé Lemelle au moment de faire le bilan. « Je ne me ferme pas aux autres élevages », ajoute celle qui apprécie ces visites, « j’attends beaucoup de la pension équine » qui a lieu le lendemain. Elle se dit satisfaite de l’initiative des Jeunes agriculteurs, « on apprend des autres, c’est bien d’avoir des conseils, de garder les oreilles ouvertes ». Mathilde Aubier, elle aussi, ouvre ses oreilles, « j’attends de ces journées de me donner des idées », s’exclame celle qui a vu de nombreux systèmes au cours de son emploi d’animatrice JA en région parisienne, « mais c’est le côté local qui m’intéresse, voir comment les autres agriculteurs concilient les grandes cultures avec une activité annexe ». Sept personnes au total ont participé à ces deux jours, trois nouvelles visites auront lieu en 2022.

 

Deux femmes, deux projets
Mathilde Aubier a été animatrice JA en Ile-de-France et souhaite pouvoir concilier vie de famille et vie professionnelle en s’associant à son compagnon qui s’installe en septembre prochain près d’Evreux en grandes cultures, « je cherche une production qui pourrait être complémentaire ». Elle est inscrite en bac pro CGEA « pour bénéficier des aides ». Chloé Lemelle est cariste chez Rowenta, en congé de mobilité externe, le temps de préparer « le projet de (s)a vie » : un atelier de poules pondeuses. A la recherche d’une exploitation sur la côte normande, en Vendée ou en Paca.
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