Filière cidricole
Cidreries : l'écoconception au centre des débats
En 2024, le rendez-vous annuel de la filière cidricole de Normandie était donné à l'Abbaye aux Dames de Caen, le mercredi 24 janvier. A l'ordre du jour : les calvados, pommeau de Normandie, cidres, jus et l'écoconception.
En 2024, le rendez-vous annuel de la filière cidricole de Normandie était donné à l'Abbaye aux Dames de Caen, le mercredi 24 janvier. A l'ordre du jour : les calvados, pommeau de Normandie, cidres, jus et l'écoconception.
Autour d'un bon verre de cidre ou de cocktail au calvados, la filière cidricole normande s'est retrouvée le mercredi 24 janvier à l'Abbaye aux Dames. Cette journée a été l'occasion de réunir l'ensemble des acteurs de la filière. Plus de 80 producteurs ont fait le déplacement depuis toute la Normandie.
Le maître-mot de cette rencontre était l'échange sur les sujets stratégiques qui dynamisent la filière, dont l'écoconception. Ce terme d'actualité désigne le fait "d'intégrer la protection de l'environnement dès la conception des biens ou services", d'après la définition du ministère de la Transition écologique. Pour la seconde année, le rendez-vous a eu lieu sous l'impulsion du Comité de soutien aux Organismes de défense et de gestion des appellations cidricoles (CICD), de la Maison cidricole de Normandie (MCN) et de l'Interprofession des appellations cidricoles (Idac).
Pourquoi l'écoconception ?
"Les producteurs sont convaincus que la filière est vertueuse du point de vue de son impact environnemental", expliquent les organisateurs. Pour vérifier cela, et pouvoir communiquer de façon factuelle, une étude qui analysera chacune des étapes de la production des calvados, pommeau de Normandie, cidres & poirés AOP, ainsi que des jus, jusqu'à leur distribution, est en cours.
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"Cette analyse permettra de dégager une stratégie de communication environnementale bientôt imposée à toutes les productions et de dégager des pistes d'amélioration sur certaines étapes du process qui se révèleraient moins vertueuses", mentionnent-ils.
Une filière vertueuse
Le cabinet de conseil Gingko 21, spécialisé en écoconception et éco-innovation, accompagne la filière dans ce projet ambitieux. Il était l'invité de la table ronde organisée ce jour, notamment pour sensibiliser les acteurs à ce qu'est l'écoconception, ses enjeux et la méthodologie. Agrippine, Roxane et Émilie ont répondu aux questions de l'assemblée tout en rappelant "qu'il n'y a pas de production sans impact".
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L'étude intègrera également le bilan carbone de la filière, et permettra de vérifier ce que pressentent les acteurs de la filière : avec son faible niveau d'intrant, son irrigation limitée, voire inexistante pour les appellations, sa biodiversité reconnue, le verger cidricole normand a des atouts à faire valoir.
Tenter la consigne
Pour que les producteurs de cidre se mettent à l'écoconception, l'association a suggéré des idées d'adaptation telles que la réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires qui peut s'avérer être un choix éthique et stratégique en termes de qualité de la biodiversité. Les experts ont aussi exposé une solution déjà mise en place dans l'Eure : le système de consigne des bouteilles en verre. Une bouteille consignée permet d'économiser
30 % d'eau et de réduire de 80 % les émissions de CO2 par rapport à l'usage d'une bouteille classique. "Quand on sait que la Normandie vend 61 millions de bouteilles de cidre par an, la consigne est une solution intéressante. Le sujet est sur la table depuis plusieurs années", constate Agrippine de
Gingko 21.
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Des solutions,
des bénéfices
La présentation a été suivie d'un atelier de réflexion : quelles solutions d'écoconception pour les produits cidricoles normands ? Un moment enrichissant qui a permis aux élaborateurs de calvados et cidriculteurs d'échanger leurs points de vue sur ces questions.