Céréales et pain
Cinq jours de tournée pour la boulangerie de l’Eure
La fête du pain dans l’Eure existe depuis 14 ans. Mais la formule a évolué. Depuis deux ans, la maison de la Boulangerie a décidé d’aller de ville en ville pour présenter toute la filière. Une démarche de proximité conviviale.


Il y a des initiatives qui méritent le détour. Celle orchestrée par la maison de la Boulangerie de l’Eure en est un exemple concret.
En effet, depuis ce 12 mai et jusqu’au 16 mai prochain (jour de la St Honoré, fête des boulangers), une tournée est organisée dans cinq villes euroises. A chaque étape, la maison de la Boulangerie et tous les acteurs de la filière réunis sous une même tente présentent leur savoir-faire. Une démarche de proximité dont le président André Sourdon est fier. “Si la fête du pain existe depuis quatorze ans, nous avons voulu innover l’an passé déjà en organisant cette caravane pour aller au-devant des habitants de l’Eure. C’est une démarche qui a tout de suite séduit les boulangers, mais pas seulement notre profession...” De fait, l’ensemble de la filière a pris part à cette animation itinérante. A l’exemple des minoteries Guiard, du Moulin Auguste, des Moulins de Cherisy, de Rétrodor, de Gougeon Fournitures mais également de la coopérative Sévépi. “C’est essentiel que tous ceux qui contribuent à la production du pain soient présents et expliquent leur métier respectif...” souligne encore André Sourdon.
L’orientation spécifique de Sévépi
Jean-Baptiste Hue, le directeur de la coopérative agricole, ne cache pas sa satisfaction de participer à cette démarche de promotion. “Les organisateurs nous ont contacté au montage de l’opération et nous avons aussitôt accepté. Après tout, dans l’Eure, qui fait de la meunerie locale en dehors de Sévépi ?”
Une orientation spécifique de la coopérative euroise qui date déjà depuis des années. “Cela a été une volonté affichée par les responsables de Sévépi de s’intéresser à cette filière. Mais, celle-ci a nécessité une rigueur et une attention particulière” précise Jean-Baptiste Hue. Une organisation aussi autour de la réception, de l’allotement, du triage et du nettoyage des céréales destinées à la meunerie. “C’est dans les années 1990 - à l’époque de M. Lepoutre alors directeur - que la coopérative a décidé de s’engager sur ce créneau et de mettre en place aussitôt une démarche qualité”. Un groupe de travail a été constitué et des méthodes ont été nécessaires pour conduire à bien ce débouché ciblé. “Il faut dire que les meuniers sont des gens exigeants. C’est pourquoi, nous devons assurer un produit qui répond aux besoins de nos interlocuteurs...” Un travail d’orfèvre, en quelque sorte, qui s’appuie d’abord sur une classification rigoureuse comme le précise Eric Jauch, chef de silo et responsable meunerie. “Nous avons ainsi des cellules dédiées aux meuniers. Et nous travaillons, en amont, à la caractérisation des blés. En fait, l’une des exigences principales des meuniers, c’est de disposer d’un blé homogène. D’ailleurs, ils sont très rares les meuniers à nous demander une variété pure. C’est souvent un mélange de variétés...” La coopérative s’est rapidement adaptée à ces besoins formulés en créant sa propre variété meunière et constituée naturellement de mélanges. Cette variété s’appelle Epipro. “Je le répète, insiste le directeur de Sévépi, le meunier est un client exigeant mais aussi pérenne. Notre travail s’inscrit dans le temps mais il est passionnant et nous permet d’être présent sur un marché que nous nous devons de ne pas négliger."