Communion autour de l'ensilage d'herbe
A l'EARL Lemarre à Valdallière (14), les techniciens de Cuma de la fédération des Cuma Normandie Ouest, Elv'up et Littoral Nomand animaient une journée centrée sur l'ensilage. Après une matinée dédiée au maïs, les conseillers ont axé leur présentation de l'après-midi sur l'ensilage d'herbe avec cette question-phare : comment arriver aux 35% de MS le plus vite possible, en conciliant débit de chantier et qualité ? A l'issue de la présentation d'essais locaux, des Cuma ont présenté leur matériel, relatant leur expérience et l'organisation collective qu'ils ont pu adopter.
A l'EARL Lemarre à Valdallière (14), les techniciens de Cuma de la fédération des Cuma Normandie Ouest, Elv'up et Littoral Nomand animaient une journée centrée sur l'ensilage. Après une matinée dédiée au maïs, les conseillers ont axé leur présentation de l'après-midi sur l'ensilage d'herbe avec cette question-phare : comment arriver aux 35% de MS le plus vite possible, en conciliant débit de chantier et qualité ? A l'issue de la présentation d'essais locaux, des Cuma ont présenté leur matériel, relatant leur expérience et l'organisation collective qu'ils ont pu adopter.
Interview
Florian Fremont est chargé de mission agro-équipement à la Fédération des Cuma Normandie Ouest, comité Calvados.
Quel message souhaitiez-vous transmettre ?
Nous avons décidé d'aller de la fauche jusqu'à la récolte pour pouvoir insister pour chaque poste sur des messages clé.
Nous avons insisté tout d'abord sur la hauteur de fauche. Même si l'exposé a porté sur les graminées, on a quand même fait des parallèles avec les légumineuses. Une hauteur de fauche à 6/8 cm favorise la circulation d'air sous andain, limite l'incorporation de terre, et permet de mieux travailler avec la faneuse et l'andaineur. De plus, ça permet de favoriser la repousse de la prairie.
On a aussi pu mesurer l'impact du conditionneur dans notre région pour faire de l'ensilage d'herbe. Par exemple, on part avec une journée de pluie et on voit derrière comment on peut arriver aux 35% de matière sèche en 48h sans conditionneur. Ce que l'on a pu voir, c'est que le conditionneur avait un intérêt le premier jour. Toutefois, au bout de 48h, avec ou sans conditionneur, on arrive bien aux 35% de MS, sous réserve qu'il y ait bien un fanage et que l'andain soit bien étalé à la fauche.
Sur le fanage, on a pu aborder des questions comme l'angle de piquage des toupies, un réglage généralement peu modifié par les agriculteurs, qui permet de mieux retourner le fourrage.
En effet, contrairement aux grosses toupies, les petites toupies permettent d'être inclinées tout en ramassant correctement sans pour autant gratter le sol, il ne faut donc pas hésiter à opter pour une inclinaison de 16-18°.
Il a également été question du fanage des légumineuses et de l'adéquation entre vitesse d'avancement et régime de travail.
Par ailleurs, grâce aux essais, nous avons pu insister sur le fanage du premier jour par rapport à un fanage de 24 heures.
Salariés des Cuma, agriculteurs : à qui s'adressent ces rencontres ?
Aujourd'hui, sur la chaîne de fenaison, nous retrouvons de plus en plus des équipements spécifiques qui sont proposés en prestation complète : par exemple des andaineurs à tapis, des presses à balle carrée ou des groupes de fauche. Mais plus globalement, ce sont des chantiers qui concernent tous les agriculteurs et les salariés. C'est toutefois l'agriculteur qui est aux commandes. Aussi, même si le salarié travaille la parcelle, il ne faut pas hésiter par exemple à contrôler la hauteur de fauche.
Quel est l'objectif au final ?
Il y a un double enjeu, à la fois la qualité de travail, avec l'idée de ne pas ramener de terre dans l'andain, de limiter les butyriques, et de ne pas ramener de caillou pour préserver les machines. Il y a aussi des enjeux de débit de chantier puisqu'en Cuma, on a beaucoup de surface à mettre par terre, donc il faut pouvoir mettre la priorité sur le stade de récolte et pour cela, des matériels performants aident à effectuer le travail dans les temps.
ROC vs. ELHO
Parmi les machines, les spectateurs ont pu comparer deux andaineurs. Récemment acquis par leur Cuma, ils ont été défendus par leurs propriétaires.
Le premier est le RT870 de la marque ROC, une marque italienne, utilisé par la Cuma de la vallée de l'Orne. La défense est assurée par son président : Loïc Bailleul.
Ses avantages. Il est très modulable : sa largeur de base est de 7,5 m, on peut envoyer le fourrage d'un côté ou de l'autre. Cela permet de doubler, dans des récoltes à faible quantité de fourrage et andainer jusqu'à 16 m de large. Le débit de chantier peut être élevé, jusqu'à 14/15 km/h. Petit désavantage dans les fortes pentes où le fourrage a tendance à se décaler du côté de la pente et on perd un peu de largeur. C'est un appareil qui respecte vraiment le fourrage.
Le second, le V-Twin 950 de la marque Elho, scandinave, est représenté par James Louvet, président de la Cuma des trois M. Ses avantages. Il permet de travailler sur une largeur importante. Il ramasse beaucoup moins de cailloux, de terre et d'impuretés. Andaineur en deux parties, rotatif, avec 9,5 m de largeur, il offre un débit de chantier relativement important : 10 km/h.
Andaineur délicat à prendre en mains au départ, comme beaucoup d'outils aujourd'hui. Il nécessite une petite formation. Inconvénient : il ne ramasse pas le fourrage sur la partie médiane (environ 1,50m), qui est sous l'andain. Nous allons tester prochainement une petite faneuse installée au milieu afin d'aérer l'herbe.