Composter plus pour dépenser moins
Avec la Ménart 5400 SP et son rotor de 5,40 m, l’entreprise Pascal Suzanne (Juvigny-sur-Seulles-14) s’est équipée du plus gros retourneur-aérateur d’andains de fumier proposé sur le marché français. Une prestation de services auprès des éleveurs, quelle que soit leur production, mais aussi des céréaliers, betteraviers en tête. Démonstration.
Avec la Ménart 5400 SP et son rotor de 5,40 m, l’entreprise Pascal Suzanne (Juvigny-sur-Seulles-14) s’est équipée du plus gros retourneur-aérateur d’andains de fumier proposé sur le marché français. Une prestation de services auprès des éleveurs, quelle que soit leur production, mais aussi des céréaliers, betteraviers en tête. Démonstration.
llll L’ETA (Entreprise de Travaux Agricoles) Suzanne s’est fait une renommée dans le domaine de l’épandage de précision des effluents d’élevage et des boues de stations d’épuration avec ses épandeurs de haute technologie équipés désormais d’un système de télégonflage. Elle ouvre dé-sormais une nouvelle page avec sa 5400 SP de chez Ménart qui vient de donner ses premiers coups de rotor en limite de la plaine de Caen et du prébocage. « J’avais de plus en plus de demandes concernant le compostage et le retournement d’andains. Stop aux fumiers grossiers... Les agriculteurs veulent disposer de produits de plus en plus finis, de plus en plus raffinés, pour épandre la juste dose au bon endroit et au bon moment. Ça va d’ailleurs dans le sens de la règlementation et des nouvelles normes, résume Pascal Suzanne, patron de l’entreprise éponyme. J’ai donc décidé d’investir dans cet équipement pour répondre à ces nouvelles exigences ».
Un seul constructeur
Côté couleur, Pascal Suzanne n’a guère eu le choix. Tous les constructeurs ont plié les gaules (Jeantil, Le Boulch...) sauf un : le Belge Ménart(1). L’entreprise, créée en 1961, a sorti son premier andaineur-aérateur en 1995. Une machine primée à la foire Agribex de Bruxelles et qui a obtenu une mention spéciale au SIMA de Paris. Alors va donc pour le jaune !
Côté modèle par contre, l’ETA n’a pas lésiné en optant pour le haut de gamme. « Les bennes sont de plus en plus volumineuses et donc les tas de fumier aussi. Il me fallait ainsi une machine en conséquence pour assurer un bon débit de chantier et une bonne qualité de travail », insiste notre entrepreneur. C’est ainsi qu’est arrivée il y à quelques semaines, au lieu-dit «La Bijude» à Juvigny-sur-Seulles (Calvados), une 5400 SP. « Les bennes sont de plus en plus volumineuses et donc les tas de fumier aussi. Il me fallait ainsi une machine en conséquence pour assurer un bon débit de chantier et une bonne qualité de travail », insiste Pascal Suzanne.
Le rotor affiche une largeur impressionnante de 5,40 m. Revers de la médaille, « il demande une puissance importante ». Pascal y donc attelé un New Holland T7 270 développant 280 cv. Un choix guidé aussi par « une boîte de vitesses bien étagée ».
Une bonne organisation de chantier obligatoire
Le débit de chantier ne constitue pas un facteur limitant. « En une heure, voire 1/2 heure, on peut retourner une sacrée longueur pourvu que le tas de fumier ait été bien conçu en hauteur, largeur, en ligne droite et sans haie à proximité immédiate », précise Vincent Pasquet, le chauffeur de la machine. En pratique, ce sont donc les temps de déplacement qui constituent le facteur le plus pénalisant. Pour proposer une prestation à un coût abordable, notre ETA entend privilégier le regroupement de chantiers par secteurs géographiques. La 5400 SP est capable de digérer une demi douzaine de tas dans la journée pour peu qu’ils soient à proximité les uns des autres. Reste à mettre en musique cette organisation collective pour laquelle chacun peut, à titre individuel, jouer un rôle d’information.
Eleveurs et céréaliers concernés
Avant les premiers semis de maïs, un pic d’activité devrait être enregistré. Dès que les sols porteront un peu mieux, les stabulations vont être nettoyées. L’occasion, via le compostage, d’accélérer la maturité des fumiers pailleux pour un épandage avant semis de printemps. Second pic d’activité en juillet-août, après le battage des colzas et céréales, et avant les semis de fin d’été et d’automne.
Et si les éleveurs sont en premières lignes, Pascal Suzanne juge qu’il y a aussi de l’avenir pour le compostage chez les céréaliers. Il pense même plus particulièrement aux betteraviers. « Quand l’avaleur est passé sur le tas de betteraves sucrières, il reste un gros volume de terre que l’agriculteur hésite à réétaler sur sa parcelle parce que cette terre est très chargée en graines d’adventices et de betteraves montées. Il suffirait de la mélanger à un volume de fumier et de composter l’ensemble pour le porter à 70oc. A cette température, toutes les graines sont détruites ». Le compostage offre donc des vertus fertilisantes mais aussi désherbicides.
Selon ce même principe, on pourrait imaginer le recyclage des menue-pailles. On éliminerait donc de la parcelle, dès la moisson, une quantité de graines d’adventices non négligeable qui viendrait, une fois le pouvoir de germination détruit, amender la parcelle d’origine.
En attendant cette autre forme de permaculture, Pascal Suzanne répond parallèlement à certaines demandes de collectivités. Il s’agit là de nettoyer des parcelles envahies de chardons ou bien encore de rumex. Faucher, entasser et brasser pour faire monter en température le tas et détruire les graines apparait comme la solution la plus écologique.
(1): info@menart.eu- www.menart.eu