Interview Pascal Férey
Conférence environnementale : “les agriculteurs n’ont pas été stigmatisés”
Questions à Pascal Férey, Vice-président de la FNSEA, président de la Commission environnement.
Quelles leçons tirez-vous de la Conférence environnementale 2013 ?
On ne sort pas du dogme selon lequel l’agriculture conventionnelle est responsable des pollutions diffuses. Mais contrairement à la Conférence environnementale 2012, les agriculteurs n’ont pas été stigmatisés. J’ai observé plus de retenue dans les attaques contre les pesticides et les nitrates et plus d’écoute par rapport à nos préoccupations. Certes, la FNSEA est toujours visée, mais j’ai constaté plus de respect de la part de ceux qui nous dénigrent en permanence. Ce qui est également positif, c’est la réaffirmation du rôle de l’agriculture comme activité de production. Je devais le souligner.
Néanmoins une taxe sur l’azote a été évoquée, voire un bonus malus ?
Certes, une taxation spécifique sur l’azote a été proposée par certains. Comme d’ailleurs la mise en place d’un bonus/malus pour encourager de nouvelles pratiques agricoles. Cette initiative a été fermement rejetée par le ministre de l’Agriculture et la proposition n’a pas recueilli de consensus chez les participants à la table ronde. Du coup, elle n’a pas été retenue.
Des progrès ont-ils été réalisés sur les retenues d’eau ?
Pour ce qui nous concerne, nous nous sommes prononcés sur la levée du moratoire sur les retenues d’eau et l’application du rapport Martin qui n’est pas hostile à l’irrigation. En tout cas, une éventuelle levée du moratoire n’a pas suscité de fortes réticences et d’ailleurs le rapporteur du groupe l’a reprise dans ses conclusions.
Les travaux se sont également focalisés sur la modification de la gouvernance de l’eau. Les conclusions vous satisfont -elles ?
C’est peut-être ce qui nous inquiète le plus par rapport aux conclusions de cette table ronde sur la politique de l’eau. Il est hors de question, pour nous, d’accepter l’ouverture du Conseil d’administration des Agences de bassin, aux ONG et aux organisations de consommateurs. De la même façon que les organisations agricoles sont reconnues comme représentatives sur des critères objectifs, les ONG devraient respecter un certain nombre de critères pour justifier de leur représentativité. C’est pourquoi nous demandons la publication du décret sur leur représentativité. Nous ne voulons pas que siègent dans les différentes instances de la politique de l’eau des comités Théodule qui ne représentent qu’eux-mêmes. Je suis également inquiet de la conclusion du rapporteur qui propose la tenue d’une conférence annuelle agriculture/eau dont il n’a jamais été question dans les débats.