Conseil départemental de l’Orne : l’agriculture prend du poids économique
Parmi les nouveaux élus du conseil départemental de l’Orne, présidé par Alain Lambert, quatre agriculteurs siègent dans l'hémicycle. Ils ne siègeront pas dans la commission agriculture et développement durable parce qu'elle a disparu au profit de l'économie et des routes.

Jeudi 2 avril restera “une séance historique” comme l’a souligné le doyen de
l’assemblée, Guy Monhée. Et pour cause, beaucoup d’élus faisaient leur entrée dans l’hémicycle du nouveau conseil départemental pour la première fois. Une assemblée composée de 21 binômes femmes/hommes, dont la moyenne d’âge est de 54 ans contre 60 pour la mandature précédente.
Sans surprise, à 68 ans, Alain Lambert a retrouvé son fauteuil de président jeudi dernier. Face à lui, seul Frédéric Léveillé était candidat, représentant l’opposition socialiste. Avec 25 voix, Alain Lambert peut donc s’installer pour un nouveau mandat de six ans, et écrire “une nouvelle histoire de notre démocratie départementale” en souhaitant faire de l’Orne un “département économiquement prospère, socialement solidaire et humainement harmonieux”. Pour autant, cette élection a un goût particulier. “Elle me touche profondément, car elle donne un sens, plus fort encore, aux 30 années de vie que j’ai consacrées au département de l’Orne”.
Trois élus indépendants
Pour ce premier conseil départemental, Alain Lambert n’aura pas fait le plein des voix de la majorité départementale. Trois bulletins blancs ont été comptabilisés. “Ce sont des personnes qui se réservent le droit d’être indépendants, sans forcément s’opposer” explique Alain Lambert, qui se refuse d’avoir une approche soviétique de la démocratie. C’est donc un vote qu’il respecte, un vote d’élus qui, “la veille ne se connaissaient pas, et qui se donnent du temps de voir”. D’ailleurs, fait-il remarquer, le président a été élu avec le même nombre de voix que les vice-présidents.
Parité mal ordonnée
L’assemblée s’est féminisée. La loi l’a imposé. Sans hésitation, le président affirme qu’il s’agit d’une “très bonne chose”. Cela n’a pas été sans “nous inquiéter un peu. Nous sommes des hommes, nous sommes des humains”. La parité a dû être respectée également au niveau du nombre de vice-présidents, soit 5 femmes et cinq hommes. Ce qui est le cas. Mais cette parité sera mise à mal dans la nomination des vice-présidents puisque les deux premiers sont deux hommes. Les femmes viennent après. Ce qui s’est traduit très visuellement sur la photo de famille, le président Alain Lambert étant entouré de Jérôme Nury et Christophe de Ballore !
Un président pour 6 ans
Lors de la cérémonie des vœux, le président avouait se représenter surtout pour faire la transition au vu du renouveau de l’assemblée, quitte à partir avant la fin de son mandat. Jeudi dernier, il n’était plus dans cet état d’esprit. “Tant qu’on me posera la question, je ne partirai pas” lâche-t-il. Autrement dit, “plus la question me sera posée, plus il y aura de chance que je sois là pour six ans. Sauf si j’en décide autrement. Mais je veux être libre. J’ai horreur de tout ce qui porte atteinte à ma liberté”. Le message est clair.