Coop de France Normandie est née
La semaine de la coopération s’est matérialisée par 376 évènements en région. Localement, le fait marquant est la création de la fédération des coopératives agricoles et agroalimentaires de Normandie. La toute nouvelle structure s’est réunie vendredi dernier à Caen.
llll La région, versus «unifiée», met en ordre de marche régionale ses OPA (Organisation Professionnelle Agricole). Avec la fédération des coopératives agricoles et agroalimentaires de Normandie «Coop de France Normandie», elle se dote même de nouveaux outils, véritables relais de croissance et de communication.
38 coopératives en Normandie
Avec cette création qui intervient pendant la deuxième semaine de la coopération agricole, les 38 coopératives normandes expriment leur volonté de se doter d’un lieu d’échanges et de renforcer leur expression collective. Les représentants rassemblés le 10 juin, en présence d’Olivier de Bohan (vice-président de Coop de France) et Pascal Viné (délégué général), ont particulièrement relevé la nécessité de construire des réflexions communes sur les enjeux du territoire régional nouvellement réorganisé et de contribuer aux débats et actions collectives du réseau national des coopératives.
L’installation de la fédération régionale a également été l’occasion de présenter et d’échanger sur le projet stratégique de Coop de France « Coop de France 2020 », en présence notamment des partenaires professionnels et institutionnels régionaux. L’occasion de constater aussi que ce qui peut séparer les uns des autres est bien moindre que ce qui les unit. «Alors communiquons avec les mêmes éléments de langage», insiste-t-on du côté de Coop de France. Il y va de la crédibilité tant vis-à-vis des producteurs que du consommateur en passant par les pouvoirs publics. «Nous devons être capables d’emmener tout le monde demain, a insisté Olivier de Bohan. La communication est un outil essentiel par rapport aux enjeux futurs».
L’enjeu «com»
Et il a été beaucoup question de communication à l’occasion de cette première séance de travail. Un plan «com» démarré il y a 3 ans grâce à In Vivo et sur lequel Coop de France a repris la main. On espérait 9 à 10 M€ de budget annuel mais il a fallu se contenter de 4,3 M€. Alors échec ? Loin s’en faut. D’après les sondages, les spots publicitaires ont plu à 58 % et la campagne de communication à 80 % après quelque 2 300 diffusions tous supports confondus (TV, radio, presse papier, affichage...). Mais l’objectif de faire émerger la coopération agricole auprès de grand public n’a pas été totalement atteint. «Derrière ce résultat très positif, les Français n’identifient pas encore ce qu’est la coopération agricole», souligne Olivier de Bohan. Et comme la «com» est affaire de répétition, Coop de France remet le couvert. Mais 2016 marque un tournant avec la création de Coop de France Agroalimentaire. «Il faut axer sur des messages plus spécifiques, plus concrets et plus proches, estime le vice-président de Coop de France. Il faut faire le lien avec l’emploi, l’accroche territoriale. Il faut relier les valeurs coopératives aux filières de productions. En 2016, au-delà du citoyen, il faut viser le consommateur. Il faut poursuivre la dynamique pour continuer à renforcer nos positions». Et dans cette stratégie pour demain, Coop de France mise sur la synergie entre Paris et les régions. Coop de France Normandie tombe à pic. Localement, cette naissance a été saluée par le syndicalisme à travers les propos d’Arnold Puech d’Alissac (président de la FRSEA de Normandie) et de Pierre Le Baillif (président de JA Normandie). Quant à communiquer coopératif, «bien sûr, évoque Pascal Férey (président de la Chambre d’agriculture de la Manche), mais communiquons aussi à destination des agriculteurs producteurs». Une façon d’apporter la preuve du «réussir coopératif» qui fait parfois débat. «Etre coopérateur, c’est investir dans un outil au service de la rémunération de nos productions», a conclu Olivier de Bohan. Un peu de pain sur la planche de Coop de France Normandie dont Jean-Luc Duval (vice-président d’Agrial) a été élu président. Et la bonne parole a porter : «et si on consommait coopératif ?». A ne pas opposer à la communication de marque.
Les chiffres clés en Normandie
- 38 coopératives ou unions de coopératives et plus de 200 filiales,
- 9 agriculteurs sur 10 sont coopérateurs,
- 27 800 salariés,
- 9 Mrd€ de chiffre d’affaires en 2015,
- les coopératives sont implantées dans 1 commune sur 4,
- Environ 170 M€ d’investissement en 2015 (hors CUMA),
- 769 CUMA pour 16 900 adhérents et 36 M€ d’investissements en 2015.