Coopérative de Creully (14) : mieux travailler les céréales pour mieux valoriser le travail des adhérents
Le nouveau silo céréalier de la coopérative de Creully à Tour-en-Bessin a été inauguré ce samedi en présence de nombreux adhérents et personnalités.
«Moins de camions sur les routes, c’est le début du bonheur». Pascal Desvages, président de la coopérative de Creully, a replacé l’inauguration des nouvelles installations de Tour-en-Bessin dans son contexte économique pour l’entreprise mais aussi pour les adhérents.
Moins de brouettage
Avec cet outil (stockage, séchage et triage) de grande capacité, le site de Tour-en-Bessin devient autonome, «ce qui va nous faire faire de grosses économies», s’est félicité Pascal Desvages. En d’autres termes, quasi fini le brouettage estival pour tamponner le flux céréalier de moissons de moins en moins longues avec des moissonneuses-batteuses de plus en plus larges.
Autre atout de ce point désormais névralgique pour la coopérative, la proximité de l’A 13 pour le marché export via les ports de Caen ou de Rouen ainsi que celle de l’A 84, direction Bretagne pour le marché de l’alimentation animale.
80 à 90 % de blé meunier
Mais un marché de l’alimentation animale beaucoup moins valorisant pour les producteurs. Alors Creully mise sur la qualité. «80 à 90 % de notre blé est meunier et trouve un débouché sur les pays du Maghreb, mais la concurrence est de plus en plus rude, notamment avec les pays de la Mer noire», a insisté Stéphane Carel, directeur de la coopérative de Creully. Illustration avec les normes humidités (15 % aujourd’hui) qui vont devenir de plus en plus drastiques (14 % demain). Ce qui n’est pas sans poser de problèmes dans cette bordure maritime. «Ce nouvel outil va nous permettre de mieux travailler nos céréales pour une meilleure valorisation au profit de nos adhérents», a rebondi Pascal Desvages.
Moins d’élevage plus de grandes cultures
Avec cet investissement, la coopérative de Creully s’inscrit dans une tendance lourde. «La diminution de l’élevage au profit des grandes cultures qui façonnent de plus en plus l’agriculture de notre département», pronostique Pascal Desvages. Le doublement à terme d’ailleurs des capacités de Tour-en-Bessin est déjà évoqué. Si aucune date précise n’est dévoilée, notons qu’il n’aura fallu au chantier que 25 mois pour passer de la prise de décision à la mise en fonctionnement. Un délai record malgré quelques cailloux dans la chaussure que les collectivités locales ont su ôter au plus vite. Seul regret émis du côté des responsables de la coopérative : pas d’argent public pour accompagner l’investissement «alors que la Région souhaite faire de la Normandie le grenier à grain de la France». Le mot de la fin à Pascal Desvages: «ce chantier a représenté l’équivalent de 25 emplois à temps plein pendant 1 an, ce qui démontre la résilience économique de notre coopérative. Notre taille humaine est loin de constituer un handicap». Et de se tourner vers Bertrand Bouyx, jeune député macroniste tout juste sorti des urnes, «le président s’est engagé à ne pas surcharger l’agriculture avec des règlementations franco-françaises supérieures aux contraintes européennes, c’est tant mieux et nous avons pris acte. Faites passer le message».