A Saint-Ouen-le-Brisoult (61)
De la charolaise en direct
Sur 70 hectares, les 60 vaches allaitantes charolaises et les 24 porcs font vivre trois associés. Basée à Saint-Ouen-le-Brisoult (61), l’EARL Chatellier s’appuie sur la vente directe. Anaëlle a donc pu rejoindre ses beaux-parents sur la ferme, depuis janvier 2011
De la charolaise en direct
La grande distribution n’a rien inventé. A sa manière, l’EARL Chatellier propose un “drive” rural spécialisé dans les viandes bovines et porcines. La ferme mise sur la vente directe depuis 11 ans. Une fois le carnet de commande rempli, une bête est abattue par TEBA à Pré-en-Pail. La carcasse est ensuite découpée et transformée sur le laboratoire de l’exploitation. Les clients n’ont plus qu’à venir chercher leurs caissettes. Et visiblement, les habitués s’y retrouvent côté prix. La caissette barbecue (environ 6,5 kg) est vendue 71,5 €, soit 11 €/kg. Elle comprend 1,5 kg de pièce à griller, 1 kg de rôtis, 1 kg de steaks, 1,5 kg de chipolatas de bœuf et 1,5 kg de merguez de bœuf. A titre de comparaison, la facture atteint près de 90 € pour les mêmes produits dans la grande distribution.
La vente directe autour de la Charolaise
Autour de la viande charolaise, les Chatellier ont pu installer leur belle fille. “Nous avons réhabiliter un bâtiment pour y engraisser 24 porcs. Nous les achetons à 50 kg et nous les abattons à 150 kg. Avant de lancer cette activité, nous avons sondé nos acheteurs de viandes bovines. Nous avons ainsi vendu 20 porcs dès la première année”, explique Anaëlle Chatellier. L’exploitation a désormais trouvé un rythme de croisière. Toutes les 6 semaines, une génisse est découpée sur la ferme. Idem pour les porcs, à raison de 2 à 4 par mois. “La publicité ne fonctionne pas. C’est le bouche à oreilles qui nous fait connaître. Les gens veulent manger une race à viande”, estime la jeune installée.
Formée au lycée agricole de Sées, Anaëlle ne connaissait pas l’élevage. “Je ne suis pas issue du monde agricole. En effectuant mon stage dans cette ferme, j'ai appris mon métier et j'ai rencontré mon mari”, sourit la jeune agricultrice. Avec ses futurs beaux-parents, elle a également découvert les facettes de la vente directe et le maniement du couteau. “Quand j’entre dans le labo, je change de métier. Je surveille les règles sanitaires. Un professionnel s’occupe de la découpe des carcasses bovines, mais nous nous chargeons du porc et de l’ensemble de la transformation. Nous élaborons désormais des saucisses et des merguez pour valoriser les bas-morceaux. On s'adapte à la demande du public. Car la vente directe, c’est aussi le contact. Les clients “bœuf” viennent le lundi. Ceux du porc le jeudi après-midi. C'est plaisant de réaliser des tâches variées”.
A taille humaine
La structure vit à taille humaine. Les Charolaises valorisent une cinquantaine d'hectares d’herbe. “Mon beau-père les a choisies après son installation en 1981, car cette race rustique valorise bien l'herbe. Les animaux sont faciles à mener. J'ai travaillé en élevage laitier et je me rends compte que des Charolaises bien élevées sont aussi calmes”. Ce calme et cette sérénité caractérisent d'ailleurs cette exploitation. La famille Chatellier a trouvé son équilibre avec ses cochons et ses Charolaises. Seuls les animaux y ont un véritable objectif de croissance. “Nous souhaitons pas grossir. Nous ne souhaitons pas gâcher notre qualité de vie. Je veux pouvoir profiter de mes enfants”.