Interbev Normandie
De la viande offerte pour les repas des soignants
L’interprofession a organisé un important don de viande dans la région, auprès des hôpitaux notamment. L’opération profite aux établissements publics et permet de soutenir la filière.
L’interprofession a organisé un important don de viande dans la région, auprès des hôpitaux notamment. L’opération profite aux établissements publics et permet de soutenir la filière.
« Beaucoup d’actions de communication se sont stoppées avec le confinement, retrace Pierre Hermenier, éleveur et président d’Interbev Normandie, on a eu des subsides imprévus qui ont servi à cette action solidaire ». Cette action, c’est un don de 535 kg de viande aux centres hospitaliers et à des associations caritatives en Normandie, du 24 avril au 6 mai, pour un budget global autour de 7 000 Ä. Pour la cuisine centrale des centres hospitaliers de Coutances et de Saint-Lô, où 3 000 repas sont confectionnés chaque jour, le don a représenté 150 kg de viande. Du bœuf, de l’agneau et du veau ont composé les 320 repas servis dans les selfs des deux hôpitaux manchois.
Dans l’Orne, au centre hospitalier intercommunal Alençon/Mamers, qui prépare 2 500 repas par jour, la chaîne de production unique n’a pas permis de cibler le don aux seuls personnels hospitaliers. Aussi, les 300 kg de viande ont-ils profité à tous, y compris aux patients et aux résidents des maisons de retraite que la cuisine sert chaque jour, soit 3 000 repas au total.
Viande locale de qualité
Jorge Marques de Figuereido est directeur exécutif du Groupement d’intérêt public Centre Manche. Il assure les repas pour la ville de Saint-Lô, écoles, maison de retraite du CCAS, FJT et pompiers, ainsi que les hôpitaux de Saint-Lô et de Coutances. Mi-avril, il reçoit un mail de l’association Restau’co, dédiée aux professionnels de la RHD. On l’informe du don proposé. Il se manifeste auprès d’Interbev. « On organisait déjà les dons de l’industrie agroalimentaire depuis quelques semaines. » La proposition d’Interbev est de donner de la viande aux personnels soignants. « Le mardi, on propose du steak/frites qu’on achète à la Socopa du Neubourg. » Pour les deux autres repas, il remplace la viande prévue et adapte le menu : le sauté d’agneau à la marocaine remplace les keftas et le sauté de veau à l’estragon, les pâtes fraîches fourrées. « On nous a proposé de la viande qualitative d’origine normande, se réjouit Jorge Marques de Figuereido. Nous sommes déjà engagés dans cette qualité d’origine là, sauf pour l’agneau qui provient de l’UE ». Dans la cuisine centrale d’Alençon, « la qualité du veau et de l’agneau était nettement supérieure à d’habitude, les cuisiniers étaient surpris », indique Mohamed Yousfi, responsable de la fonction restauration.
Sans complexité
La facilité est soulignée par les bénéficiaires, « Interbev nous a proposé un planning selon notre convenance et la livraison a été réalisée à temps. Il n’y a eu aucune complexité », salue Mohamed Yousfi. Les cuisines ont fait leur commande auprès de leurs opérateurs habituels, Socopa et SocoDN, « on ne voulait pas prendre la place des commerciaux, soutient Pierre Hermenier, on n’a pas voulu remplacer quiconque ». Si les personnels soignants n’ont pas forcément perçu ce don de manière directe, c’est parce que les centres hospitaliers offrent les repas à leur personnel depuis le confinement. L’opération est positive pour les établissements publics, « ça réduit la facture pour l’hôpital », relève Jorge Marques de Figuereido. « On les remercie vraiment, ça aide beaucoup l’établissement », complète Mohamed Yousri.
Filière fragilisée
« La filière viande a subi une grande déstabilisation, rappelle Pierre Hermenier, après une demande énorme la première semaine, il y a eu une baisse de volume importante. Ça a été très difficile à gérer pour la filière, avec du personnel en moins ». S’il attend la reprise de la RHD pour se prononcer sur la suite, il espère que « les Français vont retenir que la filière dans son ensemble a joué le jeu pour satisfaire les consommateurs ».