Afdi
De paysans à paysans, du Mali à la Normandie
Trois Maliens sont actuellement en Normandie en mission avec l’association Agriculteurs Français et Développement International (Afdi). Jusqu’au 3 juillet, ils découvrent des exploitations et des organismes techniques. Exemple sur la ferme de Christophe Grière, à Saint-Ouen-le-Pin (14).

Trois représentants de l’Association des Organisations Paysannes du Mali (AOPP sont en mission en Normandie. Soumalia Camara, paysan, est responsable de la Commission Elevage de l’AOPP de Koulikouro. Adama Fané, paysan, siége au conseil de l’AOPP régionale. Enfin, Aissata Kompo, animatrice AOPP, se charge de l’accompagnement des organisations féminines. Objectif : découvrir les structures professionnelles sur le thème de l’élevage, du financement de l’agriculture et du rôle des agricultrices. Jeudi dernier, ils ont visité l’exploitation biologique de Christophe Grière. Guidés par Clément Lebrun de l’Afdi, cette étape a permis d’observer le travail du technicien de Contrôle laitier. “Nous avons observé le troupeau au pâturage et l’utilisation de l’herbomètre. On montre comment le Contrôle laitier répond aux besoins particuliers de chaque élevage. Ici, nous sommes dans une exploitation bio avec un cahier des charges et un relief particuliers. L’exploitation pratique le séchage en grange”, souligne Pascal Rougier, du Contrôle laitier du Calvados. “Les outils sont transposables, mais pas le fond”, ajoute Clément Lebrun.
Productivité et réalisme
La visite se termine autour d’un café. L’occasion d’échanger selon les fondements de l’Afdi : de paysan à paysan. Si les problématiques diffèrent, la terre les réunit. En 20 ans, l’exploitation de Christophe Grière est passée de 60 à 140 hectares. “Il faut mécaniser pour se développer. On fauche aujourd’hui 8 hectares en 1 heure avec une barre de coupe de 7 mètres. Avant, il fallait la journée”, raconte l’agriculteur français. Du côté français, c’est parfois une prise de conscience des difficultés de l’autre côté de la Méditerranée. La clôture électrique tellement pratique en Normandie reste une utopie au Mali. “Nous manquons de points d’eau. Et nous avons déjà des problèmes avec l’électricité dans les villes. Les terres sont attribuées par le chef de village et ne sont pas louées. Nous n’avons pas à gérer strictement un pâturage”, indique Soumaila Camara. Au Mali pas besoin de Safer. Chacun a ses avantages…
V. Motin
Inséminations
Au Mali, Amélis collabore à un programme d’insémina-tion depuis 4 ans. Soumaila Camara a donc été attentif au groupement des vêlages sur l’exploitation de Christophe Grière. “On a vu que les moments sont choisis. Nous devons nous aussi profiter des périodes où la nourriture est abondante pour les vêlages. Choisir les dates de vêlages serait un vrai progrès. Au Mali, on peut songer à inséminer les animaux à partir de décembre. Le mois d’août semble un moment propice pour les vêlages. Il y a de la verdure”, détaille Soumaila Camara.