Des particules de paille pour éviter les poussières
A L’Aulne près de Lessay (50), Stéphane et Emmanuel Giard viennent d’investir dans une pailleuse automatique pour pailler le bâtiment qui accueille leurs 160 vaches laitières. Propreté, gain de temps, ils énumèrent les avantages qu’ils en retirent.
A L’Aulne près de Lessay (50), Stéphane et Emmanuel Giard viennent d’investir dans une pailleuse automatique pour pailler le bâtiment qui accueille leurs 160 vaches laitières. Propreté, gain de temps, ils énumèrent les avantages qu’ils en retirent.
Emmanuel et Stéphane Giard affichent un large sourire. La pailleuse automatique qu’ils nous montrent aujourd’hui a été installée dans leur bâtiment de 160 vaches laitières l’automne dernier. Avec les rayons du soleil matinal, les morceaux de paille qui s’écoulent des tuyaux du plafond ressemblent une poussière dorée. Etonnamment, les bêtes ne sont pas troublées par cette pluie qui tombe sur elles avec régularité.
C’est à l’extérieur du bâtiment que sont installés le plateau de stockage et le démêleur. Deux vis latérales dénouent la paille ; la vis centrale l’approche vers le broyeur qui l’aspire. A l’intérieur, une grille la défibre. La matière est propulsée dans des unités de transfert sur lesquelles un aspirateur est greffé et qui absorbe toute la poussière. « Tout ce qui fait moins de 15 microns, explique le vendeur, Hervé Tanguy, des établissements Tardif-Vassal, on l’enlève. » Les éleveurs ont installé deux circuits de distribution face à face dans leur bâtiment : un sur les logettes, l’autre sur les aires paillées. Un répartiteur a été monté pour bien étaler la paille au niveau des cases.
Gain de temps
Les frères Giard rechargent la table de stockage tous les deux ou trois jours. Globalement, le système leur apporte un gain de temps non négligeable. « Avant d’avoir la machine, explique Stéphane, on paillait à la main chaque soir pendant 30 minutes, plus 1h chaque semaine pour apporter la paille dans le bâtiment entre les deux rangées de logettes. » Désormais, ils allument le circuit au moment de la traite qu’ils effectuent à deux : « ça permet d’économiser une personne sur ce poste ». La machine est mise en route durant 25 minutes sur les logettes, deux fois par jour et 2h par jour sur les aires paillées.
Qualité de paille
« La paille est vraiment coupée finement, ajoute Stéphane, elle est donc plus absorbante. On voit vraiment la différence, même dans le fumier, mieux répartie, elle reste bien dans la logette par rapport à de la paille longue ». Dans le bâtiment, la poussière est moins présente. Hervé Tanguy estime que cela peut même éviter la maladie du poumon fermier. « C’est agréable pour tout le monde, même pour nous », résume Stéphane Giard. La qualité correspond en outre au projet de méthanisation de l’exploitation. « Bien coupée et défibrée plus finement, indique l’éleveur, la paille est plus vite dégradée dans le digesteur et c’est plus méthanogène ».
Une première normande
Le coût de l’installation est de 113 000€, financé à hauteur de 40 % dans le cadre d’un PCAE. Les deux frères se sont acquittés de l’installation des tuyaux et de la table de stockage. Ils sont les premiers normands à avoir acquis cette machine de la marque Shauer, d’origine autrichienne. « La Normandie représente un fort potentiel par sa production laitière, confirme Hervé Tanguy, même si je vends le système pour tout type d’élevage. » Une centaine de pailleuses, depuis qu’il en commercialise en 2014.