Des pratiques innovantes en élevage laitier herbager
Près de 45 agriculteurs normands sont allés découvrir des techniques d’élevages innovantes, soit en Angleterre, soit dans le Finistère, lors des 3 dernières années...
Les éleveurs normands sont allés à la rencontre d’éleveurs aux techniques particulières : nouvelles espèces fourragères, croisement de races, veaux à l’herbe dès 3 semaines et vaches nourrices, monotraite, fermeture de la salle de traite avec vêlages groupés… et qui cherchent à valoriser l’herbe et le pâturage au maximum.Ces pratiques innovantes en élevage laitier sont toutes au service de la simplification du travail et de l’amélioration du revenu.
De nouvelles espèces dans les prairies
Quand on n’a que de l’herbe (ou presque) pour nourrir ses animaux, on ne badine pas avec la qualité des prairies. Les (grands) bretons misent sur les prairies multi-espèces, qui s’adaptent selon le type de sol et la gestion qui en est faite. On notera l’introduction de chicorée ou de plantain, deux plantes appétentes aux propriétés supposées vermifuges qui produisent même en situation séchante. Le trèfle hybride est quant à lui utilisé pour booster la part des légumineuses dans les premières années d’implantation d’une nouvelle prairie temporaire, en attendant l’installation plus lente du trèfle blanc.
Des vaches de toutes les couleurs
Rusticité, solidité des aplombs, aptitude à la marche, ce sont les critères que ces éleveurs recherchent pour leurs animaux. Or, la sélection génétique de certaines races pures trouve ici ces limites. C’est pourquoi, ils font appel au croisement de races ! Frisonne x Jersiais Néo-Zélandais x Rouge Scandinave, c’est une combinaison parmi d’autres. Elle donne de petits animaux, solides, productifs (en lait et en taux) qui valorisent très bien l’herbe pâturée. Dans le cas des fermes avec peu des surfaces accessibles au pâturage, les vaches consomment des fourrages conservés (de l’herbe en priorité) et l’on recherche alors des gabarits d’animaux plus grands, en misant sur des croisements Holstein x Jersais Danois par exemple.Dehors les veaux !Dans ces élevages “voisins”, même les veaux sont à l’herbe. Dès 3 semaines, ils sont placés dans une prairie dédiée avec un abri et du lait qui leur est apporté dans des bacs à tétines ou en milk-bar. Les avantages de cette pratique paraissent nom-breux : meilleure santé des veaux, peu d’entretien de la nurserie, bonne croissance, mode d’élevage économe. Une autre technique se développe aussi : les vaches nourrices, c'est-à-dire des vaches écartées du tank le temps d’une lactation pour nourrir 3 veaux chacune. Si l’adoption ne semble pas être si facile à mettre en œuvre, la croissance et l’immunité des veaux sont indéniablement améliorées.
Une seule traite par jour
La monotraite peut répondre à plusieurs objectifs. Certains éleveurs la conçoivent comme une organisation du travail à l’année leur permettant de se dégager du temps tout en conservant 70 % de la production laitière. Quelques éleveurs pratiquent la monotraite durant les périodes de mises en reproduction de vaches laitières, surtout quand ils recherchent des vêlages très groupés. Moins sollicitées par la production de lait, les vaches montrent une meilleure fécondité. Enfin, si la production laitière au printemps et en été en bitraite est très bonne lorsque les animaux sont au pâturage, le lait produit par vache diminue fortement en hiver, surtout si l’on apporte peu de concentré. La monotraite est alors un moyen de diminuer la charge de travail quand il y a peu de lait à traire.
Des vêlages groupés
Qui dit “systèmes herbagers”, dit “optimisation du pâturage”. Le groupement des vêlages au printemps permet de caler la courbe de lactation à la pousse de l’herbe et de tarir les animaux en hiver, lorsque cela coûte cher de donner des fourrages conservés. On observe même sur certaines fermes une fermeture de la salle de traite en hiver, en accord avec la laiterie. Cette façon de travailler permet de saisonnaliser le travail des éleveurs, de se dégager de l’astreinte de la traite pendant quelques semaines (assez inouï en élevage laitier !) et surtout de produire avec peu de charges, ce qui en fait des élevages très compétitifs économiquement.
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