Des semoirs monograines en mode « F1 » dans le Calvados : le match
La fédération des CUMA et le lycée agricole du Robillard ont comparé des semoirs à grande vitesse dans le Calvados. Le match oppose le Vaderstad “Tempo” au Monosem “Monoshox”. Vitesse de travail, levée ou rendement à la récolte ont notamment été observés. Les essais ont été menés sur les terres du lycée agricole.
llll Plusieurs constructeurs se sont clairement positionnés sur le semis à grande vitesse en commercialisant des machines dédiées, à l’instar du Vaderstad Tempo. D’un autre côté, Monosem propose des semoirs équipés de la dernière ligne de semis Monoshox. Ils s’affichent comme pouvant semer avec une précision et une régularité de profondeur optimales, même à vitesse d’avancement élevée. L’outil est équipé de deux ressorts de pression qui collent l’élément semeur au sol et d’une suspension avec amortisseur qui absorbe les secousses. La Cuma de l’Oudon en est équipée (en 6 rangs) et se questionnait sur les capacités du semoir à pouvoir dépasser les 10 km/h.
Finalement quoi de mieux que de le mettre en compétition avec le ténor du marché !
Monosem Vs Vadestad :
le match
Les essais se sont déroulés sur une parcelle du lycée le Robillard. Les consignes étaient les suivantes : emmener les deux semoirs à 7, 10, 13, et 16 km/h en étant réglés pour semer à 100 000 pieds/ha. En réalité, le travail s’est réalisé à 1 km/he de plus. L’itinéraire est classique : parcelle labourée (précédent prairie), herse rotative et semoir.
Les caractéristiques de la parcelle sont connues : PH = 7.8 ; 3.1% de MO ; 28% d’argile - 38% de limons - 34 % de sables. Le précédent était une prairie temporaire. Les semis ont été réalisés le 28 avril après 3 semaines de beau temps, donc des conditions optimales. Gros coup de chaud fin juin et des orages ont été observés les deux mois suivants. Les conditions étaient globalement bonnes pour le maïs.
La levée
Les comptages démontrent d’emblée la supériorité du Tempo à haute vitesse, mais le Monosem surprend par sa capacité à résister.
A la récolte le Tempo à 14 km/h + 18-46 passe en tête, là où sans starter il restait moins bon qu’à des vitesses inférieures. Le 18-46 permet un gain de 1.7 T MS/Ha.
Les résultats des modalités Monosem à 14 et 17 km/h confirment les tendances observées sur le premier graphique (densité et doublons). Néanmoins le 18-46 a également eu un effet favorable sur la croissance et permet d’avoir de très bons rendements à 17 km/h.
Finalement quel a été le meilleur compromis ?
Le réseau CUMA a élaboré un ratio de performance permettant de juger l’itinéraire technique en intégrant le coût, le temps passé et le rendement. Bien entendu, ce ratio reste théorique et mérite une analyse terrain.
A 22 € la tonne de MS, Le Monosem 6 rangs à 14 km/h se comporte également très bien, légèrement plus efficient que sous cousin, il faudra néanmoins ajouter 32 heures de travail supplémentaires pour 400 ha (chantier Cuma). A n’en pas douter pour la Cuma de l’Oudon qui possède le Monosem, semer à 14 km/h est tout à fait envisageable, surtout lorsque les fenêtres météo sont tendues. Ce résultat est néanmoins à relativiser car nous n’avons pas de recul sur les frais d’entretien avec ce semoir lancé à haute vitesse.