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Syndicalisme
VIDEO. Relance syndicale et actualités discutées entre la FDSEA et deux élus nationaux

Mercredi 25 novembre, le conseil départemental de la FDSEA de l’Orne s’est rassemblé pour relancer la dynamique du syndicalisme. À cette occasion, ont été accueillis en visioconférence Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, et Hervé Lapie, secrétaire général adjoint de la FNSEA. Un échange a pu s’opérer entre les membres du conseil départemental et les deux élus nationaux.

Christiane Lambert est intervenue durant une trentaine de minutes en début de matinée. Elle a notamment abordé l’actualité en débutant son intervention sur le rôle de l’agriculture pendant la crise sanitaire, rôle essentiel puisque ce secteur est l’un des seuls dont toutes les activités, autant en amont qu’en aval de la filière, se poursuivent. Le confinement a permis aux citoyens de réaliser l’importance de l’agriculture dans leur quotidien, ce qui a conduit à l’ambition de la souveraineté alimentaire, vers laquelle le plan de relance s’est fortement orienté. Christiane Lambert a d’ailleurs insisté sur le fait que la France soit le seul pays européen à introduire l’agriculture dans le plan de relance.

Des difficultés

Cependant, malgré la prise de conscience de l’importance de l’agriculture dans nos vies quotidiennes, cette filière a été fortement impactée économiquement par la crise, particulièrement à la suite de la fermeture des restaurants : en cette période de fin d’année, le foie gras, par exemple, y représente 70% des ventes. La présidente de la FNSEA a insisté sur les mesures mises en place pour permettre aux agriculteurs d’y faire face, comme l’exonération de la taxe sur le foncier non bâti (TFNB). Cette mesure servira notamment aux  horticulteurs, à la production cidricole ainsi qu’aux productions céréalières, tout comme ce que la FDSEA a mis en place pour les agriculteurs ornais. Enfin, les EGA ont été abordés, qui ont permis des améliorations dans les secteurs laitier et porcin. Mais, dans les filières viande bovine, les difficultés persistent.

« Une pépite »

Après l’intervention de Christiane Lambert, Hervé Lapie a poursuivi le dialogue pendant le reste de la matinée. En charge du dossier Fermes Ouvertes et de la relance syndicale, son discours était basé sur les moyens à mettre en œuvre pour redynamiser la FDSEA. Pour autant, des échanges entre ce dernier et les membres du conseil départemental ont vite émergé ; une partie d’entre eux avait préparé des questions sur différents sujets. Dans un premier temps, Anne-Marie Denis, présidente de la FDSEA, a souhaité aborder le sujet des Fermes Ouvertes, dont l’organisation s’est vue bousculée par le confinement. La Normandie est une région très active sur ce projet, et l’Orne travaille chaque année avec près de 2 500 élèves. Malgré tout, le lien avec l’Éducation nationale doit persister : Hervé Lapie a insisté sur l’importance de ce projet, une « pépite ». Il est nécessaire de faire réintégrer les bases de l’agriculture aux plus jeunes.

Pas d’interdiction sans solution

Ensuite, des problématiques ont été abordées quant à l’installation des néoruraux, qui ont parfois des difficultés à cohabiter avec certaines pratiques agricoles.
En parallèle, la baisse des moyens de production est un réel problème : les moyens mis en place pour y pallier ne sont pas assez nombreux pour permettre une viabilité des exploitations. Pourtant, Hervé Lapie insiste sur le fait qu’il ne devrait pas y avoir d’interdiction sans solution : aujourd’hui, nous sommes dans une impasse. Le problème des néonicotinoïdes a ensuite été abordé. Leur utilisation sur les betteraves sucrières et non fourragères est un réel problème. Beaucoup de producteurs dans l’Orne ont arrêté la production de betteraves sucrières à la suite de la fermeture de la sucrerie de Cagny, et les betteraves fourragères sont très utilisées pour les productions animales, notamment en AOP/AOC. Les ministères sont malheureusement très fermés sur la question, ce qui n’empêchera pas à la FNSEA et la FDSEA de continuer les sollicitations. Pour finir, ce sont des questions financières qui ont été posées.
Hervé Lapie a confirmé que les outils de gestion de l’eau ainsi que les outils de chasse (effaroucheur à oiseaux) ne peuvent pas faire partie des éléments soumis aux subventions aux agroéquipements. La question sera tout de même remontée au niveau national. En ce qui concerne le financement des outils à la réduction des ZNT et leur entretien, seules les buses anti-dérives sont à ce jour concernées. La publication du rapport de l’Anses est attendue, il serait possible de compter sur une aide de 80% du financement sur les plantations de haies.

 

Hervé Lapie, secrétaire général adjoint à la FNSEA, agriculteur dans la Marne

“ Le contact humain est prioritaire ”

« La clef des FDSEA est le lien qu’elles ont avec leurs adhérents : l’écoute, l’accompagnement des exploitants, le contact humain et le lien social sont les priorités du syndicalisme. Des réunions en bout de champ ou sous un hangar, où la parole est libre, où les agriculteurs disent ce qu’ils ont sur le cœur, sont les bienvenues. Pour dynamiser un réseau, il faut l’intéresser à un projet à l’échelle de son territoire avec des mesures pragmatiques et peu onéreuses. Par exemple, la gestion des bords de chemins, la gestion des haies. Dans la Marne, nous avons créé un guide d’accueil des nouveaux habitants, que nous avons passé aux maires.
Dans la presse agricole départementale, des pages où l’on explique aux agriculteurs ce que fait le syndicat, le soutien dans les difficultés et les projets montrent que l’on est au travail. Le contrat de solution, par exemple, est un enjeu de communication pour faire comprendre aux citoyens et au ministère de l’Agriculture que le syndicat porte les dossiers, que les agriculteurs sont dans une bonne dynamique. Que la profession avance. »

 

 

Sylvain Delye, secrétaire général adjoint au bureau de la FDSEA 61 chargé de la relance syndicale

“ Redonner goût au syndicalisme locale ”

Entre 2018 et 2019, le nombre d’adhérents de la FDSEA 61, rapporté à l’hectare, a diminué dans la majorité des cantons de l’Orne. Face à ce constat, les membres du réseau départemental ont échangé par groupes de travail, mercredi 25 novembre, afin de « trouver les bras de levier qui donneront envie aux gens de revenir », explique Sylvain Delye.

>> Que ressort-il majoritairement des groupes pour expliquer cette baisse ?
Avant, les sections locales correspondaient aux cantons administratifs. Mais, depuis 2017, le maillage a changé et nous fonctionnons maintenant avec des intercos correspondant aux nouvelles intercommunalités et avec des minicos, l’équivalent des anciens cantons. C’est toujours difficile de remanier la carte des territoires car les groupes de connaissances sont modifiés. Nous avons aujourd’hui un travail à faire pour reconstruire du lien au sein des minicos.

>> Quelles actions concrètes seront mises en œuvre pour atteindre cet objectif ?
La section départementale va diviser le territoire en différentes zones dans lesquelles nous réuniront les présidents des intercos et des minicos afin de comprendre ce qu’ils font et de voir les problèmes qu’ils peuvent rencontrer. A l’heure actuelle, nous sommes encore en phase de test pour cette démarche.

>> Si vous deviez convaincre les agriculteurs d’adhérer à leur interco/minico, que diriez-vous ?
Mon premier message, c’est qu’il ne faut pas rester seul sur son exploitation. Nous avons un métier en vase clos. L’ouverture vers des collègues est donc très importante. Cela permet de se tenir informé des sujets agricoles et de partager des moments de convivialité. n
Propos recueillis par Paul Cordier

 

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