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Interview du responsable FDSEA du canton de Balleroy
Dominique Massart : " Je souhaite être un relais et que les agriculteurs m’appellent "

Dominique Massart, 53 ans, originaire du Pas-de-Calais, a été objecteur de conscience. En s’opposant à l’usage des armes, il a refusé de faire son service militaire. En contrepartie, l’objecteur de conscience devait effectuer un service civil dans l’administration, une collectivité ou un organisme assurant une mission d’intérêt général pour vingt mois. Cela a conduit Dominique Massart vers les Cuma, où il est resté dix-sept ans. Depuis treize ans, il élève des lapins, à Foulognes, dans le Bessin.

Dominique MASSART FDSEA 14
« Je réponds toujours au téléphone », assure Dominique Massart à l’attention des agriculteurs du canton. Il a aussi fait trois mandats au conseil municipal.
© DR

>> Dominique Massart, qui êtes-vous ?
Je suis fils d’agriculteur du Pas-de-Calais. Mon père avait une ferme en polyculture élevage : du lait, des céréales, du lin et des betteraves sucrières. J’ai suivi un parcours dans les MFR. Je voulais faire un BTS Tage - équivalant du BTS Acse. En 1987, il n’y en avait pas beaucoup. La MFR de La Ferté-Macé en proposait un. Alors je suis venu en Normandie, j’avais aussi envie de changer de région, de voir autre chose. J’ai aimé la verdure, c’est moins gris que le nord, plus urbanisé et plus industriel. J’ai enchaîné avec un CS fiscalité et comptabilité en Loire Atlantique. J’adore la compta ! Puis j’ai été objecteur de conscience, je suis allé travailler à l’association des Cuma du Calvados pendant vingt-quatre mois.

>> Qu’y avez-vous fait ?
Il n’y avait pas de service comptabilité à l’époque. En 1989, la fédération comptait 13 Cuma dont la comptabilité était informatisée. Au bout de deux ans, il y en avait 80, même si c’était des petits dossiers. On a créé l’Union départementale des Cuma. En 1992, je suis devenu salarié de l’Union départementale des Cuma et je suis resté jusqu’en 2006. Je cherchais à m’installer. Pas spécialement en lait car mes études remontaient à loin et j’avais peur de ne plus avoir les connaissances. En 2007, je me suis installé à Foulognes en tant qu’éleveur de lapins mais j’y habitais depuis 1995. J’ai créé mon exploitation juste avant mon 40e anniversaire, tout juste pour suivre le parcours aidé JA. J’ai investi 320 000 €. Ma SAU est de 3 ha.

>> Pourquoi avez-vous choisi les lapins ?
J’en ai toujours eu chez mes parents, dans des clapiers. Les conditions de travail sont plus faciles en élevage de lapins : on n’est pas dehors, c’est cyclique, le travail est planifié. J’ai 650 femelles. Les lapins partent à 73 jours. Ils sont abattus à La Chapelle-d’Andaines dans l’Orne, et commercialisés sous la marque Le Gaullois, Le Père Guillaume. Je suis dans une démarche qualité de Normandie Lapin, une coopérative de 45 éleveurs. Je vends 40 000 lapins par an.

>> Comment avez-vous démarré le syndicalisme ?
Je me suis syndiqué et abonné à L’Agriculteur Normand dès mon installation. Quand j’étais enfant, il y avait Le Syndicat agricole (aujourd’hui Terres et territoires, équivalent de L’Agriculteur normand dans le Nord Pas de Calais, NDLR) sur le meuble du salon. Je trouve important d’être défendu par un syndicat. L’adhésion à la FDSEA est aussi intéressante pour les achats groupés de fioul, mon père le faisait déjà. Pour moi, c’était logique d’être syndiqué. Et j’apprécie de retrouver à la FDSEA des personnes que j’ai connues quand je travaillais à la FD des Cuma. Comme Philippe Marie, qui est un ancien technicien lait au contrôle laitier.

>> Que souhaitez-vous mettre en place pendant votre mandat ?
Je pense qu’il faut être un relais entre les échelles du canton et du département. J’aimerais renouer le contact avec les agriculteurs du secteur. En atelier hors sol, on se voit moins. La fédération des Cuma avait, jusqu’à il y a une dizaine d’années, pour tradition d’organiser une soirée à tour de rôle dans les cantons du Bocage. Si on s’y met à plusieurs, on peut remettre de la convivialité entre les adhérents. Et pourquoi pas développer les adhésions. Une fois que la situation sanitaire le permettra bien sûr ! Je souhaite aussi que les agriculteurs me contactent pour que je fasse remonter les informations. Je suis toujours joignable au téléphone. n

Contact : Dominique Massart,
06 19 52 64 18 ;
dominique-massart@orange.fr

Balleroy appartient au canton de Trévières

 

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