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Viande bovine
Donner de la lisibilité aux éleveurs de viande bovine

La section spécialisée de la FDSEA de la Manche détaille un plan d’action tout en étant réaliste sur la portée des démarches engagées.

OLIVIER PHILIPPE FDSEA 50
Olivier Philippe président de la section bovine de la FDSEA de la Manche et président d’Interbev Normandie.
© DR

« Des perspectives sont ouvertes grâce aux chantiers ouverts par le syndicalisme et l’interprofession, mais il faut rester pragmatique, rien n’est acquis », affirme Olivier Philippe, président de la section bovine de la FDSEA de la Manche et président d’Interbev Normandie. Au-delà d’un état des lieux sur le marché de la viande, la réunion téléphonique organisée mercredi dernier a permis aux responsables de partager leur vision sur une production en proie à des difficultés conjoncturelles, mais surtout structurelles. Du côté des débouchés, le recentrage sur le marché intérieur du flux des taurillons après les restrictions à l’export, la fermeture de la restauration hors domicile et les modifications des modes de consommation ont des répercussions pour les éleveurs. L’engraissement, les veaux de boucherie et plus récemment le commerce des broutards sont ainsi fortement impactés par le retournement des marchés.
Les responsables de la section dénoncent une situation où des opérateurs profitent de la situation pour brader des animaux, retarder les enlèvements et dénoncer des contrats. La demande demeure pourtant importante pour des animaux répondant aux besoins du marché en particulier sur le haché. « On a du mal à comprendre la volonté des acheteurs de niveler les prix d’achat de nos bovins vers le bas compte tenu du rythme soutenu des abattages », estiment les éleveurs de la FDSEA et de poursuivre : « les prix doivent couvrir nos coûts de productions qui s’accroissent après les dégâts causés par la sécheresse. C’est indispensable pour redresser nos trésoreries et assurer le renouvèlement  des éleveurs ».


Un label rouge à adapter aux éleveurs normands

La section relève toutefois que l’accord du mois de juin sous l’égide du ministre de l’Agriculture de l’époque, Didier Guillaume, pour relever les prix à la production a été globalement bien respecté par les acheteurs et la distribution. Une distribution qui est prête à s’engager désormais dans le déploiement régional du label rouge. Une démarche confidentielle pour l’instant, mais qui pourrait concerner en Normandie, la plupart des éleveurs spécialisés et des races mixtes telle que la Normande à condition d’adapter le cahier des charges aux spécificités de l’élevage normand. « L’objectif affiché de 40 % des éleveurs en label rouge est deux Smic par UTH en 2025. Il est ambitieux, mais soyons volontaristes sur ce dossier », martèle Olivier Philippe. Du côté de la valorisation du cheptel laitier, la filière veau sevré laitier, initiée par la FDSEA de la Manche et reprise sur un plan régional, se met en place progressivement en lien avec la filière laitière. Les membres de la section attendent comme sur la contractualisation des engagements des organisations de producteurs pour massifier l’approche. La publication de l’étude sur la valorisation du steak haché servira en outre d’indicateur pour quantifier un retour de prix vers les éleveurs pour les animaux orientés vers cette destination. La section n’oublie pas non plus le levier de la nouvelle PAC comme une opportunité pour les éleveurs. Les mesures agro-environnementales sont prolongées pour deux ans. « La FDSEA, ses relais régionaux et nationaux, poursuivent leurs actions pour sortir le maximum d’éleveurs de l’ornière », conclut Olivier Philippe.

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