Du grain jusqu’au gain, les ensileuses au défi
Des grains de maïs bien éclatés apportent un gain économique à l’auge. Elvup le démontre depuis deux ans. Mercredi 19 septembre, Elvup organise le deuxième Défi ensileuses. Cette année, Elvup ajoute des paramètres à l’équation : le débit de chantier et la consommation de carburant. Deux marques de constructeurs annoncent d’ores et déjà leur participation. EDT Normandie et la fédération des Cuma s’associent aussi à la journée.
llll Elvup travaille sur l’importance de l’éclatement des grains de maïs dans la ration des laitières. Le postulat de départ est le suivant : « plus le grain est pulvérisé, plus l’amidon est assimilable, moins il y a besoin d’apport de céréales pour corriger la ration laitière en énergie », illustre Olivier Raux, nutritionniste référent Elvup. Il complète : « ensiler du maïs avec un indice de fragmentation du grain (IFG) à70 % permet un gain de 4 000 € dans la ration alimentaire à l’année par rapport à un IFG de 50 %. Seule la mesure permet de progresser, l’estimation à l’œil ne suffit pas ». Une nouvelle notion qui vaut le coup d’être présentée aux éleveurs et aux entreprises de travaux agricoles, car « ce n’est pas ce que l’on préconisait il y a dix ans ».
Des résultats serrés
L’année dernière, Elvup avait réuni les constructeurs Fendt, Krone, John Deere, New-Holland et Claas dans un premier Défi ensileuses. Seule la longueur de coupe, comprise entre 14 mm et 18 mm, était imposée. L’objectif étant pour les marques d’obtenir le meilleur IFG. « Les résultats tenaient dans un mouchoir de poche », rappelle Oliver Raux. Avec une moyenne de 51,7 %.
Objectif 70 %
Le prochain Défi ensileuses se joue en deux temps, une première journée de test mardi 18 septembre, puis un deuxième jour consacré aux résultats, à La Mesnière, près de Mortagne-au-Perche. Krone et Fendt sont sur les rangs. « Tous les constructeurs ont une gamme de machines qui pulvérise plus ou moins le grain », observe Olivier Raux. Sachant cela, le technicien espère « obtenir 70 % d’IFG ».
Ouvrir la discussion
Si le message passe dans les fermes, encore faut-il que les éleveurs le transmettent à leurs entrepreneurs et au sein des Cuma. « Pour augmenter l’IFG, l’ensileuse avance moins vite. Elle tourne plus longtemps et consomme davantage de carburant. Quand l’éleveur parle aux ETA, il pense débit de chantier et il n’y a pas forcément de compréhension », sourit Philippe Legendre, 3e vice-président et responsable de la commission technique Elvup.
Deux passages
Elvup associe donc cette année au Défi les Entrepreneurs des territoires (EDT) Normandie et la Fédération des Cuma de Basse-Normandie, qui géreront les deux nouveaux paramètres : « le débit de récolte et la consommation de carburant. Chaque marque ensilera 1,5 ha, en circuit dans la parcelle. Elles partent avec le plein, parcourent la même distance, un aller avec une longueur de coupe de 14 mm et un retour à 18 mm.
Un double prélèvement sera effectué puis analysé, et la consommation
de fioul relevée. Les bennes seront pesées pour déterminer le débit de récolte. » L’ensemble des résultats sera présenté aux éleveurs mercredi 19 septembre.
« Nous ne demandons pas une compétition, prévient Philippe Legendre. Nous souhaitons passer le message de l’IFG. Ce n’est pas une question de couleur de machine, mais de réglage. » Quid des variétés ? « Nous n’en parlons pas cette année. Mais nous œuvrons pour la mise en place d’un essai variétal l’année prochaine. »
Mercredi 19 septembre, de 10 h à 17 h, à la Mesnière (61)
- 10 h 30 : démonstrations dynamiques des ensileuses et présentations des matériels par les constructeurs
- 12 h 30 : remise des prix des concours Elvup 2017-2018
- 14 h 30 : présentations des résultats par la Fédération des Cuma de Basse-Normandie, les EDT et Elvup
- tout au long de la journée, des ateliers techniques sur le tassage des silos, le projet Ecosilage (étude sur la qualité des ensilages avec suivi des chantiers et analyse des silos), la dégradabilité de l’amidon.
Entrée libre et gratuite. Déjeuner sur place (10/15 €).
Renseignements : 02 14 22 01 00 ; www.elvup.fr