Pascal Férey (Président de la FRSEA de Basse-Normandie.)
En 2014, prenez part aux élections
Après une année 2013 marquée par les élections aux chambres d’agriculture, 2014 s’annonce comme une année chargée en élections pour les agriculteurs. Avant-goût avec Pascal Férey, président de la FRSEA de Basse-Normandie.

Comment se termine l’année syndicale pour la FNSEA ?
Elle se termine avec beaucoup de dossiers en cours : le ministre Stéphane Le Foll vient de rendre ses décisions quant à l’application de la nouvelle PAC en 2015, la loi d’avenir pour l’agriculture arrive en débat à l’Assemblée nationale, des discussions ont cours sur la réforme des installations classées pour l’environnement, et elles sont difficiles, le 5ème programme de la directive nitrate est en discussion dans les régions. D’autre part, beaucoup de filières souffrent comme le montrent les chiffres prévisionnels du revenu agricole. Je pense aux filières d’élevage mais je n’oublie pas la nette baisse des revenus en grandes cultures après une année 2012 moins bonne que la communication du gouvernement avait bien voulu le montrer. Bref, beaucoup de dossiers en chantier.
Cela doit stimuler les débats dans les instances syndicales…
C’est vrai au niveau national. D’ailleurs le journal s’en est fait l’écho, comme il le fait tout au long de l’année. C’est vrai aussi dans les instances locales : nos syndicats communaux et cantonaux. Nous sommes d’ailleurs en période de renouvellement syndical avec des élections à tous les échelons de notre structure : de la commune à la FNSEA. Cette période est importante et mobilise beaucoup d’énergie.
Ce n’est pas plus important que de traiter les dossiers syndicaux que vous avez évoqués…
Ce n’est pas moins important non plus. Il est normal que, tous les trois ans, on discute en interne à tous les niveaux et on élise nos responsables : c’est la démocratie. Et j’invite les adhérents à s’investir parce que le travail ne manque pas. Il y en a pour tout le monde.
A quoi cela sert-il au niveau local ?
Il ne faut pas négliger ce niveau. Certains dossiers se traitent au niveau local : les plans d’urbanisme, la trame verte et bleue… Comment faire entendre la voix des agriculteurs sans organisation structurée sur le terrain ? Et il y a toujours les dossiers de structures qui doivent être appréhendés au plus près du terrain. On sait bien que quand les dossiers sont étudiés depuis Caen, Saint-Lô ou Alençon… ils le sont avec une vision erronée de la réalité. Nos structures syndicales locales apportent une plus-value capitale à nos FDSEA. Nous avons aussi beaucoup à faire pour faire connaître et comprendre notre métier à nos propres voisins qui exercent souvent un autre métier que le nôtre.
2014 sera d’ailleurs l’année des élections municipales. Les agriculteurs doivent-ils s’y investir ou se concentrer sur leur métier ?
Il ne faut surtout pas se replier sur soi. Nous occupons 80% de l’espace rural. Il est normal que nous soyons présents dans les conseils municipaux. Outre que cela donne une ouverture, c’est aussi un excellent moyen de communiquer sur nos métiers que tant de gens méconnaissent tout en ayant des avis sur ce que nous faisons. Nous n’avons pas à nous opposer à la société, nous en faisons partie. Nous devons y prendre toute notre place et il est logique que les agriculteurs soient représentés au conseil municipal, surtout dans les communes rurales.
2014 sera aussi l’année des élections européennes. Quel sera le vote des agriculteurs ?
Je n’en sais absolument rien, chacun fait son choix dans le secret de l’isoloir. L’idéal serait de voter sur le projet des listes en présence. Malheureusement, il apparaît rarement de manière très claire. Quant à la tentation du rejet de l’Europe, je ne peux m’y résoudre quand on sait combien les frontières ouvertes en Europe nous permettent d’exporter des produits agricoles. Il faut donc faire la part des choses, même si on parle plus de ce qui va mal que de ce qui va bien. Tout ce que je peux souhaiter, c’est que, là aussi, les agriculteurs s’expriment et soient présents.