Installation
[EN IMAGES] Marie-Hélène Bouillet, double active au projet réfléchi dans le Calvados
La Région Normandie s’est rendue, vendredi 12 janvier 2024, sur la ferme des Bouillet à Caumont-sur-Aure où Marie-Hélène reprend l’exploitation familiale. Double active, elle bénéficie de l’aide à l’installation jeune agriculteur pour son projet mûrement mesuré.
La Région Normandie s’est rendue, vendredi 12 janvier 2024, sur la ferme des Bouillet à Caumont-sur-Aure où Marie-Hélène reprend l’exploitation familiale. Double active, elle bénéficie de l’aide à l’installation jeune agriculteur pour son projet mûrement mesuré.
C’est dans le Bessin, sur la commune de Caumont-sur-Aure (Livry), dans le Calvados, que le corps de ferme des Bouillet est établi. Ici, les bovins allaitants (Charolais) ont laissé place avec les années aux grandes cultures telles que le lin.
« L’avantage, c’est que notre parcellaire (87 ha) est groupé. Il y a déjà 50 ha autour de la ferme. Les parcelles les plus éloignées sont à 3-4 km maximum », remarque Marie-Hélène Bouillet, toute nouvelle gérante de l’exploitation. Vendredi 12 janvier 2024, la jeune agricultrice a présenté son projet d’installation à Cédric Nouvelot, conseiller régional, vice-président de la commission Agriculture et Pêche.
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Une reprise naturelle
Diplômée en tant qu’ingénieure agronome, Marie-Hélène Bouillet a étudié à l’école nationale supérieure en agronomie et industries alimentaires de Nancy. Elle a d’abord officié en tant que conseillère en développement agricole dans l’Orne, puis en tant que conseillère réglementation et gestion des entreprises dans le Calvados, avant de rejoindre le service formation des Chambres d’agriculture de Normandie en 2018.
Fille d’agriculteur, c’est en 2020 lors de son installation sur la maison familiale qu’elle envisage de prendre la suite de son père partant à la retraite. « C’est une vraie chance, d’autant que mes parents possèdent 40 ha et sont locataires du reste », admet-elle.
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Parcours installation
En mai 2023, la cession administrative est effective. Dans la foulée, elle attaque le parcours à l’installation avec la formation 3P – plan de professionnalisation personnalisé – de la Chambre d’agriculture. « Ça m’a permis de vraiment me poser et de ne penser qu’à ça. Je l’ai faite à Avranches avec une majorité d’éleveurs laitiers. Même si nous n’avions pas du tout les mêmes projets, les temps d’échange ont été vraiment instructifs », confirme-t-elle.
Marie-Hélène prétend à la Dotation jeune agriculteur (DJA), ayant moins de 40 ans. A ce titre, la Région lui alloue 25 000 € (20 000 € FEADER et 5 000 € Région). Jusqu’alors orchestrée par l’État, depuis 2023, la DJA est désormais instruite par le Conseil régional. « Le dispositif évolue pour se simplifier et être ouverts également aux moins jeunes », explique Cédric Nouvelot.
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Une ferme ancrée dans son territoire
« Dans le système, tout compte », affirme Marie-Hélène Bouillet. La céréalière entend « raisonner dans un système global […] sans changer radicalement le schéma élaboré par mon père ». Ainsi, au moins durant les cinq ans à venir, elle conservera les cultures déjà implantées telles que le blé et le maïs. « Nous travaillons avec un voisin éleveur. Nous lui vendons du maïs et en échange, il nous fournit du fumier et des effluents d’élevage », déclare Marie-Hélène.
Les céréales sont collectées par la coopérative de Creully, tandis que le lin est envoyé à la coopérative linière de Saint-Manvieu-Norrey. Si son père continuera d’œuvrer sur la ferme en tant que salarié – « c’est un vaillant, il a 70 ans », affirme-t-elle – Marie-Hélène a décidé de faire appel aux entreprises de travaux agricoles du secteur pour déléguer les travaux aux champs. « C’est un maillage complet », félicite Cédric Nouvelot.
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Une double activité complémentaire
Si elle entend poursuivre l’assolement déjà mis en place, Marie-Hélène Bouillet est ouverte à l’expérimentation. L’agricultrice réduit le travail du sol et observe la progression de la résistance du ray-grass avec les décalages de semis. Elle envisage aussi de tester le chanvre et le miscanthus. Un choix approuvé par le conseiller régional : « c’est très intéressant de développer ces filières en les gardant sur le secteur de A à Z. […] Il faut favoriser les filières locales et préserver nos territoires des tentatives de captation. »
En parallèle de son activité agricole, la mère de famille conserve son emploi à mi-temps au service formation des Chambres. « Ça me permet de sécuriser mon revenu, d’entretenir une vie sociale et surtout, ça me tient informée en matière de réglementation et d’actualité agricole. Je suis en veille », confie-t-elle.
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