Déconfinement
Enfin, le retour des marchés de producteurs de pays
Le second Marché des producteurs de pays a pu se tenir à Alençon vendredi 19 juin, à la suite d’une série d’annulation de dates. Après une longue attente, les producteurs se sont plu à retrouver leurs clients dans un marché réduit pour respecter les mesures sanitaires.
Le second Marché des producteurs de pays a pu se tenir à Alençon vendredi 19 juin, à la suite d’une série d’annulation de dates. Après une longue attente, les producteurs se sont plu à retrouver leurs clients dans un marché réduit pour respecter les mesures sanitaires.
Ils sont une petite dizaine à avoir eu le privilège de tenir leur stand sous la voûte en pierre de la Halle au blé à Alençon vendredi 19 juin en fin d’après-midi. Un seul sens de circulation, des stands très espacés, mesures sanitaires obligent. Le public d’habitués est au rendez-vous. « Ils sont contents de nous voir », se réjouit Françoise Hébert qui vend ses canards transformés. Jeanine et Françoise, alençonnaises, confirment leur enthousiasme, même si elles ne retrouvent pas le maraîcher qu’elles recherchent, « c’est un modèle restreint, c’est dommage », estime Jeanine. Mais l’ambiance est là. Au stand d’escargots de Jean-Baptiste Cailliau, on goûte « un nouveau caviar d’escargot aux algues ». Les odeurs avivent l’appétit.
Retour au marché
Adrien Sallard vend ses produits cidricoles. Jeune producteur de La Ferté-Macé, il participe à l’opération Marché de producteurs de pays, organisée par la Chambre d’agriculture, pour la deuxième année consécutive. Sa première année « a bien marché ». Installé depuis deux ans, à la suite de son père, il commercialise sur les marchés et en Amap à Paris. Comme ses collègues, son activité a été durement impactée, « on fait partie des produits qui n’ont pas fonctionné pendant le confinement ». Trop festif. Même punition pour Jean-Baptiste Cailliau. L’éleveur d’escargots de Sablons-sur-Huisne qui ne commercialise que sur les marchés a été bloqué trois mois. « Nos grosses saisons, c’est Pâques et Noël. Habituellement, les retraités passent les commandes pour le repas de famille. Il n‘y en a pas eu, du coup, il n’y a pas eu de commande. »
Mal tombé
Même arrêt brutal pour les Hébert, producteurs de canards à Boucé. « Notre abattage a lieu en mars-avril, indique Françoise Hébert, ça ne pouvait pas tomber plus mal ». Elle a pu contacter une partie de sa clientèle dont elle possédait les coordonnées et lui proposer des livraisons. « Ça nous a permis de ne pas les laisser tomber » et de travailler un peu. L’activité a tout de même chuté de 70%. Passagers sur les marchés, ils n’ont vraiment été autorisés à revenir que début juin. La fermeture des marchés ne passe toujours pas. « On ne comprend pas le gouvernement, fulmine Françoise Hébert, il a autorisé les GMS où les gens s’agglutinaient et pas les marchés ».
Reprise timide
La reprise n’est pas plus facile, les canards crus sont absents des étals, « ça n’attire pas autant. On a travaillé pour transformer notre production », relève Jennifer Hébert en montrant les conserves. Elle s’inquiète pour la rentrée, « notre deuxième période de production, c’est de septembre à décembre, il ne faudrait qu’il y ait une deuxième vague ». Leur Food truck de canards qui alimente les mariages l’été est aussi à l’arrêt. Il sera à la foire de Caen, ce serait une belle opportunité pour rebondir, si elle est bien maintenue.
Pour le cidre, non plus, « ce n’est pas vraiment reparti à la ferme ». Le marché de Bagnoles-de-l’Orne du mardi « ne vit plus » en l’absence des curistes, regrette Adrien Sallard. « J’espère que ça va repartir cet été », avec les marchés de producteurs notamment, dont il espère qu’ils vont se maintenir, notamment ceux de Domfront-en-Poiraie auxquels il est inscrit.