Aller au contenu principal

Conflit sur le prix du lait
Entremont : les livreurs bretons haussent le ton

Usines d'Entremont-Alliance assiégées, camions immobilisés, facturation des sommes estimées dues engagée, création d'une organisation de producteurs, requête en conseil d'Etat… Mobilisés, les producteurs de lait ont multiplié leurs actions en Bretagne faisant du paiement des 29 euros dus, le préambule à toute discussion avec la direction du groupe fromager.

Une chose est sûre : "la guerre de l'après quota est déjà là"
Une chose est sûre : "la guerre de l'après quota est déjà là"
© DR

Avant la réunion qui devait se dérouler hier à l'instigation d'Entremont, les producteurs de lait ont durci le ton toute la semaine passée à l'encontre du groupe fromager qui collecte 6 000 producteurs de l'Ouest et menaçait de stopper la collecte en Ille et Vilaine . Le ton n'a cessé d'enfler depuis le 13 août(1), cristallisant sur les sites, de Malestroit (56), Glomel (22), Quimper (29), Montauban (35) et Brécé (35) le mécontentement des éleveurs. Camions tagués, pneus dégonflés, feux de palettes bloquant l'entrée des plates-formes, collectes perturbées : les actions se sont multipliées, les éleveurs des départements se relayant sur les sites soutenus par des éleveurs de la Sarthe et de la Mayenne. Une mobilisation reflétant un mécontentement très fort.

Grogne généralisée
"Nous sommes à un tournant", avait prévenu Frank Guehennec, vice-président de la section laitière de la FRSEA de Bretagne, le 20 août dernier à Malestroit, devant une salle trop petite pour accueillir les 300 laitiers morbihannais réunis pour faire le point. Dans l'après-midi, Christian Mazuray, président du groupe Entremont annonçait par voix de communiqué, "nous souhaitons avancer rapidement vers une contractualisation". "Entremont nous doit 29 euros par mille litres de lait, on ne lâchera pas", a rétorqué en préambule à toute discussion le responsable syndical régional. "Nous avons été trahis. C'est du vol. Les Bretons ne renonceront pas à leur revendication". "On ne discute pas avec quelqu'un qui a des dettes et qui veut dicter sa loi," a renchéri Pascal Nizan, vice-président de la section laitière de la FDSEA 56, ancien président de la commission nationale lait des JA.

S'organiser pour pouvoir discuter
Pour s'opposer à cette méthode de fixation unilatérale du prix du lait, les producteurs fourbissent déjà leurs armes. La première est comptable. "Que chacun adresse la facture de ce qu'Entremont lui doit", conseille Pierre-Yves le Bozec, président des JA Bretagne. La deuxième est juridique. Un regroupement possible de producteurs livreurs au sein d'une organisation de producteurs serait envisagé, à l'instar des producteurs livreurs d'Entremont de l'Est de la France, qui, organisés en AOC n'ont pas vu leur accord dénoncé et ont été payés 49 euros des 1000 l. "Cette organisation existe déjà à la coopérative CAM qui livre du lait à Entremont et dont le conseil d'administration vient de s'opposer à la méthode Entremont" (contrairement à Unicopa - NDLR), souligne Philippe Le Dressay, administrateur de la CAM.
Une chose est sûre : "la guerre de l'après quota est déjà là", comme l'évoque Frank Guehennec. La répression des fraudes a ouvert une boîte de Pandore que l'accord du modal prix avait tenue fermée pendant plus de 10 ans. Reste que dans cette nouvelle page qui s'ouvre, la nécessité de se structurer est urgente pour les producteurs afin de peser de toutes leurs forces dans les négociations des prix. Et ne pas subir.  Pandore… Une fois la boîte ouverte, s'envolèrent toutes les misères humaines. Ne resta que l'espoir. C'est insuffisant pour manger à sa faim.
(1) Le bras de fer contre le groupe Entremont alliance a débuté le 13 août au moment où le groupe a fait savoir son intention de ne pas payer les producteurs à la hauteur des prix recommandés par l'Interprofession avec le modal prix. Recommandations interprofessionnelles jugées illégales par la DGCCRF après 10 années de fonctionnement.

Entremont
Le groupe Entremont Alliance pèse pour 2,2 milliards de litres de lait avec 9 000 producteurs (également en Allemagne) et 4 000 salariés. L'Ouest, avec 6 000 producteurs, fournit 1,6 milliard de litres, dont 700 000 litres sont apportés par Unicopa et 90 000 l par la CAM.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

La Chambre d'agriculture du Calvados obtient un délai au 1er avril 2025 pour la date de clôture de l'entretien des haies
La motion de demande de dérogation relative à l'entretien des haies, votée lors de la dernière session de la Chambre d'…
GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SM CAEN - RED STAR FC
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Éleveurs de Prim'Holsteins, de Limousines et de Normandes étaient sur le marché de Lisieux, samedi 29 mars, pour annoncer la foire de ce week-end.
[EN IMAGES] Les vaches paradent sur le marché de Lisieux, dans le Calvados
Samedi 29 mars 2025, sur le marché de Lisieux, dans le Calvados, les éleveurs organisateurs de la Foire de Lisieux ont déambulé…
Une dérogation liée à l'abattage de haie obtenue partiellement dans l'Orne
La FDSEA de l'Orne a sollicité un report de la date d'interdiction de taille des haies du 16 mars au 16 avril 2025 en raison des…
Pascal Caron présentera certaines de ses bêtes lors de la vente aux enchères.
Vente aux enchères : la Normande cularde à l'honneur
Pascal Caron, en collaboration avec l'association Envies, organise une vente aux enchères de Normandes, suitées, gestantes... en…
Patrick Levrard, Philippe et Guillaume Lefoulon, Emmanuel Leboucq, Jocelyn Bertrand et Julian Meilink du collectif de "défense des éleveurs pour faire face à la gestion sanitaire de la tuberculose bovine sur nos territoires".
Tuberculose bovine : bientôt une nouvelle réunion sur l'abattage total
Le collectif de "défense des éleveurs pour faire face à la gestion sanitaire de la tuberculose bovine sur nos territoires"…
Publicité