Covid-19
Entreprise Gouville Sas Froid : coup de chaud dans la chaîne du froid
Spécialisée dans le froid commercial et industriel, la climatisation, la cuisine-buanderie et le matériel de boulangerie, l’entreprise Gouville Sas Froid, dont le siège social se situe à Bretteville-sur-Odon (14), se prend en pleine face le second épisode de confinement lié à la Covid-19. Stéphane Gouville, patron de l’entreprise éponyme créée par son père et qui a démarré son activité dans le tank à lait, mise notamment sur la vente directe à la ferme pour diversifier son activité.
Spécialisée dans le froid commercial et industriel, la climatisation, la cuisine-buanderie et le matériel de boulangerie, l’entreprise Gouville Sas Froid, dont le siège social se situe à Bretteville-sur-Odon (14), se prend en pleine face le second épisode de confinement lié à la Covid-19. Stéphane Gouville, patron de l’entreprise éponyme créée par son père et qui a démarré son activité dans le tank à lait, mise notamment sur la vente directe à la ferme pour diversifier son activité.
« 150 à 200 appels par jour avant confinement. Aujourd’hui : 10 à 15 et c’est déjà pas mal ». A la tête de l’entreprise créée par son père il y a tout juste 40 ans, Stéphane Gouville ne peut que constater les dégâts. Un coup dur pour la cinquantaine de salariés (dont 6 commerciaux) qui, du nord de la Manche au sud de l’Orne en traversant le Calvados d’est en ouest, assure essentiellement le froid auprès d’une clientèle très diversifiée.
50 % du chiffre d’affaires dans la restauration
Historiquement des laiteries (Danone, Isigny, Mont-Blanc...), des boucheries-charcuteries, des poissonneries, des fleuristes, la criée de Port-en-Bessin, quelques chalutiers, la grande distribution, mais surtout la restauration privée ou collective. A elle seule, ce secteur représente 50 % de son chiffre d’affaires.
« Plus un seul restaurant ou brasserie d’ouvert... Tout s’est arrêté net y compris chez les coiffeurs pour lesquels nous assurons parfois l’équipement et la maintenance de leur climatisation », constate Stéphane Gouville. Il n’y a guère que la boulangerie qui travaille a peu près comme avant alors « on subit. Les gens psychotent. On peut encore tenir six mois, pas plus ». L’alerte est lancée.
On peut encore tenir 6 mois
Trésorerie et plan de charge se sont réduits comme peau de chagrin. Un constat amer alors que l’entreprise se remettait plutôt bien du premier épisode de confinement. « Après le 17 mars, on a perdu du chiffre d’affaires et de l’activité. On a fait appel au chômage partiel, mais on n’a jamais fermé. On est toujours resté ouvert 24 h sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an. Tous mes collaborateurs ont joué le jeu ». Gouville Sas Froid a même su rebondir. « On est reparti à 200 à l’heure », se souvient Stéphane Gouville. Il a d’abord fallu rattraper les retards de chantiers du printemps, gérer les congés d’été, faire face à la canicule estivale...
Presque que du bonheur en ces temps troubles s’il n’y avait eu ce reconfinement et une livraison de pièces détachées perturbée par des fournisseurs étrangers qui interdisent à leurs commerciaux de visiter les entreprises françaises au nom du principe de précaution. « Nous parons au plus pressé avec nos propres stocks, mais il faudra retourner dans les entreprises quand nous serons livrés ».
Stéphane Gouville à la ferme
Si la situation est grave, elle n’est pas pour autant désespérée. Stéphane Gouville et ses collaborateurs ont décidé de se retrousser les manches. « Pour passer ce cap, nous allons miser sur les marchés de niche comme la transformation et la vente directe à la ferme ». Un retour aux sources après l’épopée des tanks à lait et une diversification qui va dans le sens du vent. La Covid-19, même si on peut s’interroger sur la durabilité du phénomène, a porté un éclairage médiatique sur les circuits courts.
Des circuits courts très tendance, mais qui nécessitent une logistique irréprochable pour répondre à l’attente qualitative du consommateur. « Notre savoir-faire en termes de maîtrise de la chaine du froid au service de chacun », résume Stéphane Gouville évoquant la viande bovine, porcine, ovine, mais aussi la volaille et le maraichage, sur les marchés restés ouverts ou à la ferme, sans oublier les entreprises de taille intermédiaire comme la coopération et l’agroalimentaire. La Ferme Normandie n’a pas fini de nourrir sa population et d’assurer sa part d’emploi qui va avec. Raison de plus pour jouer, à tous les niveaux, la carte « locale et proximité ».
Contact :
• 3, avenue des Carrières 14 760 Bretteville-sur-Odon. Tél. 02 31 74 67 45.
• 20 impasse des Muriers 50110 Tourlaville. tél. 02 33 95 40 40.
• 10, rue Villechien 50180 Agneaux. Tél. 02 33 72 11 33.
• Chemin de la Saponite 61200 Argentan. Tél 02 33 36 99 01.
www.gouville-froid.fr
Dans un décret paru le 3 novembre au Journal officiel, le ministre de l’Économie a ajouté plusieurs activités agricoles et agroalimentaires à la liste S1Bis des petites et moyennes entreprises (jusqu’à 50 salariés) dépendant des secteurs touchés par les mesures de confinement, qui bénéficient à ce titre de mesures d’exonérations sociales et fiscales renforcées. Figure désormais sur la liste la « fabrication de produits alimentaires », à la condition que plus de 50% de leur chiffre d’affaires soit réalisé avec la restauration hors domicile. Une bonne nouvelle pour les petits abattoirs, souligne-t-on à l’interprofession volaille de chair (Anvol). Sont également ajoutés la «préparation à caractère artisanal de produits de charcuterie », la « pâtisserie », le « commerce de détail de viandes et de produits à base de viande en magasin spécialisé », et le « commerce de détail de viande, produits à base de viandes sur éventaires et marchés ». L’aviculture est également concernée avec la « fabrication de foie gras » et les élevages de pintades, de canards, de cailles ou de pigeons; (si >50% du chiffre d’affaires en restauration). Ces secteurs rejoignent notamment les horticulteurs, les brasseurs, le commerce de gros et les viticulteurs.