Estimez la quantité d’azote absorbé par le colza avant l’hiver
Le colza a entamé sa phase de “repos végétatif”. Le moment est donc venu d’évaluer, à l’échelle parcellaire, la quantité d’azote déjà absorbé par la culture avant les éventuels épisodes de gel hivernal. Cette information s’intègrera dans l’équation du calcul de la dose prévisionnelle d’azote à apporter en 2016.
Si certains prévisionnistes ont déjà prophétisé un hiver 2016 plus rude que la normale, d’autres préfèrent ne pas s’avancer, arguant que la météorologie n’est pas une science exacte. Une chose est sûre : l’été indien est désormais bien derrière nous. Et le colza en a bien profité pour, en l’espace d’un mois, rattraper le retard considérable de croissance et de développement accumulé jusqu’alors. Retour à la normale donc aujourd’hui avec une culture qui présente dans l’ensemble un bon état de croissance dans la région. En attendant de savoir si l’hiver sera rigoureux, il convient de rappeler quelques règles utiles pour la gestion de la fertilisation à venir.
Pourquoi est-ce si important d’estimer dès maintenant l’azote absorbé ?
Il existe une corrélation simple entre la biomasse produite (poids de matière verte fraiche) et la quantité d’azote absorbé par la culture. La quantité mobilisée à ce jour dans les racines et les feuilles couvrira en partie les besoins de la culture pour atteindre l’hypothèse de rendement. Durant l’hiver, les éventuelles gelées pourront provoquer des pertes de feuilles vertes plus ou moins importantes. Or, 50 % de la quantité d’azote contenu dans ces feuilles tombées au sol sera remobilisé au printemps. Pour ne pas passer à côté et estimer donc au mieux l’azote absorbé à l’ouverture du bilan azoté, il est donc recommandé d’évaluer la biomasse avant hiver (1re quinzaine de décembre) puis en fin d’hiver vers la fin janvier-début février 2016. Pour cela, il existe plusieurs façons de faire.
Balance, outils satellitaires, drones ou smartphones
La méthode par pesée consiste à couper des pieds de colza (pas trop humides) au ras du sol sur 1 m² en évitant les bordures. La biomasse prélevée est pesée et le poids exprimé en kg/m². Renouveller l’opération à plusieurs endroits 3 ou 4 fois.Il est également possible d’obtenir les informations sur les biomasses entrée et sortie hiver ainsi que sur les doses d’azote via : - des outils utilisent les images satellitales ou drones (Farmstar Expert, Cérélia, Airnov) dont Terres Inovia a validé les méthodes de calcul. D’autres prestataires proposent également leurs services (via des capteurs sur drones par exemple) ;- une application smartphone : mise au point par Yara en collaboration avec Terres Inovia, “Image IT” estime la matière verte aérienne et en déduit la quantité d'azote absorbé par le colza, à l'entrée et à la sortie de l'hiver, à partir de photos. Elle est utilisable pour un taux de couverture du sol par le colza allant jusqu'à 80 % (ne convient donc pas à des colzas ayant dépassé 1 kg/m2). Cette application est gratuite pour les 5 premières estimations.
La Réglette azote de Terres Inovia a fait peau neuve !
Terres Inovia (ex-CETIOM) a revu en 2014 la règle de calcul de la fertilisation azotée du colza d’hiver et notamment l’estimation de la quantité d’azote absorbé par la culture. Les coefficients de conversion de la biomasse aérienne fraîche en azote absorbé (kg N/ha) ont fait l’objet d’un important travail d’analyse et ont évolué. Ainsi, en entrée hiver, on retiendra qu’1 kg/m² de biomasse équivaut à 50 kg N/ha. En sortie hiver, 1 kg/m² équivaut à 65 kg N/ha. Les règles de calcul de la quantité d’azote absorbé à prendre en compte pour le calcul de la dose prévisionnelle ont également été améliorées. Pour estimer la quantité d’azote absorbé par votre colza, accéder gratuitement à l’outil Réglette azote colza via l’application smartphone ou sur : www.regletteazotecolza.fr
A savoir
Respectez strictement les réglementations en vigueur, notamment les arrêtés préfectoraux en zones vulnérables. Les arrêtés préfectoraux diffèrent d'une région à une autre, dans les méthodes de calcul et les grilles de références.