Témoignage
Etudier mon projet m’a permis de sécuriser mon passage en bio
Avant d’engager sa ferme en bio, en mai 2019, Benoît Leprovost a réalisé une étude de conversion à l’agriculture biologique avec la Chambre d’agriculture, pour se rassurer, et se projeter. Aujourd’hui, il ne regrette pas son choix.
Avant d’engager sa ferme en bio, en mai 2019, Benoît Leprovost a réalisé une étude de conversion à l’agriculture biologique avec la Chambre d’agriculture, pour se rassurer, et se projeter. Aujourd’hui, il ne regrette pas son choix.
120 ha et 45 vaches allaitantes engagés en bio depuis mai 2019
Après avoir travaillé dans un magasin de matériaux écologiques pour la construction, Benoît Leprovost a repris la ferme familiale à Vendes, dans le Calvados. Cette ferme, qui compte aujourd’hui 120 ha et 45 vaches allaitantes, a été engagée en agriculture biologique en mai 2019.
« Quand j’envisageais mon projet bio, j’avais surtout peur du salissement des cultures. J’ai donc essayé de produire de l’avoine, du blé sans traitement de semences, et du méteil à ensiler avant de me lancer en bio. Aujourd’hui, je cultive en bio des associations céréales-protéagineux, du triticale, du maïs, du lin, de l’orge de printemps, des mélanges prairiaux, de la luzerne et des betteraves fourragères. »
J’ai fait une étude de conversion pour vérifier la faisabilité et la viabilité de mon projet
Benoît raconte : « avant de me lancer en bio, je me suis informé, j’ai été à des portes ouvertes pour aller voir sur le terrain. C’est mon conseiller de gestion qui m’a parlé de l’étude de conversion bio, et un agriculteur bio m’a conseillé d’appeler Thierry Métivier, conseiller bio à la Chambre d’agriculture du Calvados. La région Normandie aide les producteurs en prenant en charge 80 % du coût HT des études de conversion à l’agriculture biologique dans le cadre du dispositif CASE – Conseil Agricole Stratégique et Economique. J’en ai profité pour faire une étude de conversion, afin de m’assurer que mon projet était réalisable sur mon exploitation et si économiquement, ça allait le faire (surtout après les 5 ans d’aides à la conversion).
Lors de cette étude, j’ai compris que je devais supprimer l’atelier d’engraissement de jeunes bovins. Nous avons étudié deux scénarios (élever des bœufs ou vendre des broutards), ce qui m’a beaucoup aidé pour répondre aux questions que je me posais côté stocks : je ne voulais pas refaire de clôtures et je ne me voyais pas affourrager en vert… »
Des échanges riches avec mon conseiller bio
L’agriculteur ajoute : « grâce à nos échanges avec Thierry Métivier, j’ai été bien conseillé au niveau de la rotation : j’aurais sûrement mis moins de prairies dans mes rotations, voire pas du tout ! Alors qu’implanter une céréale derrière une luzerne, c’est l’idéal ! Ces échanges m’ont également permis de découvrir les associations céréales-protéagineux que je cultive maintenant. Ce sont d’ailleurs les cultures qui fonctionnent le mieux aujourd’hui : en cas de disparition de la féverole, il me reste du triticale.
Cette phase d’échange avec un conseiller qui a du recul, sur mon exploitation, a été très importante pour moi. J’ai apprécié nos échanges, le fait de voir l’exploitation ensemble, de peser le pour et le contre de mon projet en regardant aussi bien la partie technique qu’économique, car tout est lié. »
Après l’étude, j’ai attendu 1 an avant de m’engager en bio
« Je n’avais pas pris la décision de passer en bio avant de faire l’étude. L’aspect économique m’a rassuré : le fait de payer moins de charges opérationnelles me plaisait bien, et même sans les aides, ça collait. Il faut préciser que ma situation de départ était saine économiquement.
A ce jour, c’est le poste semences le plus fort, mais il avait été anticipé dans l’étude, et l’EBE est mieux que celui qui avait été prévu dans l’étude, ce qui est positif. J’ai choisi pour l’atelier allaitant de faire la moitié des mâles vendus en broutard et l’autre moitié gardée sur la ferme en bœufs.
Entre l’étude et mon engagement en bio, je suis allé voir sur le terrain, j’ai fait quelques essais et quand j’ai senti que c’était le bon moment, j’ai sauté le pas, sans regret. L’étude m’a servi avant et pendant la conversion. Mon seul regret : ne pas avoir pu bénéficier d’une visite de suivi, 1 ou 2 ans après mon étude de conversion à l’AB… »
Depuis janvier 2021, le nouveau dispositif d’aide CAS2E - Conseil Agricole Stratégique Environnemental et Economique - proposé par la région Normandie, continue de prendre en charge 80 % du coût HT de l’étude de conversion, et intègre une visite de suivi dans l’année qui suit la réalisation de l’étude.
Ce dispositif permet désormais aux producteurs qui le souhaitent d’étudier leur projet bio, et de se faire accompagner dans les mois qui suivent. Les Chambres d’agriculture de Normandie proposent par ailleurs des offres de conseil en individuel ou en groupe et des formations qui permettent d’accompagner les agriculteurs dans la durée après leur conversion.
Etude de conversion à l’Agriculture Biologique
Vous souhaitez évaluer l’opportunité de votre passage en AB, identifier les atouts de votre système et les pratiques à adapter pour respecter le cahier charges AB, mais aussi connaître les démarches à effectuer (réglementations et aides potentielles) et les conditions de réussite ?
L’accompagnement à la conversion Bio des Chambres d’agriculture de Normandie peut vous y aider ; d’autant qu’il s’inscrit dans les prestations financées par la Région Normandie via le Conseil Agricole Stratégique Environnemental et Economique (C.A.S.2.E).
Pour plus d’information, n’hésitez pas à vous rapprocher du conseiller bio de votre chambre d’agriculture :
• Calvados : Thierry Metivier - 06 30 22 13 90 et Jacques Girard - 06 74 09 25 98
• Eure : Fabien Jouenne - 06 33 62 97 53
• Manche : Caroline Tostain - 06 45 55 88 08
• Orne : Amandine Guimas - 06 30 57 52 78
• Seine-Maritime : Camille Lecuyer - 06 31 99 84 07
Ou rendez-vous sur le site des Chambres : https://bit.ly/3peTnep