FDSEA 14 : ils « pissent » pour défendre la profession
Xavier Hay, Geoffroy de Lesquen et Bertin Georges se sont soumis au test du glyphosate. Les analyses révèlent un taux de présence du pesticide non détectable dans leurs urines. Ces résultats amènent à des interrogations sur la pertinence des expertises des analyses réalisées en France.
llll Le 17 janvier dernier, Envoyé spécial consacre son émission au glyphosate. Pendant plus de deux heures, la journaliste Elise Lucet et son équipe présentent le pesticide comme un monstre à éliminer à tout prix. Pour appuyer ses propos, elle propose à des célébrités de faire analyser leurs urines. L’humoriste Jamel Debbouze, l’ancienne nageuse Laure Manaudou ou encore la comédienne Julie Gayet se prêtent au « test du glyphosate ». L’objectif est de déterminer si oui ou non, leurs urines contiennent des résidus du pesticide. « 100 % des échantillons testés sont positifs », a déclaré Laura Aguirre de Carcer, journaliste à Envoyé spécial au micro du journal Le Parisien. Pour répondre à ces accusations qui visent directement le monde agricole, trois agriculteurs « pisseurs » volontaires du Calvados se sont également soumis au test. « Nous utilisons du glyphosate en inter-cultures sur nos exploitations de façon raisonnée, dans le respect de la loi et des autorisations de mise en marché », introduisent Havier Hay, Geoffroy de Lesquen et Bertin Georges. Les trois adhérents à la FDSEA du Calvados ont réalisé une analyse de leurs urines le 14 mars dernier « dans un laboratoire agréé et sous contrôle d’un médecin assermenté ».
Taux de présence non détectable
Quelques jours après le dépôt de leurs échantillons, les trois agriculteurs obtiennent les résultats. « Nous avons un taux de présence du glyphosate et d’acide aminométhylphosphonique (AMPA) non détectable et inférieur à 0,4 ng/millilitre », dévoilent-ils. Un résultat d’autant plus surprenant que la moyenne des « pisseurs » volontaires français (761 résultats) est de 1,06. La moyenne pour le département du Calvados est de 1,14 (35 résultats). « Nous posons la question suivante : comment se fait-il que trois agriculteurs utilisateurs du glyphosate aient un taux quatre fois inférieur à des citoyens non utilisateurs et avertis sur le sujet ? », s’interrogent les exploitants. Ces derniers exigent une véritable expertise scientifique cautionnée par les autorités compétentes et dénoncent les raccourcis exprimés sur la place publique qui contribuent à l’agribashing. Ils concluent : « nous ne nous interdisons pas de porter plainte pour calomnie scientifique et stigmatisation envers notre profession ».