FDSEA/JA : mécontents face à Bigard
Le mot d’ordre est national. FNSEA et JA ont appelé à manifester le 27 novembre. Dans la Manche, l’action a débuté dès lundi 25 novembre en soirée devant l’abattoir Socopa à Coutances : FDSEA 50 et JA 50 ont mené une opération coup de poing pour dénoncer un manque de prix. Hier (mercredi 27 novembre), la FDSEA du Calvados devait rejoindre les rangs de la mobilisation devant l’abattoir.
« Notre produit a un prix. Ce n’est pas une braderie ». Tel est le message que la FDSEA et les JA de la Manche ont martelé devant les locaux de la Socopa à Coutances depuis lundi. Hier, ils ont été rejoints par la FDSEA du Calvados, sur le même mot d’ordre national. Pour autant, les Manchois ont voulu démarrer plus tôt « pour se faire entendre auprès du groupe Bigard », explique Ludovic Blin, président de la section lait de la FDSEA de la Manche. « Le prix n’y est pas pour nos animaux en sortie de ferme», ajoute François Rihouet, président des JA 50. « On veut marquer plus fort notre mécontentement », poursuit-il.
Il manque des centimes
Face au groupe Socopa-Bigard, les syndicats de la Manche soulignent «l’irrespect de la loi : des prix d’achat de nos produits (vaches allaitantes et vaches laitières) déconnectés des indicateurs, déconnectés du marché.»
Et c’est pour cette raison que les deux FDSEA et les JA ont choisi le site de Coutances.
« Il manque des centimes au kilo de carcasse pour nos laitières», note Ludovic Blin. Et la plupart des vaches de réforme partent en steak haché. Bigard en est le gros faiseur avec plus de 75 % du marché. Alors on souhaite pouvoir récupérer un prix. C’est lui qui a le prix de nos vaches de réformes », dénonce-t-il.
Impatient depuis les EGAlim
Le mécontentement des éleveurs s’explique aussi par l’impatience des retours concrets des Egalim.
« Nous déplorons toujours l’absence de mesures tangibles en faveur des exploitations agricoles, exprime Xavier Hay, secrétaire général de la FDSEA du Calvados, par voie de communiqué. Les agriculteurs ne parviennent pas à vivre de leur métier. Nous sommes toujours pris en étau entre une réglementation qui ne permet pas la compétitivité et une répartition de valeur qui ne garantit pas une juste rémunération. Cette situation n’est plus tenable. »
Irrespect
Au-delà du prix ou encore des charges qui pèsent sur les exploitations, les responsables syndicaux pointent du doigt l’irrespect des paysans. « Les agriculteurs sont considérés comme des apporteurs de minerais, comme une variable d’ajustement », poursuivent d’une même voix FDSEA 14, 50 et JA 50. Ils pointent aussi du doigt « l’irrespect face aux consommateurs», du fait d’actions de communication « mensongères ayant pour but de s’octroyer le savoir-faire et les bonnes pratiques des éleveurs au quotidien sans rien leur redistribuer», concluent les syndicats.