Caprins
Flavien Rigot, ses Alpines, son fromage, sa passion
Depuis l'an dernier, Flavien Rigot s'épanouit sur la ferme de ses grands-parents, dans l'Orne. Auparavant élevage laitier, la ferme est aujourd'hui une chèvrerie ou les tommes de chèvres vieillissent sous l'œil passionné de l'éleveur.
Depuis l'an dernier, Flavien Rigot s'épanouit sur la ferme de ses grands-parents, dans l'Orne. Auparavant élevage laitier, la ferme est aujourd'hui une chèvrerie ou les tommes de chèvres vieillissent sous l'œil passionné de l'éleveur.
"C'était la ferme de mes grands-parents, éleveurs laitiers. J'y venais pendant toutes les vacances", se souvient Flavien Rigot, aujourd'hui à la tête de cette dernière, sur la commune de Saint-Maurice sur Huisne. Dans le bâtiment d'élevage, les vaches laitières ont laissé la place à de plus petits gabarits, des chèvres Alpines. Au nombre de 35, accompagnées de deux boucs, elles produisent une centaine de litres de lait par jour. De quoi remplir le tank de 300 l, trois journées après. Flavien Rigot effectue désormais deux traites par jour, "pour les stimuler". Et il réalise ses tommes de chèvres tous les trois jours ! "Il faut assainir la pièce, garder un rythme correct pour l'entretien de la ferme et le soin des animaux."
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Lactation longue
La ration des Alpines est composée, hormis l'herbe, de maïs, d'orge, de lupin, de féverole ou de pois, fournis localement. Pour le moment, le tarissement s'effectue deux mois dans l'année. "Le but est d'expérimenter une lactation longue. De les garder sans avoir à les faire se reproduire plus d'une fois. C'est possible et davantage respectueux de l'animal", explique Flavien Rigot, autrefois étudiant dans une exploitation de 200 à 300 chèvres en Australie.
"Dans la vie, il faut faire ce qu'on aime ! Pour ma part, j'ai trouvé."
Aujourd'hui, cette pratique est mise en œuvre notamment pour le bien-être animal, pour alléger le travail : moins de mises bas, et plus faciles à gérer, mais aussi afin de limiter les risques sanitaires. D'ici quelques années, Flavien se lancera dans la lactation longue, "une fois que la génétique sera bien établie, en sélectionnant évidemment les plus productives en lait et les plus douces".
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Fromage à pâte dure
Pour l'heure, Flavien Rigot fabrique des tommes, "pour me différencier et apporter quelque chose de nouveau". 24 l de lait sont nécessaires pour un fromage. Son laboratoire, flambant neuf, financé en partie par la Région - 220 000 € d'investissement, dont 16 000 € d'aides de la part du Feader - "est à taille humaine", précise l'éleveur, effectuant des affinages de deux ou six mois. "Cette année est pour moi un vrai test. Je fais le marché de Boissy et je travaille avec des fromagers à Rémalard, Mortagne, Bellême et Nogent dans l'Orne. On verra comment je m'en sors avec cet équilibre."
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